Les marchés publics de la région métropolitaine de Port-au-Prince sont clairsemés. Les couches vulnérables de la population ont fui ces installations et les citoyens des classes moyennes jouent pieds et mains pour se nourrir. Les petits commerçants ou détaillants de produits de premières nécessités se retrouvent entre l’enclume et le marteau en raison de la cherté de la vie. Ils doivent arbitrer les hausses continuelles des prix par les grands importateurs ou producteurs et les requêtes de prix à la baisse des consommateurs.
La hausse des prix des produits de première nécessité est réalisée sur une base quotidienne. Ce sont les consommateurs qui subissent les hausses du taux de change de la gourde par rapport au dollar américain et les conséquences de la pénurie récurrente de carburant. Le petit sac de farine de blé était à 3600 gourdes. La hausse des prix de la farine de blé a provoqué un renchérissement du pain. Les boulangeries utilisent deux options: soit miniaturiser les pains ou augmenter les prix pour le même produit. Dans les dépôts de produits alimentaires, le sac de riz se vend à environ 3 800 gourdes et le gallon d’huile à 1600 gourdes. La hausse sera répercutée rapidement sur les acheteurs au détail.
Des gens ont refusé d’acheter le riz, lors de la dernière hausse, confie une marchande. Elle soutient, qu’en raison de la crise économique liée à la forte dépréciation de la gourde, de nombreux clients sollicitent du crédit. «Je ne peux plus continuer à accorder du crédit, l’entreprise est pratiquement en faillite», a-t-elle laissé entendre.
Les commerçants expliquent qu’ils sont obligés de répercuter la hausse des tarifs du transport en commun sur les marchandises. Les prix du transport en commun ont été multipliés par 5, dans certains circuits, en raison de la pénurie de carburant. Un autre détaillant révèle, qu’en réalité, des marchands sont contraints de vendre à un prix inférieur au prix d’achat, certains produits périssables.
Dans l’intervalle, le gouvernement haïtien, de concert avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Union Européenne, a procédé, le mercredi 17 août 2022, au Club Cascade à Jérémie, au lancement du projet intitulé : «Agriculture résiliente et alimentation scolaire durable, dans le département de la Grand’Anse». Conçu dans le cadre des activités post-séisme, il s’agit d’un mécanisme visant à répondre aux besoins de relèvement agricole dans le département de la Grand’Anse.
Relancer la production agricole, assurer la disponibilité des aliments nutritifs, produits localement, améliorer la scolarisation des enfants dans des écoles bénéficiant de cantine scolaire, tels sont les principaux objectifs de ce projet dont l’exécution sera assurée par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Financé à hauteur de 11 millions de dollars par l’Union Européenne, ce projet dont la durée d’exécution est de 42 mois, vise non seulement à soutenir 4 200 ménages dans les communes de Corail, de Pestel, de Beaumont et des Abricots, mais également à garantir la disponibilité des denrées agricoles, produites localement, dans les assiettes des enfants, dans le cadre du Programme national de cantine scolaire (PNCS).
En pleine crise économique, La Centrale autonome des travailleurs haïtiens (CATH) dénonce la mise à pied «illégale, injustifiée, et injustifiable» de plus de 4 mille ouvrières et ouvriers de différents modules de la compagnie S&H global, dans une lettre ouverte. Cette attitude, manifestement injuste, participe de la politique antisyndicale et anti-démocratique, mise en place depuis l’implantation de cette compagnie en Haïti, pour ne jamais satisfaire aux revendications légitimes des travailleurs/euses syndiqués/es, fustige-t-elle. La CATH exige des dédommagements et intérêts pour toutes les travailleuses et tous les travailleurs, victimes de cet acte jugé inadmissible.
Altidor Jean Hervé