Le climat sécuritaire du pays se détériore de plus en plus tous les jours et, à chaque nouvelle offensive des bandits, la Police Nationale d’Haïti est pointée du doigt. Intervenant à l’émission « Vision 2000 à l’écoute », le directeur général a. i. de la PNH s’est montré conscient du défi qui est en face de lui. Frantz Elbe a promis, sans en être clair, de résoudre les multiples problèmes qui rongent l’institution policière, tout en rejetant certaines accusations dont fait l’objet l’institution qu’il dirige.
Voilà maintenant près de trois mois que Léon Charles n’est plus à la tête de la PNH. Il a été remplacé par Frantz Elbe. Depuis son arrivée à la tête de l’institution, tout le monde s’attendait à une amélioration de la situation sécuritaire déjà insupportable. Réagissant dans la presse, lors d’une interview exclusive, Frantz Elbe s’est dit conscient que la situation est grave et qu’il y a beaucoup à faire. « Je ne veux pas m’attarder sur les petits bandits arrêtés et les armes qu’on a saisies, car depuis mon arrivée la police a fait quelques coups. Mais, de préférence, je veux continuer à travailler pour améliorer, de manière considérable, la situation », a fait savoir le D.G. a. i. qui appellent les autres institutions du pays et l’État central à faire leur part du boulot, afin que les résultats soient plus significatifs.
Par ailleurs, Elbe s’est dit étonné d’apprendre, à son arrivée à la direction de la PNH, qu’il n’y a aucune politique de sécurité publique au sein de l’État. C’est une situation qui, sans nul doute, complique le boulot des agents de la PNH qu’il qualifie comme seule force de sécurité effective du pays.
Questionner sur la situation de la troisième circonscription de Port-au-Prince, particulièrement la zone de Martissant et ses environs, pris en otage par plusieurs groupes de gang et sur les relations existant entre certains policiers et des chefs de gang, Frantz Elbe réfute avec force tout lien généralement quelconque entre des agents des forces de l’ordre et les gangs de la troisième circonscription. « Cette histoire de blindé de la police mis à la disposition de civils armés : c’est faux. À chaque fois que tu attaques un groupe armé, il y aura toujours tendance à dire que c’est parce que tu es un allié du gang rival », a d’abord déclaré le D. G. a. i. qui promet, sans être précis, que bientôt la situation dans la troisième circonscription reviendra à la normale, permettant à la population de vaquer librement à ses activités. « Je ne veux pas donner de date en disant dans deux, trois ou quatre semaines, mais je veux rassurer la population que le haut commandement travail incessamment pour résoudre le problème de Martissant. Il y a plein de policiers qui se sacrifient pour améliorer la situation et on est conscient de leur sacrifice. Et il ne sera pas vain… »
Parallèlement, Frantz Elbe qui dit avoir gravi tous les échelons de l’institution, de : agent II à D. G. a. i., veut laisser son nom en lettre capitale dans les annales de la PNH. « Nous voulons réaliser quelque chose de significatif pendant notre passage à la tête de l’institution », dit-il. Lors de son intervention, Frantz Elbe, le directeur général a. i. de la Police Nationale d’Haïti s’est montré très précautionneux, en évitant de faire des promesses qu’il pourrait ne pas concrétiser, sachant que son poste est hautement politique, autant que la situation sécuritaire du pays.
Altidor Jean Hervé