Quelle politique à adopter, face à cette dérive «banditiste», de Jovenel Moïse, Washington/Cie en Haïti ? Puisque le pouvoir de facto ne peut pas gagner politiquement, puisque leur décision n‘est plus l’ombre d’elle-même, le président de facto, le dictateur, le menteur, Jovenel Moïse, continue de tergiverser au Palais National.
L’ancien président Jovenel Moïse annonce qu’il a sollicité de l’Organisation des États Américains (OEA), un appui technique, en matière de sécurité, au profit de la Police Nationale d’Haïti (PNH). «J’ai eu, avec le Secrétaire général de l’OEA, Luis Almagro, ce lundi 15 mars, un entretien qui a porté exclusivement sur la sécurité. Lors de cet échange, j’ai sollicité, de cette importante Organisation, un support technique à la PNH, afin de lutter efficacement contre le banditisme et le terrorisme», a écrit Jovenel Moïse, sur Twitter.
Pour sa part, le Secrétaire général de l’OEA a précisé: «en réunion avec le Président d’Haïti, Jovenel Moïse, il m’a été demandé d’apporter un fort appui technique de la part de l’Organisation, en matière de sécurité».
Pour Me André Michel, les dictateurs agissent toujours selon leurs caprices. «En sollicitant l’appui technique de l’OEA pour combattre le banditisme, Jovenel Moïse avoue son incapacité à organiser les élections réclamées par la communauté internationale. Il faut un Gouvernement crédible pour le retour à l’ordre Démocratique. Le problème, c’est bien Jovenel Moïse», a réagi Me André Michel.
Le Secrétaire d’État Antony Blinken, en marge d’une prise de paroles sur Haïti, a dit: «je partage les inquiétudes concernant certaines des actions autoritaires et antidémocratiques que nous avons observées, en particulier la gouvernance irrégulière par décrets. Nous disons très clairement que les décrets doivent être limités aux fonctions essentielles. Nous avons besoin de voir les Haïtiens organiser, avec le soutien international, des élections véritablement libres et honnêtes, cette année. Nous nous efforcerons de faire notre possible pour nous assurer qu’elles soient, en fait, libres et honnêtes».
De plus, le lundi 15 mars 2021, a eu lieu, au Palais National, un Conseil des Ministres à l’extraordinaire, autour du phénomène de l’insécurité. Parmi les mesures adoptées:
- un décret pour réviser la Loi sur l’État d’urgence, afin de donner, au Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN), les moyens pour combattre le banditisme et la criminalité;
- un décret habilitant la Police Nationale d’Haïti (PNH) et les Forces Armées d’Haïti (FA d’H) à travailler en synergie, afin de combattre l’insécurité. Ce décret permet aux autorités compétentes de mobiliser tout support extérieur nécessaire à la concrétisation de leur mission.
De son côté, Mathias Pierre, Ministre Délégué, Chargé des Questions Électorales, a précisé que «le départ de la MINUSTAH du pays, fragilise la sécurité des élections. Une synergie entre la PNH (Cellule de Sécurité Électorale) et les FAd’H, chacun dans leurs sphères d’action, peut aider à vaincre le banditisme pour faciliter l’organisation des élections en Haïti».
Emmanuel Saintus