Bien que l’insécurité tienne la part du lion dans l’actualité, la crise économique reste cependant entière. Afin de pallier cette situation, la BRH poursuit ces incessantes injections de dollars sur le marché des changes, pour pouvoir gérer la dépréciation de la gourde.
En effet, la Banque de la République d’Haïti dit avoir injecté 15 millions de dollars américains sur le marché des changes, dans un tweet publié le jeudi 4 mars 2021. La BRH a précisé que ce montant est injecté, en vue de soutenir l’offre disponible, ajoutant que celui-ci est réparti et vendu sur le marché, selon les conditions fixées par la banque des banques.
L’Indice général des prix à la consommation (100 en 2017-2018) qui se chiffrait à 160,1 en décembre 2020 est passé à 161,9 en janvier 2021, affichant ainsi une accélération en rythme mensuel (1,2 % contre 1% le mois précédent) et une décélération annuelle (18,7 %) contre 19,2 % le mois antérieur), a constaté l’IHSI dans sa rubrique mensuelle: Le coin de l’IPC.
L’augmentation mensuelle observée, d’après le constat de l’IHSI, est le résultat du comportement des fonctions de consommation :
– «Produits alimentaires et boissons non alcoolisées» (1,4 % sur un mois et 22,5 % sur un an),
– «Articles d’habillement et chaussures» (1,1 % sur un mois et 20,9 % sur un an),
– «Meubles, articles de ménage et entretien courant du foyer» (1,2 % sur un mois et 16,8 % sur un an) et
– «Santé» (1,7 % sur un mois et 30,2 % sur un an).
La hausse annuelle de l’indice de «Produits alimentaires et boissons non alcoolisées» est surtout imputable au renchérissement des produits tels que : riz local (18,7 %), riz importé (16,7 %), maïs moulu (15,4 %), viande de cabri (29,5 %), banane (34,9 %) et pois sec (30 %).
Parallèlement les quatre institutions financières qui desservent la population de la Grande Anse telles; La Banque nationale de crédit (BNC), la Unibank, la Sogebank et la Caisse populaire pour l’avancement de Jérémie (CAPAJ), mettent, leurs clients, depuis des mois, dans un casse-tête pour pénétrer à l’intérieur desdites banques, afin d’effectuer une transaction. Certains clients, issus des communes les plus éloignées du chef-lieu du département, Jérémie, sont obligés de dormir à même le sol, depuis deux heures du matin pour trouver l’accès au service qui débute à 8h30.
Pour les responsables, les banques sont obligées de respecter la nouvelle mesure de distanciation physique, due à la COVID-19. Pourtant, à observer l’interminable file d’attente qui se forme depuis les galeries de ces banques, jusqu’à celles des édifices dans le même prolongement, la réalité est tout autre.
Altidor Jean Hervé