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Tic-tac tic-tac : Compte à rebours initialisé pour les Haïtiens détenteurs de TPS

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Le compte à rebours a déjà commencé pour les plus de 50 milles haïtiens qui bénéficient du programme de  TPS le 23 juillet 2017 passé.  Les six mois donnés aux ressortissants haïtiens comme extension devraient servir pour préparer leur retour au pays. La confusion bat son plein. Du côté des services de migration, aux Etats Unis, l’extension de 6 mois est une occasion importante pour rappeler par écrit aux bénéficiaires de TPS la décision arrêtée du gouvernement américain de ne pas continuer avec ce programme.

Le TPS se base sur les lois Code 1254a et INA: ACT 244 (TEMPORARY PROTECTED STATUS) qui définissent les conditions d’éligibilité du récipient ou de désignation du pays bénéficiaire. En fait, à première vue en lisant ces documents et surtout en mettant de côté la condition de conflits armes ou guerre civiles, on comprend vite que la majorité des conditions pour qu’un pays puisse être désigné comme bénéficiaire sont faciles à satisfaire dans le cas d’Haïti. A ce stade, au lieu de se poser des questions sur l’annulation de notre TPS, il faudrait avant se demander pourquoi Haïti ne fut pas désignée longtemps avant 2010?

Comparaison n’est raison dit-on ?

Mais, la comparaison ne doit non plus amener à la déraison qui justifierait soit le traitement discriminatoire trop souvent observé un peu partout dans le monde aux immigrants haïtiens ou la négligence répréhensible de plusieurs de nos gouvernements qui n’avaient pas sollicité le TPS du gouvernement américain. Prenons le Honduras et le Salvador comme points de reference.

 

Le cyclone Mitch avait ravagé le Honduras en 1998, on estime à 7 milles victimes fatales, 1999 Honduras fut désigné récipient de TPS.  En 2001, après deux tremblements de terre qui couta la vie à près de 1100 personnes sans compter les plus de 2,500 portées disparues. Deux exemples tristes qui montrent les dégâts causes par la nature quand elle est en colère. Parlant de dégâts naturels quel pays dans le continent américain connait mieux qu’Haïti  les galères et la misère causées par la nature? Prenons, l’intervalle entre 1991 et 2016, analysons quelques incidents majeurs de la nature dans ce coin du continent.

 

  • En 1994, le cyclone Gordon a ravagé le sud-est d’Haïti causant plus de 2 milles morts.
  • En 1998 ce fut le tour du cyclone Georges, environ 500 fatalités, plus de 150 milles personnes déplacées et des pertes estimées à 200 millions de dollar USD.
  • En 2004, Haïti fut frappée plusieurs fois. D’abord par les inondations a Fonds-Verettes, Bel-Anse et Mapou avec des pertes en vies humaines totalisant 1232 morts, 1443 disparues et plus de 30 milles déplacées. Ensuite, les cyclones Ivan et Jeanne ensemble avec un bilan de plus de 3 milles morts et 300 milles personnes sans logements.

 

En faisant un fast-forward, on pourrait parler de l’épidémie de Cholera qui a détruit la vie de plus de 5 milles personnes affectant plus 500 milles victimes. Sans oublier le dernier ouragan Matthieu, dont une ville entière, Jérémie, fut rasée par le passage de ce cyclone. Les dégâts s’estiment a deux milliards, les victimes mortelles plusieurs centaines. Les images de destruction et désolation furent comparables à celle d’Iroshima après la bombe atomique. Certains experts portent les chiffres des pertes causées par les désastres naturels les 230 dernières années à plus de 15 milliards de dollars américains. Une estimation assez modeste. Bref, les cas qui prouvent leur triste et chronique éligibilité pour le TPS ne manque pas.

 

Pour éviter toute ambivalence, permettez-moi de reformuler la question. Pourquoi aucun de nos gouvernements durant les plus de 27 années de vie du programme TPS n’avait pas fait cette demande des gouvernements Américains?

Pourquoi Haïti ?

D’autres pays pour des pertes moins importantes exigent qu’on leur accorde le TPS. On  y trouve Guatemala en juin 2010 pour des évènements passes il y plus de dix ans. Selon les journaux américains, même après les tremblements de terre en 2010, c’est le département d’Etat américain sous le gouvernement de M. Obama qui aurait décidé d’accorder le TPS aux haïtiens. Aucune demande de la sorte du gouvernement d’alors. En passant, il faut saluer les démarches de certains activistes haïtiens qui cherchent toujours à solliciter des Américains des mains levées en matière d’immigration et surtout dans les cas de déportations.  On se demande quel est le vrai rôle de nos représentants officiels, nos gouvernements, les consulats et ambassades d’Haïti qui coutent si cher à notre nation si pauvre?

 

Comme je l’ai montré dans les paragraphes précédents, il y eut tellement de cas ou Haïti devrait être éligible ou au moins  solliciter ce statut de protection pour ces citoyens se trouvant aux Etats-Unis durant ou après ces évènements.  Contre tout raisonnement logique et à la surprise même des analystes et experts dans le domaine de l’immigration, le compte à rebours a déjà commencé après l’ultimatum du secrétaire général John Kelly annonçant l’annulation du TPS pour les bénéficiaires haïtiens.  Les potentielles victimes et sympathisant, n’arrivent à comprendre encore moins expliquer pourquoi annuler le TPS et menacer de déportation a plus de 50 milles personnes?  Et pire, quand ils voient le cynisme avec lequel on demande d’accorder à certains pays comme le Salvador et le Honduras le moyen d’obtenir un statut de résidents permanents.

 

Take it easy !

Le gouvernement haïtien en place recommande d’avoir la tête froide. Il ne faut surtout pas paniquer. Des mots consolateurs faciles à formuler mais la réalité déjà montre la sévérité de la situation.  Pour certains, ils ne peuvent plus renouveler leurs loyers car un contrat de loyer de 6 mois cela coûte beaucoup plus cher qu’un contrat traditionnel de 12 mois. D’autres déjà cherchent un espace chez un ami ou un proche. A default, on cherche un entrepôt (storage) pour conserver ces meubles : les plus lourds et encombrants. La rentrée scolaire c’est pour bientôt, faut-il changer les enfants d’écoles ou attendre le mois de janvier prochain pour le faire avant la date d’expiration du TPS le 23 janvier 2018 ? Pour ces 50 milles compatriotes, le rêve américain  se transforme en cauchemar haïtien.

 

Qui viendra au secours de nos frères et sœurs de TPS?

On a entendu les présidents salvadoriens et honduriens qui déclarent qu’ils ne vont pas parler business sans avoir une garantie du renouvellement de TPS pour leurs concitoyens. Est-ce parce que nous n’avons rien à mettre sur le tapis, qu’on n’avait pas pu éviter l’annulation du TPS ?

Le silence du côté du gouvernement haïtien inquiète bon nombre. Aux Etats-Unis, dans nos consulats, l’ambassade d’Haïti à Washington aucune note ou déclaration officielle marquant l’expiration du TPS le 23 juillet dernier et l’extension de 6 mois donné comme ultimatum pour faire ses valises. A défaut de support officiel, les familles se reposent sur certains journalistes opportunistes dans les medias sociaux, qui s’érigeant en experts, parfois en guise d’informer apportent beaucoup plus de confusion. On fait croire aux gens le TPS va se renouveler tous les six mois, certains font écho des promesses et appel au calme que le gouvernement américain ne peut et ne va pas les déporter. Entre-temps, les officiels ne cachent pas leur sérieux quant au fait d’éliminer ce programme une fois pour toute en commençant par les haïtiens. Ils conseillent à tous de se préparer pour éviter tout dérangement ou déportations. On n’a pas intérêt pour le moment à juger nos hôtes. On devrait plutôt les remercier pour la courtoisie accordée à notre payas pendant de 2010 à nos jours. Parlons préparations.

 

Alternatives?

Plusieurs familles qui ont pris très au sérieux l’ultimatum ont déjà plie bagages et auraient tourné vers le voisin du nord plus tolérant envers les immigrants et spécialement envers les haïtiens, dit-on. Plusieurs jeunes ont déjà applique à plusieurs programmes pour les professionnels qualifies du Canada. Pour les jeunes, peut-être c’est le temps de s’inscrire à certaines universités car ils seront protégés de déportation pendant les études. D’autres déjà pensent à certains camouflages pour se protéger des poursuites des agents de déportation. A niveau familial ou individuel chacun fait son plan et de certains on en parle pas même au téléphone. On ne sait jamais qui écoute de l’autre côté. De tous ces plans ce qui manque surtout c’est le plan de l’Etat Haïtien.

 

Beaucoup de questions, très peu de réponses?

Il y auraient-ils des négociations en cours pour convaincre aux responsables américains de changer de position approuvant une nouvelle extension du TPS le 23 janvier 2018 ? Pour un tel virement du côté américain, que doit Haïti offrir en retour? N’est-ce pas une mauvaise carte qu’ils jouent pour forcer certaines concessions refusées par d’autres gouvernements haïtiens? Et si le gouvernement haïtien savait pertinemment que TPS pour les Haïtiens est déjà au passé, quels sont les plans pour :

  • Accueillir plus de 50 milles personnes sur le marché du travail haïtien?
  • Insérer dans le système scolaire entre 10 à 20 milles enfants accompagnateurs?
  • Fournir des documents de voyages: passeports et autres à des dizaines de milliers d’Haïtiens qui ne peuvent pas se donner le luxe d’une attente de 2 à 3 mois juste pour recevoir un livret ?
  • Formuler si nécessaire auprès de l’organe qui traite des droits des refugiés aux nations unies une requête ou plainte pour la garantie de la protection des droits des haïtiens menaces de déportations ?
  • Cesser les visites non-officielles et touristiques des officiels du gouvernement haïtien au pays qui s’apprête à refouler plus de 50 milles de nos ressortissants ?
  • Discuter le danger auquel seront confrontés les milliers d’enfants qui sont détenteurs de passeport américain et qui dans des cas ne parlent ni le créole ni le français qui accompagneront leurs parents en Haïti ?
  • Négocier un quota d’immigrants refugiés de ces détenteurs de TPS avec les pays amis en commençant par le Canada et l’Union Européenne ?
  • Solliciter formellement au gouvernement Canadien d’accélérer le processus d’accepter des immigrants qualifiés et non-qualifiés ?
  • Proposer aux Américains de subventionner le rapatriement volontaire des familles nombreuses en les aidant à couvrir partiellement le prix des tickets avions pour 3 personnes et plus prenant le cout au trésor américain de 10 milles dollars en moyenne pour déporter un immigrant?

On nourrit encore l’espoir

Autant questions sans réponses. En attendant, la peur s’installe chez nos sœurs et frères qui au passage des jours voient un rêve américain qui part en fumée. Cette peur se transforme en terreur quand on voit le traitement reçu par les haïtiens en république dominicaines quand transporte pire que du bétail durant leurs déportations souvent illégales et arbitraires. Pendant que les milliers d’Haïtiens aux Etats-Unis et à Saint-Domingue espèrent une décision, une sorte de protection de leurs représentants en Haïti, il semblerait que la priorité du moment c’est le recrutement pour les futures forces de sécurité. Bref, je dois me calmer c’est la recommandation la plus sérieuse qu’on ait reçue de nos représentants. Comme un détenteur qui figure parmi les potentiels déportés de TPS après le 23 janvier prochain, mon calme viendrait non pas de promesses vides mais des résultats positifs de solides négociations de notre gouvernement haïtien réclamant et le renouvellement pour 18 mois de TPS. En plus, tout comme le font les gouvernements facilitant Salvadoriens et Honduriens, L’Etat haïtien doit négocier avec les Etats-Unis qui figure parmi la de nos amis et  avec qui on commerce presque,  un statut permanent les haïtiens détenteurs de TPS.

Rodelyn Almazor

[email protected]

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