Le doux réveil au chant du coq, les frais matins,
Est longtemps troublé par les obus assassins;
On se lève à tout moment, le cœur en sursaut,
Au rythme des cow-boys, des hommes à l’assaut.
L’impunité s’installe, oh!, maîtresse de l’île,
Et l’eldorado d’hier n’est plus un sûr asile;
Sur tout le terroir, s’est répandue la terreur
Et même les oiseaux des champs tremblent de peur.
On comprend donc pourquoi, dans toutes les allées,
Certains, quelquefois, dans leurs grandes envolées,
Vont jusqu’à dire, et en toute sérénité,
Qu’on n’est pas un pays, mais plutôt un «kote»!
Ce ne sont point des faits isolés: dans l’ensemble,
Partout, tout un chacun fait comme bon lui semble;
L’un parle de liberté, l’autre, d’anarchie;
Dans tous les cas, c’est la grande démocratie!
Nous confondons vitesse et précipitation
Et paraissons oublier que toute nation,
Aux concerts d’animaux ou de gens anoblis,
A des règles et des principes établis
Dans toute société, à chacun son vrai rôle!
Et c’est plutôt étrange et curieux, voire drôle,
Quand nous nous adonnons à n’importe quel jeu,
Comme de bons enfants jouant avec le feu.
(Poème écrit le 23 mai 2020 par Egbert Personnat)
Egbert est des Cayes, Haïti. Il réside aux Etats-Unis depuis de nombreuses années et a fait ses études universitaires à Tufts University, Medford, MA