L’organisation Jenerasyon Konekte a sillonné les rues et les sections communales de Fond-des-Nègres, au cours de la semaine allant du 12 au 16 juillet 2020, pour sensibiliser ses habitants à la lutte contre le nouveau coronavirus, autour du thème:«An n leve kanpe pou nou kwape kowona». «Avec la reprise des vols, des activités scolaires et religieuses, il nous faudra renforcer les mesures-barrières, si nous voulons éviter l’augmentation de nouvelles victimes de cette maladie», ont déclaré les responsables de cette structure associative, inquiets du danger de cette maladie pour la population fond-de-négroise, livrée à elle-même.
Tandis que l’un des membres de l’association Jenerasyon Konekte reprend les mesures-barrières relatives à la lutte contre la COVID-19, d’autres, assis des deux côtés du pick-up, distribuent, à chaque carrefour, des masques. Les habitants de la zone ont affirmé qu’ils n’attendaient que ça. «Ici, dans notre localité, nous sommes très peu touchés par les campagnes de sensibilisation contre la COVID-19. Notre problème principal reste le manque de masques, car tous les jours, les gens circulent dans la rue sans se protéger», déplore Candy Pierre, marchande de fritures à Duverger-Cocoyer-Duchêne, quatrième section communale de Fond-des-Nègres. Certains constats montrent que les habitants n’ont pas changé leurs habitudes par rapport à la maladie. «Dans plusieurs localités, les activités comme les gaguères, se tiennent toujours et ceci dans l’indifférence totale», a déploré l’enseignant au niveau fondamental dans une école de la commune.
Cette initiative, issue d’anciens élèves et natifs de cette commune, se veut une occasion de combler l’absence des autorités locales et régionales, face à la menace de la COVID-19, au dire de Louinel Détournel. «Les habitants des autres communes du pays sont marginalisés, dans le cadre des campagnes de sensibilisation au nouveau coronavirus. Seuls ceux ayant accès aux réseaux sociaux en ligne sont au courant des mesures adoptées par l’État», fait remarquer le responsable de communication de cette jeune association locale.
De son côté, Maude Bolivar, présidente de l’association Jenerasyon Konekte, croit que le potentiel économique de la commune réclame une participation plus effective de ses citoyens. «Fond-des-Nègres est le troisième marché du pays. Or, nous sommes privés d’une bibliothèque communale, les enseignants ne sont pas recyclés…», a regretté la responsable d’une association de femmes de la région.
Par ailleurs, le Panama a proposé de mettre à la disposition des migrants haïtiens, confinés dans des camps à la frontière avec la Colombie, des vols humanitaires de retour vers leur pays pour pallier l’inconfort croissant des étrangers qui ne demandent qu’à être autorisés à poursuivre leur transit vers l’Amérique du Nord.
Le ministre panaméen de la Sécurité publique, Juan Pino, a déclaré à la presse de son pays qu’il s’agit de l’une des options ayant été présentées aux Haïtiens, en plus de la promesse d’améliorer l’alimentation et les soins de santé dans les camps de la province de Darien, où ils restent bloqués, en raison de restrictions de mobilité dues à la nouvelle pandémie de coronavirus. «Le Panama peut les rapatrier via l’OIM (Organisation internationale pour les migrations). Avec la coordination avec Haïti, nous pouvons le faire», a déclaré le ministre Pino.
En ce qui concerne les migrants haïtiens, la plupart sont des familles qui ont quitté leur pays après le tremblement de terre dévastateur de 2010, pour travailler au Brésil et au Chili. Plus tard, avec l’argent qu’ils ont réussi à économiser, ils ont entrepris de voyager par voie terrestre, depuis l’Amérique du Sud, pour atteindre les États-Unis d’Amérique, en passant notamment par le passage dangereux de la frontière poreuse entre la Colombie et le Panama. À la mi-juillet, des dizaines d’Haïtiens ont détruit un abri dans la province de Chiriquí, à la frontière du Costa-Rica, pour exiger des autorités qu’elles réagissent à leur situation. Plusieurs d’entre eux avaient contracté la COVID-19, selon les autorités. Aussi, des organisations internationales exigent-elles du Panama que ces derniers reçoivent un traitement humanitaire et protecteur.
Altidor Jean Hervé
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