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La liste des assassinats des journalistes s’allonge

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«Mesye se jounalis nou ye, nou pa bandi»: ce sont les derniers mots exprimés par Amady et Louissaint,
avant d’être froidement abattus par des membres d’un gang. Deux journalistes haïtiens ont été
assassinés par de bandes armées dans la localité Désiré, à Tara’s (Laboule 12, en périphérie de la
capitale, Port-au-Prince), le jeudi 6 janvier 2022. Il s’agit de Wilguens Louissaint (22 ans) et Amady
John Wesley (30 ans).
En effet, le vendredi 7 novembre, la Police Nationale d’Haïti (PNH) a récupéré les corps des
deux journalistes: Wilguens Louissaint et Amady John Wesley, tués la veille, à Laboule 12, par des
membres de gangs armés. Selon le constat du juge de Paix de Pétion-Ville, Eno René Louis, les corps
des deux journalistes portent de nombreux orifices de balles dont plusieurs à la tête. Frantz Elbé, le
Commandant en Chef a déjà passé des instructions pour mettre le chef de gang, connu sous le sobriquet
de «Ti Makak» et son gang, hors d’état de nuire.
Ces journalistes allaient faire un reportage portant sur «le climat sécuritaire de la zone»,
lorsqu’ils ont été pris dans une fusillade dans une zone sous contrôle de bandes armées. Capturés, ils
ont été délibérément exécutés par les bandits. Un troisième journaliste, Wilmane Vil, qui les
accompagnait lors de leur reportage, a pu s’enfuir.
«Nous condamnons avec la dernière rigueur cet acte criminel et barbare», a déclaré Francky
Attis, directeur général de Radio Écoute FM, où John Wesly Amady travaillait. Il a dénoncé également
«une atteinte grave» aux droits «des journalistes d’exercer leur profession librement dans le pays». Le
média en ligne a demandé aux autorités haïtiennes, dans un communiqué en date du jeudi 6 janvier, de
«prendre leurs responsabilités en vue de créer des conditions sécuritaires, favorables à toutes et à tous».
De plus, plusieurs organisations et personnalités continuent d’exprimer leur vive indignation,
après le cruel assassinat, le jeudi 6 janvier 2022, à Laboule 12 (à l’est de Port-au-Prince), des deux
journalistes haïtiens. John Wesley Amady était reporter de la radio Écoute FM, basée à Montréal, au
Québec (Canada), et Wilguens Louissaint était un journaliste local.
Le journaliste John Wesley Amady a «été sauvagement abattu (…), par des bandits armés, au
moment où il réalisait un reportage, pour s’enquérir de la question sécuritaire dans la zone», a fait
savoir la direction de la radio Écoute FM.
Les journalistes tués venaient faire une entrevue avec «Ti Makak», a écrit AMIH. L’Association
des Médias Indépendants D’Haïti (AMIH) déclare avoir appris que les deux journalistes tués à Laboule
se trouvaient dans la localité de Fessard pour réaliser une entrevue avec le dangereux chef de gang
connu sous le sobriquet de «Ti Makak» et qu’ils auraient été interceptés et tués par des hommes d’un
gang adversaire de «Toto».
En plus, l’Office de la Protection du Citoyen (OPC) demande aux autorités constituées, dans
une note datant du vendredi 7 janvier, de diligenter une enquête autour de cet assassinat. L’OPC en
profite pour exiger aussi une investigation sur l’assassinat, le samedi 1 er janvier 2022, à Laboule 12, de
l’inspecteur de police Dan Jerry Toussaint, fils de l’ancien sénateur Dany Toussaint. Ces enquêtes
doivent être menées aux fins d’identifier les présumés auteurs de ces crimes et de les poursuivre,
conformément à la loi pénale.
Pour rappel, en mars 2018, le photojournaliste, Vladjimir Legagneur, avait été porté disparu à
Grand-Ravine, un quartier contrôlé par des gangs, alors qu’il était allé effectuer un reportage dans la
zone.
«Je condamne l’assassinat des journalistes Amady John Wesley et Wilguens Louissaint à
Laboule 12. Au nom du Gouvernement, je présente mes condoléances à la famille et aux amis des
victimes, ainsi qu’à la presse en général. La Police Nationale d’Haïti (PNH) doit décupler ses efforts
pour endiguer ce phénomène», a réagi le Premier Ministre a. i., Ariel Henry.
L’ONU également a condamné l’assassinat des deux journalistes. Le vendredi 7 janvier, lors
d’un point de presse, Stéphane Dujarric, le porte-parole des Nations Unies, interrogé sur l’assassinat des

journalistes haïtiens, a répondu: « […] Parfois, vous manquez de mots […] Nous condamnons
clairement ce meurtre. Il est très important que les autorités nationales fassent tout leur possible pour
trouver les auteurs et les traduire en justice».
Pour sa part, le Collectif des Avocats pour la Défense des Droits Humains (CADDOH)
dénonce, avec vigueur, l’assassinat des deux journalistes, dans un tweet. «Ce crime traduit l’incapacité
de l’État à garantir la sécurité des citoyennes et citoyens. Nos sympathies aux personnes affectées»,
s’élève le Secteur Démocratique et Populaire, dans un tweet.
Ces assassinats dénotent une dégradation exponentielle de la crise sécuritaire en Haïti, déplore,
pour sa part, le Groupe de Travail sur la Sécurité (GTS) . Le GTS appelle les autorités à renforcer la
protection des journalistes sur l’ensemble du territoire national, ainsi que celle des citoyennes et
citoyens. «Nous tenons à dénoncer cet acte infâme car ces morts ne peuvent plus venir simplement
rallonger la longue liste des travailleurs de la presse, tués dans l’exercice de leurs fonctions en Haïti, en
toute impunité et sans qu’aucune enquête n’aboutisse depuis 1986», a déclaré Monsieur Charles
Prospère, Coordonnateur du Groupe de Travail sur la Sécurité (GTS).
Le mercredi 14 mars 2018, Vladjimir Legagneur, photojournaliste indépendant, âgé de 30 ans,
avait été porté disparu à Gran Ravin, sur les hauteurs de Martissant (périphérie sud de la capitale) , alors
qu’il avait quitté son domicile, en début de matinée, pour aller réaliser un reportage sur les conditions
de vie de la population dans cette zone. Vladjimir Legagneur aurait été tué par des gangs de Gran
Ravin, selon des informations.
Le journaliste de Radio Sans Fin (RSF), Pétion Rospide, a été tué par balles, par des individus
armés, dans la soirée du lundi 10 juin 2019, à Port-au-Prince , dans le quartier de Portail Léogâne, au
sud de Port-au-Prince.
Le journaliste Néhémy Joseph, de Radio Panik f.m de Mirebalais (département du Plateau
Central) et correspondant de Radio Méga, a été assassiné le 10 octobre 2019.
Dans la nuit du mardi 29 au mercredi 30 juin 2021, Diego Charles, reporter de Radio Vision
2000, a été tué par balle, tout près de son domicile, à Port-au-Prince, en compagnie de la militante
féministe, Antoinette Duclair, également assassinée .
La liste des assassinats de journalistes haïtiens continue de s’allonger…
Emmanuel Saintus

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