Les gangs criminels savent que le compte à rebours a commencé. Et ils veulent à tout prix
faire un max de boucherie. Au moins 60 personnes sont tuées et 50 autres portées disparues,
dans les affrontements armés qui ont éclaté, du mardi 28 février au samedi 4 mars 2023, entre
des gangs rivaux, au bas de Delmas et à Bel-Air, entre autres, fait savoir, le directeur exécutif
du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), Pierre Espérance. Plusieurs
maisons et motocyclettes ont été également incendiées. Plusieurs familles aux abois sont
obligées de quitter leurs maisons pour fuir les violences des gangs armés rivaux, dans les
zones sous tensions, devenues impraticables depuis environ une semaine (depuis le lundi 27
février 2023).
En connivence avec les gangs armés, le pouvoir en place crée un climat d‘insécurité
pour terroriser la population, dans l’unique objectif de se maintenir au pouvoir, dénonce le
RNDDH. C’est inacceptable que des dirigeants jouissent des privilèges de leurs fonctions
pour banaliser la vie et massacrer la population, s’indigne le Réseau National de Défense des
Droits Humains, qui invite les citoyennes et citoyens à se soulever contre la criminalité. Le
laxisme, affiché par le gouvernement de facto face à cette situation de terreur, constitue la
preuve palpable de sa collaboration avec des bandits pour désorganiser la vie en société,
condamne, pour sa part, le secrétaire exécutif du POHDH, Alermy Piervilus.
À noter que l’intensification des violences armées et des actes de kidnapping,
enregistrés dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, a contraint la plupart
des écoles à fermer leurs portes, en espérant un retour à la normale.
Cri d’alarme face à l’éventualité d’un «massacre à la Rwanda» en Haïti
Le Dr Jean William Pape, directeur et fondateur des centres du Groupe d’Étude Haïtien sur le
Sarcome de Kaposi et les Infections Opportunistes (GHESKIO), professeur de médecine à
l’université Cornell (USA), lance, le 6 mars 2023, un cri d’alarme face à l’éventualité d’un
«massacre à la Rwanda» en Haïti. Le Dr Pape appelle à l’action citoyenne face au nouveau
cran, franchi, ces derniers jours, par la violence et l’insécurité en Haïti, alors que la
communauté internationale joue «au Ponce Pilate». Le médecin, internationalement connu,
s’est exprimé dans un message, adressé en réponse à un courriel reçu d’une femme travaillant
dans la santé, l’informant de l’attaque d’un gang armé sur un membre de sa famille dans sa
résidence, de son kidnapping, des actes horribles (œil crevé…) et de sa disparition depuis
l’incident.
Les violences armées ne cessent point de s’intensifier, depuis plus d’une semaine
(depuis le lundi 27 février 2023), dans divers quartiers de la capitale, assiégés par les bandes
armées, et les actes de kidnappings montent en flèche, dans le silence et l’apparente inaction
des autorités. En plus d’être directeur et fondateur des centres GHESKIO en Haïti, le Dr Pape
enseigne la médecine au Weill Cornell Medical College de l’Université Cornell, aux États-
Unis d’Amérique.
Depuis 2021, le Dr Jean William Pape est membre du Conseil scientifique de
l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS/WHO), aux côtés de huit autres experts
internationaux, dont 2 prix Nobel.
Emmanuel Saintus