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Les écoles et les universités sont les cibles des gangs terroristes

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La situation est très compliquée en Haïti, et l’affaiblissement des forces de sécurité haïtiennes se fait de plus en plus sentir.  Cette longue période d’hostilités des gangs terroristes, remet en question la capacité des forces de sécurité haïtiennes à tenir ses positions, en cas d’une plus large escalade du conflit.

En effet, l’ancien bâtiment de l’École Normale Supérieure, à la rue Monseigneur Guilloux, a été  incendié par des gangs.  Les malfrats n’ont pas cessé d’incendier plusieurs espaces au niveau du centre-ville de Port-au-Prince.  Au cours de la semaine écoulée, les bandits armés ont mis le feu dans des cliniques, dans des entrepôts et des établissements scolaires et universitaires, dans les parages de l’Hôpital Général.  Le MENFP, dans une note, dit condamner ces actes de violence contre les écoles et les universités.  Le ministère de l’Éducation a rappelé que l’école et l’université sont la base d’une société. Il demande la protection de ces établissements.

Depuis 2021, les autorités de l’UEH avaient pris des mesures pour déplacer l’École Normale Supérieure qui se trouve à présent au niveau du Canapé-Vert.  Cette décision a été prise à la suite du décès par balle de l’étudiant Grégory Saint-Hilaire, suivi des affrontements entre des étudiants de l’ENS et des agents de l’USGPN, accusés dans la mort de l’étudiant.

Depuis lors, le bâtiment à la rue Monseigneur Guilloux ne reçoit pas d’étudiants.  Les cours sont dispensés au nouveau local situé à Canapé-Vert, à proximité du Rectorat de l’UEH.  Ce qui laisse à penser que l’incendie n’a pas détruit les dossiers des étudiants.  Toutefois, il reste aux responsables de faire un bilan.  L’École Normale Supérieure a formé plusieurs grandes figures de la société haïtienne dont Patrice Dumont, Myrlande Manigat, Victor Benoît, entre autres.  

De plus, les salles de classes de l’École Nationale des Arts (ENARTS) ont été saccagées par des bandes armées.  Une nouvelle institution a subi les foudres des bandes armées, opérant aux alentours du Champ-de-Mars.  Après avoir mené différentes attaques sur des bâtiments publics, des individus armés ont pillé la seule école de formation en art plastiques du pays.  Véritable institution ayant formé les plus grands artistes plasticiens haïtiens, l’ENARTS, située rue Monseigneur Guilloux, est devenue au fil du temps une référence dans le monde culturel national et international.  Une source confie que des individus ont «brisé la clôture et pillé le bâtiment.  Tous les matériels ont été emportés.  Ils ont détruit tous les travaux de rénovation qui avaient été réalisés », soulignant que ce climat d’insécurité met à genou le secteur culturel.  Malgré cette attaque,la direction annonce que les cours en ligne vont se poursuivre, en attendant que le bâtiment soit rénové.

Créé le 3 juillet 1983, ENARTS est un organisme autonome placé sous la tutelle du ministère de la Culture et de la Communication (MCC ). Elle a pour mission de faciliter l’épanouissement de l’artiste et le rayonnement de l’art haïtien, en assurant une formation de base classique et artistique, permettant d’acquérir des connaissances nouvelles, théoriques et pratiques, de comprendre et d’apprécier les divers mouvements et tendances artistiques qui se transforment et se développent en Haïti et ailleurs, de renouveler et d’apprécier des connaissances, et de maîtriser des techniques de base indispensables à la création et à l’interprétation d’une forme d’art original et valable qui soit à l’abri de toute détérioration.

Rappelons que depuis l’éclatement des violences dans la capitale haïtienne, les gangs ont saccagé la faculté des Sciences et l’ENARTS.  La faculté d’Agronomie n’a pas été épargnée. L’école Frère Nau a été incendiée ainsi que l’ancien local de l’ENS.

Entre temps, du 27 février au 26 mars, 17 membres de gangs dont « Ti Grèg » et « Makandal » ont été tués dans des opérations policières, selon un bilan de la Police Nationale d’Haïti. La PNH a présenté, le mardi 26 mars 2024, le bilan de ses interventions, menées durant cette période.  17 membres de gangs dont “Ti Grèg” et “Makandal” ont été tués par des agents de la PNH.  17 armes à feu ont été saisies et un véhicule a été confisqué par la Police, a souligné une note de l’institution policière.

En effet, la capitale haïtienne a connu un mois de violence, de la fin du mois de février à la fin du mois de mars, au cours duquel des gangs armés ont semé la terreur dans plusieurs zones de la région métropolitaine de Port-au-Prince.  Pour contrecarrer ces individus armés qui se comportent comme des terroristes, plusieurs unités de la PNH ont été déployées.  «  Des fusils de calibre 12, AK47, pistolets 9mm et M4 et un (1) véhicule ont été confisqués lors des opérations et interventions menées par la PNH du 29 février au 26 mars 2024 », a précisé la note de la police.

Emmanuel Saintus

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