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31 mars : Journée de la visibilité des personnes transgenres

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L’événement annuel, destiné à célébrer la Communauté Transgenre et à dénoncer la discrimination auxquelles sont confrontées les personnes transgenres dans le monde, s’est tenue cette année le jeudi 31 mars 2022.

Cette journée vise à consacrer et à célébrer les membres vivants de cette communauté, pour une meilleure déconstruction des stéréotypes de genre. À l’occasion de la Journée internationale de la visibilité des personnes transgenres, de nombreuses personnalités transgenres en Haïti se mobilisent, notamment sur les réseaux sociaux, en racontant des histoires personnelles, et les associations militent pour une meilleure prise de conscience des difficultés que rencontrent les transgenres, en termes de discriminations, de difficultés administratives et de violences transphobes.

Hetera Saskya Estimphil, présidente de l’association KOURAJ invite à renforcer les efforts pour rendre visible la transidentité, de manière respectueuse et représentative des réalités transgenres, et à prévenir ensemble les violences symboliques et physiques transphobes à travers des actions de sensibilisation. Il s’agit aussi d’une forte occasion de remercier toutes les associations et partenaires actifs sur ces enjeux, pour tout le précieux travail qu’ils effectuent au quotidien.

Il ne s’agit pas d’un caprice ou d’une humeur, selon le jour, comme certaines communications peuvent maladroitement le laisser penser, sur le ton de l’humour, selon la militante des droits des personnes LGBTI en Haïti qui n’a pas ménagé ses mots pour dénoncer la psychiatrisation et la pathologisation des personnes transgenres, qui contribuent à les stigmatiser, et à rendre visible l’impact de la pandémie sur ces dernières en termes de précarité et d’exclusion.

Il est important de rappeler que le sénat haïtien avait ratifié, en 2017, un projet de loi (porté par le sénateur Carl Murat Cantave) contre la Communauté LGBTI. Ce document de 7 pages, outre l’interdiction du mariage (ou d’une tentative de mariage) entre deux personnes de même sexe en Haïti, interdit également toutes formes de manifestations publiques d’appui à l’homosexualité et de prosélytisme en faveur de tels actes. Ce projet de loi comprend des sanctions et précise que les auteurs, co-auteurs et complices d’un mariage homosexuel risquent une peine de 3 ans de prison ferme et une amende de 500 000 gourdes. C’est une situation qui avait suscité une avalanche de préoccupations au sein de la Communauté LGBTI en Haïti. De nombreuses personnalités de la Communauté LGBTI l’avaient qualifié comme une sorte d’attentat contre cette catégorie.

La problématique de la transidentité demeure une thématique taboue, non seulement en Haïti mais à travers le monde. D’où l’importance de cette Journée, pour rappeler qu’une personne trans est une personne dont l’identité de genre ne correspond pas au sexe qui lui a été attribué à la naissance. Au terme de sa politique visant à assurer la protection effective des personnes transgenres, le Département d’État américain a annoncé, à l’occasion de la Journée internationale de visibilité transgenre, qu’à partir du 11 avril 2022, toute personne demandant un passeport aux États-Unis pourra cocher la case «X», et non plus seulement choisir entre masculin et féminin.

Il s’agit en effet d’une avancée significative au niveau du système américain qui devient la première agence fédérale américaine à proposer cette option sur un document officiel d’identité.

À rappeler que la première Journée internationale de visibilité transgenre (Trans Day of Visibility, en anglais) est née de l’initiative de la militante transgenre, Rachel Crandall, originaire du Michigan, qui a créé l’événement, en réaction à la seule journée commémorative des personnes alors existantes, le Transgender Day of Remembrance (Journée du souvenir trans) qui rend hommage aux personnes transgenres, victimes de meurtres haineux.

Depuis de nombreuses années, les attitudes homophobes, biphobes et transphobes restent profondément ancrées dans la culture haïtienne. La discrimination à l’égard de cette catégorie porte atteinte aux principes des droits de l’homme énoncés dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et d’autres instruments internationaux ratifiés par Haïti.

L’État haïtien se trouve donc dans l’impérieuse obligation d’assurer la promotion et la protection des droits de toutes les personnes, sans discrimination.

Smith Prinvil

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