Voilà maintenant plusieurs semaines que les gangs de Cité-Soleil s’affrontent. Aucune statistique exacte n’est disponible sur le nombre de personnes tuées, blessées et déplacées sous contraintes des bandits armés. Dans leur tourment, ces citoyens ont trouvé refuge sur des places publiques, dans des églises et des écoles des quartiers limitrophes. Les plus chanceux ont pu trouver refuge chez des parents. Face à cet état de fait, le Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) demande, à tous les individus armés, d’arrêter immédiatement leurs actes de violence, dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, notamment.
Une extravagante guerre des gangs, sans causes concrètes, plonge dans le tourment et la désolation des milliers de pauvres du bidonville de Cité-Soleil. Selon des organisations de défense des droits humains, il y aurait une centaine de tués et de disparus. C’est du jamais vu. «C’est la première fois que nous assistons à des violences aussi atroces», se désole un habitant qui dit avoir déjà été témoin d’autres affrontements entre gangs, dans cette zone. «Les bandits sont entrés dans la maison et ont tué mon oncle. Ils ont d’abord cassé ses pieds, puis lui ont mis une balle en plein cœur», explique un enfant qui, comme des milliers d’autres, a trouvé refuge sur une place publique depuis le week-end écoulé. Un autre enfant laisse entendre que les bandits décapitent les gens qu’ils rencontrent sur leur passage.
Ces affrontements, qui ont éclaté depuis le vendredi 8 juillet 2022, entre des gangs armés, causent beaucoup d’émoi et de terreur dans les zones de Bas-Delmas, Croix-des-Missions, Santo, Tabarre, ainsi que dans la commune de Cité-Soleil, condamne le BINUH qui demande aux bandits d’arrêter la guerre. Tout en encourageant les autorités nationales à assurer la protection de la population civile, le BINUH invite aussi les groupes armés à laisser libre passage aux services d’urgence médicale.
Notons qu’à Cité-Soleil, des dizaines de personnes mortes et plusieurs blessées, dont certaines d’entre elles, grièvement, auraient été enregistrées dans ces affrontements entre les gangs armés, de la fédération G-9 an fanmi e alye, dirigée par Jimmy Chérizier, alias Barbecue, et du G-Pèp, au service de Gabriel Jean-Pierre, alias Ti Gabriel, pour le contrôle de territoire, selon des informations disponibles.
Une rencontre avait eu lieu, entre la Représentante Spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies en Haïti (RSSG) et cheffe du BINUH, l’Américaine, Helen Meagher Lalime, et le Protecteur du Citoyen, Renan Hédouville, et son équipe, pour discuter de la dégradation de la situation sécuritaire et des abus des droits humains commis par les gangs, fait savoir le BINUH.
Altidor Jean Hervé