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Le PM de facto, Ariel Henry, n’a pas de mandat…

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Ariel Henry est un de facto, un accapareur. En un certain sens, Brian Nichols a quelque peu raison lorsqu’il a dit que le mandat d’Ariel Henry n’est pas lié au 7 février 2022. Le PM de facto, Ariel Henry, a été nommé par l’ex-président de facto, Jovenel Moïse, dont le mandat avait pris fin le 7 février 2021. Ariel Henry n’a pas été ratifié par le Parlement, il a juste été intronisé à la Primature, à la suite d’un tweet de madame La Lime.

«Le mandat du premier ministre Ariel Henry n’est pas lié à celui du président», a confié Brian Nichols, lors d’un entretien avec la Voix de l’Amérique. L’assistant Secrétaire d’État des États-Unis pour les Affaires de l’hémisphère occidental a fait ces déclarations, ce vendredi, lors des échanges avec la presse, en marge du sommet du Canada sur la situation socio-politique en Haïti.

Pour les États-Unis, le mandat du Premier ministre de facto, Ariel Henry, n’est pas lié au terme du 7 février. Ce qui représente, de l’avis de plusieurs observateurs, un coup dur pour ceux qui veulent mettre en place un nouvel exécutif pour mener la transition. Brian A. Nichols, qui a été envoyé par le Département d’État américain, en septembre dernier, pour adresser la crise haïtienne après la démission de Daniel Foote, a fait savoir que le peuple haïtien veut bien que le nouveau président soit démocratiquement élu. Ces propos ont fait échos à ceux du chef du gouvernement de facto, Ariel Henry, qui avait déclaré, lors du sommet des ministres des Affaires étrangères sur Haïti, que le «7 février prochain ne marque pas la fin du mandat du gouvernement qui a la responsabilité d’organiser des élections libres et démocratiques.»

Le Premier Ministre de facto a aussi assuré qu’il n’y aura pas de vide à la tête de l’État. «Le prochain locataire du Palais national sera un président élu librement par l’ensemble du peuple haïtien», a-t-il martelé, tout en invitant au dialogue, sur la base de l’Accord du 11 septembre pour une gouvernance apaisée.

7 février 2022, le Dr Ariel Henry doit partir, selon l’OPC

Dans un communiqué rendu public le 23 janvier 2022, l’Office de la Protection du Citoyen, institution nationale indépendante de promotion et de protection des droits humains, conformément à sa mission de veiller au respect par l’État de ses engagements en matière de droits humains, notamment ceux contractés au niveau régional et international, exprime sa position autour du débat relatif à la date du 7 février 2022.

Selon les données, le mandat présidentiel de Monsieur Jovenel Moïse, ayant prêté serment le 7 février 2017 pour 5 ans, malheureusement assassiné le 7 juillet 2021, prend fin le 7 février 2022, rappelle l’OPC. Nommé par le Président Jovenel Moïse, deux jours avant son assassinat, comme Premier Ministre, et installé par lâcheté des uns et pressions des autres, le 20 juillet 2021, le Dr Ariel Henry n’a aucune base juridique pour rester au poste de Premier Ministre. La fin de son pouvoir est donc liée à la date du 7 février 2022, selon l’OPC. Évoquant les provisions de l’article 149 de la Constitution haïtienne de 1987 amendée, stipulant que: «en cas de vacance de la Présidence de la République, soit par démission, destitution, décès ou en cas d’incapacité́ physique ou mentale permanente, dument constatée, le Conseil des Ministres, sous la présidence du Premier Ministre, exerce le Pouvoir Exécutif jusqu’à l’élection d’un autre Président.»

Le second alinéa dudit article précise : «Dans ce cas, le scrutin pour l’élection du nouveau Président de la République, pour le temps qui reste à courir, a lieu soixante (60) jours au moins et cent-vingt (120) jours au plus, après l’ouverture de la vacance, conformément à la Constitution et à la loi électorale.» Dans ce cas-ci, Ariel Henry a largement dépassé les 120 jours prévus par la Constitution de 1987 amendée car il détient le pouvoir depuis plus de 6 mois. En plus d’être indexé dans l’assassinat du Président Jovenel Moïse, son bilan est hyper négatif. Les résultats en termes de gouvernance, de transparence, de sécurité et de droits humains, laissent à désirer, précise le communiqué.

Dans ces exemples élaborés, l’OPC a fait savoir que le phénomène de l’insécurité en Haïti est à son paroxysme, depuis l’installation du Dr Ariel Henry à la Primature. Assassinats et enlèvements en série font le refrain de la population au désarroi. L’année 2022, à la mi-janvier, a connu des cas d’assassinat spectaculaires parmi lesquels celui du Commissaire Coles Rameau, l’inspecteur de Police Dan Jerry Toussaint, le Commissaire Jean Ismay Auguste et sa femme Clotilde Vilus, les journalistes Amady John Wesley et Wilguens Louissaint, le Pasteur Mathieu Cheriné, l’avocat Fritz Alténor etc… Qui pis est, les syndicalistes Paul Loulou Chéry et Ginette Appolon ont été enlevés par des bandits des 400 mawozo. À Martissant, des gens sont assassinés au quotidien, face au mépris général du gouvernement du Premier Ministre, Dr Ariel Henry, incapable d’assurer le respect, la protection et la mise en œuvre des droits humains, ainsi que d’assurer la protection des vies et des biens.

Dans l’intervalle, les rescapés du séisme du 14 août 2021, dans le Grand Sud, sont abandonnés à eux-mêmes. Aucune action gouvernementale n’a été prise en faveur des victimes. Les ONG désireuses de venir en aide aux sinistrés du Grand Sud, particulièrement «Food for the Poor» sont incapables d’emprunter la route de Martissant avec les convois humanitaires, en raison de la présence des bandits contrôlant la zone, sans être inquiétés. En dépit de la violence imposée par les bandits armés, des informations font croire que le gouvernement actuel est en connivence avec ces individus, semant le deuil dans les familles haïtiennes. N’a-t-on pas rapporté que le gouvernement d’Ariel Henry aurait décaissé 40 millions de gourdes aux bandits armés opérant au bas Delmas, lors des activités commémoratives du 18 novembre 2021 ?

Pour le 1er janvier 2022, selon des sources concordantes, l’OPC a fait savoir que de fortes sommes d’argent auraient été envoyées aux Gonaïves à des groupes de base, proches d’Ariel Henry et du ministre de la Défense, Dr Enold Joseph. En vertu du principe de la bonne gouvernance et de la transparence, le gouvernement d’Ariel Henry ne s’est jamais donné la peine d’apporter des éclaircissements sur les faits qui lui sont reprochés.

Considéré comme inculpé par l’ex-commissaire Bedford Claude dans le dossier de l’assassinat du Président Jovenel Moïse, le Premier Ministre Ariel Henry refuse de s’expliquer à l’opinion publique. Son ministre de l’Intérieur et celui de la Justice, accusés respectivement d’implication dans des cas de kidnapping et de trafic de la drogue, gardent une attitude silencieuse suspecte.

Pourtant, la transparence, le droit à la vérité, le droit à l’information constituent des valeurs universelles en droits de l’homme, des indicateurs en matière de démocratie. En un mot, il y a lieu de dire que, depuis le 7 juillet 2021, la situation globale d’Haïti, déjà précaire, sous l’administration de Monsieur Jovenel Moïse, s’est complètement aggravée, notamment en matière des droits humains.

Face au déficit de légitimité dont souffre le Premier Ministre de facto, Dr Ariel Henry, une discussion entre les différents secteurs vitaux de la vie nationale s’impose, en vue d’arriver à une alternative durable, dans l’intérêt de la population haïtienne, souligne l’OPC.

Haïti ne peut pas se construire sur le mensonge, la violence, le kidnapping, le trafic des armes, le trafic de la drogue. L’impunité reste et demeure une entrave à l’épanouissement des droits humains. Seul le respect des droits humains peut contribuer à la restauration d’un État de droit en Haïti, prône l’OPC.

Entre temps, à la suite de la réunion virtuelle du vendredi 21 janvier 2022, au cours de laquelle la Communauté Internationale a réaffirmé sa solidarité avec Haïti, plusieurs pays ont déjà confirmé leurs engagements. Le Canada a annoncé une aide de 50,4 millions de dollars canadiens. Les États-Unis ont promis 15 millions de dollars en appui à la Police Nationale d’Haïti (PNH). De plus, 16 experts seront envoyés en Haïti en appui aux unités du SWATT et des membres de la police des frontières (PoliFront) ; 60 véhicules et des équipements de protection à la PNH ainsi qu’une aide de 100 millions de dollars, via l’Agence Américaine pour le Développement International (USAID) sans autres détails. La France a annoncé un renforcement de sa coopération avec la PNH, dans le domaine de la sécurité. Le Chili, l’Argentine, le Brésil, le Japon ont promis également leur aide à la PNH, sans en préciser la forme.

Mais ceci pourrait n’être qu’un début, selon la Voix de l’Amérique. L’ONU serait en train de planifier une rencontre des pays donateurs (bailleurs), en février prochain, en faveur d’Haïti.

Emmanuel Saintus

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