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Chronique de l’assassinat du président Jovenel Moïse

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” Jean Laguel Civil versus Léon Charles : où réside la plus grande responsabilité ?”
Que peut-on dire de la complicité de ces deux hauts responsables de sécurité dans l’assassinat du Président Jovenel Moïse ?

Tout d’abord, il faut chercher à comprendre leur rôle et leur fonction dans le système de sécurité du pays, en particulier au regard de la sécurité présidentielle.  La fonction de coordination de la sécurité présidentielle peut être considérée comme une fonction administrative et de gestion des relations entre la présidence et les unités de sécurité présidentielle, USGPN, USP, CATTEAM et le Haut état-major de la Police nationale d’Haïti, à notre humble avis.  Par contre, cela ne veut pas dire que nous écartons la thèse de l’implication possible de monsieur Jean Laguel Civil, qui est le coordonnateur de la Sécurité présidentielle, dans le dossier de l’assassinat du Président Jovenel Moïse.  Mais, son implication serait plus probable, si le meurtre avait été perpétré par des agents de sécurité présidentielle et du Palais national d’Haïti.  Alors, on aurait pu parler de la responsabilité pleine et entière du coordonnateur général de la sécurité présidentielle.


Maintenant, étant donnée la thèse retenue jusqu’à présent, et suivant l’ordonnance du juge Walter Wesser Voltaire, c’est l’intrusion des mercenaires étrangers en la résidence privée du Président Jovenel Moïse, sise à Pèlerin 5, en date du 7 juillet 2021 qui en est l’élément principal.  Comment se fait-il alors, qu’un système de sécurité nationale d’un pays soit aussi faible et perméable ?


La direction générale de la Police Nationale d’Haïti a la plus grande responsabilité dans la présence des mercenaires étrangers dans le pays, parce qu’il y va de la sécurité nationale avant tout.  C’est comme si l’on pouvait se lever un bon matin et voir que le pays est envahi par des soldats étrangers sans qu’on puisse évoquer la responsabilité de la direction générale de la PNH.  Dans d’autres cas, si l’armée d’Haïti fonctionnait réellement, en matière de sécurité territoriale, la responsabilité de l’armée d’Haïti serait incontestable.  Dans le cas actuel, en ce qui concerne l’assassinat du Président Jovenel Moïse, le directeur général de la PNH à l’époque, Léon Charles, devait être la première personne à mettre sous les verrous.  Toutefois, il a été promu ambassadeur d’Haïti à l’OEA, ce qui ressemble à une forme de récompense que nous critiquons sans ménagement.


On n’a rien dit concernant les responsables du Bureau de l’Immigration et de l’Émigration du pays.  Les étrangers ne peuvent pas pénétrer aussi facilement dans un pays, jusqu’à assassiner un président en sa résidence privée.  C’est terrible.  S’il y a un élément dans l’ordonnance du juge instructeur Walter Wesser Voltaire qui nous intéresse le plus, c’est le renvoi de l’ex-DG de la PNH par-devant le tribunal criminel sans assistance de jury, et nous applaudissons cette décision chaudement.


Avant d’entrer dans l’ordonnance du juge instructeur Walter Wesser Voltaire, nous voulons faire une petite considération ou un petit commentaire sur la déclaration du responsable de l’organisation des droits humains (RNDDH), monsieur Pierre Espérance qui a mentionné que monsieur Jean Laguel Civil aurait reçu une somme d’argent pour payer les agents de sécurité présidentielle dans le dossier de l’assassinat du Président Jovenel Moïse.  Cette question nous intéresse au plus haut niveau, parce que notre objectif principal, dans le cadre de cette Chronique de l’assassinat du président Jovenel Moïse est de faire jaillir la lumière sur cette affaire et de veiller à ce que justice soit rendue équitablement.  C’est la raison pour laquelle, nous analysons minutieusement l’ordonnance du juge instructeur Walter Wesser Voltaire et que nous organisons des ateliers de travail avec des avocats et des juges compétents dans ce dossier, pour éviter de trop politiser les enquêtes sur l’assassinat du président Jovenel Moïse et l’abus de pouvoir dans cette affaire trop sérieuse pour l’avenir de la République.  D’ailleurs, dans le cadre de cette chronique, nous recherchons les 5 éléments suivants :

1) les auteurs intellectuels du crime ;

2) les co-auteurs ;

3) les commanditaires ;

4) les complices et les facilitateurs haïtiens et étrangers ;

5) les vrais assassins.


Donc, c’est dire que nous ne sommes pas en train de faire plaisir à un groupe ou de nuire à un autre groupe.  Nous cherchons la lumière et rien que la lumière dans cette affaire, pour éclairer le peuple haïtien trop souvent bafoué.   C’est la raison pour laquelle, nous prenons comme boussole, l’ordonnance du juge instructeur Walter Wesser Voltaire et que nous vous invitons à lire l’audition de ces deux concernés :

1) Jean Laguel Civil, coordonnateur de la Sécurité présidentielle :

Le juge d’instruction rapporte à son sujet :” il a déclaré qu’au moment où il est informé de l’attaque de la résidence du président de la République, en tant que coordonnateur, il a fait appel au responsable de l’USGPN, en l’occurrence le commandant Dimitri Hérard, pour porter aide au président en difficulté.  Ce dernier a répondu par l’affirmative.  Par contre, voulant s’informer par l’entremise du commandant Dimitri Hérard de l’évolution de la situation, ce dernier a déclaré que lui et Paraison se trouvent à bord d’un véhicule en direction de la résidence du Président et qu’ils sont interdits de s’y approcher par des individus qui se disent agents de la DEA”.


2) Dimitri Hérard, chef de l’USGPN :

Le juge d’instruction rapporte à son sujet :

” Le commandant Dimitri Hérard, informé d’une attaque armée contre la résidence du chef de l’État s’y présentait, sans se faire accompagner d’aucune escorte de sécurité, par rapport à l’éventualité d’une agression physique qui pourrait arriver.  Cela explique que s’il n’était pas au parfum du drame, toute la Police nationale d’Haïti serait en sa compagnie pour voler au secours de la famille présidentielle en danger “.


3) Concernant Léon Charles, DG de la PNH :

Le juge d’instruction rapporte :

” Il a déclaré que le président de la République l’a appelé à 1h38 pour l’informer qu’il est en difficulté.  Tandis que Jean Laguel Civil lui-même a dit que le Président l’a appelé à 1h 34.”

Selon le juge d’instruction :” Attendu que si le directeur général de la PNH a reconnu que le président était en difficulté à 1h15 minutes, et que cette même information est parvenue à Dimitri Hérard à 1h38, cela prouve clairement, sans aucun doute, que le président était en vie environ 18 minutes après avoir mis le DG de la PNH au courant du danger qu’il courait.

Remarque pertinente : 

Pourquoi, n’a-t-on jamais procédé à l’arrestation d’aucun agent de la sécurité de la résidence du président Jovenel Moïse, qui était en fonction, lors de son assassinat ?


Dans le cadre de la présentation de la Chronique de l’assassinat du président Jovenel Moïse, nous présentons ce vis-à-vis entre le Coordonnateur général de la sécurité présidentielle, monsieur Jean Laguel Civil, et le DG de la PNH, monsieur Léon Charles, juste dans le but de faire jaillir la lumière.  À vous de commenter avec respect et compréhension.

Ulysse Jean Chenet

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