Moïse Jean-Charles, le leader du parti politique Pitit Desalin, rejette les allégations du journal Miami Herald, selon lesquelles, ses liens avec des trafiquants de drogue seraient à la base de l’annulation de son visa américain. «Cette démarche vise à assassiner mon caractère», a déclaré Moïse Jean-Charles.
«Je leur avais dit que le président Maduro et son ministre Félix ne sont pas des trafiquants de drogue», a indiqué Jean-Charles Moïse qui a répondu aux questions des agents de l’immigration américaine, au moment de sa détention le lundi 24 janvier aux États-Unis.
Moïse Jean-Charles a fait ces déclarations le vendredi 28 janvier, lors d’une cérémonie de graduation aux Gonaïves (Département de l’Artibonite). Le dirigeant politique assimile les révélations du journal floridien à une démarche visant à assassiner son caractère.
Rappelons que le journal Miami Herald a révélé que les liens douteux entre l’homme politique haïtien et des dirigeants politiques vénézuéliens, accusés de trafiquants de drogue, seraient à l’origine de la révocation de son visa américain.
L’annulation du visa, l’interdiction de séjour de 5 ans aux États-Unis et l’expulsion en Haïti le mardi 25 janvier de Jean-Charles Moïse, leader de la plateforme «Pitit Desalin» pourraient s’expliquer par ses liens avec certaines personnes au Venezuela, découverts par les agents de l’immigration américaine, en fouillant le téléphone de Moïse, dans lequel ils ont trouvé des «contacts douteux» et des photos de Moïse avec des personnes clés du pouvoir Maduro.
Le Miami Herald explique que lorsque les agents de l’immigration ont demandé à Moïse son téléphone, il a d’abord présenté un téléphone analogique non intelligent. Les agents ont ensuite retrouvé ses compagnons de voyage et ont récupéré son téléphone intelligent qu’il leur avait confié.
Selon le Miami Herald, Jean-Charles Moïse aurait rencontré en juin dernier, à Caracas, Diosdado Cabello, présumé Chef d’un cartel de drogue au Venezuela dont la tête est mise à Prix pour 10 millions de dollars. Une photo retrouvée dans le téléphone, montre Moïse fraternisant avec Diosdado Cabello, ce qui est l’équivalent comme l’a souligné une source du renseignement américain au Venezuela, d’être photographié avec l’ex-baron de la drogue mexicain, Joaquin El Chapo Guzmán.
À cela s’ajoute la relation fraternelle de Moïse avec Nicolas Maduro dont la tête est mise à prix pour 15 millions de dollars par les USA, ennemi diplomatique des États-Unis qui sont convaincus que Maduro est impliqué dans le cartel de drogue avec Diosdado Cabello dont la marchandise à destination des États-Unis transiterait par Haïti ou la République dominicaine, selon le journal américain.
Réagissant à cet article, Moïse Jean-Charles rejette les affirmations du journal Miami Herald selon lesquelles ce sont ses liens avec des trafiquants de drogue qui seraient à l’origine de l’annulation de son visa et de son expulsion des États-Unis.
Rappelons que Moïse a déclaré vouloir intenter une action en justice contre les Américains, affirmant: «Les États-Unis doivent me dire pourquoi ils ont fait tout ça». C’est une action vouée d’avance à l’échec, si l’on en croit l’expert brésilien, Ricardo Seitenfus, ancien Représentant spécial de l’Organisation des États Américains (OEA) en Haïti, qui précise: «selon le droit international, la déportation et l’expulsion sont des actes discrétionnaires et les États n’ont pas d’obligation légale de les justifier ou de donner les raisons».
Le visa de l’ancien sénateur Jean-Charles Moïse aurait été annulé à cause de ses relations douteuses avec Diosdado Cabello, un ancien haut gradé de l’armée vénézuélienne et l’un des responsables du pouvoir, à côté du président Nicolas Maduro.
De plus, l’ancien sénateur Jean-Charles Moïse avait été invité à se présenter au Sénat, le jeudi 27 janvier, afin d’expliquer les circonstances de son arrestation aux États-Unis, le 24 janvier, qui a conduit à sa déportation en Haïti et l’annulation de son visa.
Rappelons que tandis qu’il rentrait de sa visite du Nigeria, l’ancien sénateur Jean-Charles Moïse a été interpellé à l’aéroport international de Miami avant d’être expulsé en Haïti, à bord du vol AA 819 Gate D26, le mardi 25 janvier 2022, après plusieurs heures d’interrogation.
Le Bureau du Sénat de la République, «consterné en apprenant cet incident, a déclaré dans une lettre adressée au leader du parti politique «Pitit Desalin», qu’il «serait prêt» à l’entendre, afin d’être mieux renseigné sur cette affaire, le jeudi 27 janvier 2022, à 13 heures, à la salle polyvalente du Sénat».
L’ancien parlementaire a déclaré avoir subi, pendant huit heures, un interrogatoire sur l’objectif de son voyage en Afrique et sa conversation avec le président vénézuélien, Nicolas Maduro.
Emmanuel Saintus