Le président américain, Donald Trump, déclarait, le vendredi 13 mars, l’état d’urgence pour faire face à la crise. «Pour déclencher la pleine puissance des ressources du gouvernement fédéral, je déclare officiellement une urgence nationale», a-t-il affirmé depuis les jardins de la Maison Blanche. Au même moment, le président de la République d’Haïti, Jovenel Moïse, quant à lui, s’est voulu rassurant, face à la population, sur le fait qu’actuellement aucun cas de coronavirus n’a été enregistré dans le pays. Il a aussi annoncé la création d’un «Task force» en prévision de l’arrivée du coronavirus et a affirmé que le gouvernement se prépare à faire face à la pandémie. «Les médecins de l’armée, les médecins de la police nationale, les étudiants finissants en médecine, les médecins retraités, les épidémiologistes, les infectiologues, les pneumologues, les pharmaciens…seront mobilisés pour faire face au coronavirus», a déclaré le président de la République. Le ministère de la Santé publique va les contacter rapidement. Il y aura des séances de formation à travers le «Task force» que le Premier ministre aura à former, a indiqué Jovenel Moïse, lors d’un point de presse. En plus du Centre ambulancier national, le chef de l’État a dit instruire la ministre de la Santé publique, afin qu’elle mobilise tous les services ambulanciers privés pour qu’ils soient prêts à intervenir. «Se pa lè ou gen dòmi pou w ranje kabann ou», a ajouté le locataire du Palais national, une façon pour lui de donner la garantie que tout est en train d’être fait, en prévision de la pandémie. Comme la ministre de la Santé publique, Marie Gréta Roy Clément, avait parlé de la disponibilité de 200 lits à travers le pays pour admettre les éventuels contaminés, le chef de l’État a confirmé qu’il y a beaucoup de lits disponibles sans en dire le nombre. Jovenel Moïse a aussi souligné qu’il y a des espaces de mise en quarantaine disponibles dans le pays. Néanmoins, le président a mis l’accent sur la quarantaine domiciliaire. À nos compatriotes qui vivent dans les pays déjà touchés par le coronavirus, Jovenel Moïse leur a fait savoir qu’ils sont libres de rentrer chez eux, en Haïti. «De retour au pays, vous devez vous mettre en quarantaine domiciliaire», a menacé le président. Selon lui, les personnes qui veulent revenir d’un pays touché par le coronavirus recevront la visite des agents du ministère de la Santé publique régulièrement chez elles, durant les 14 jours de la période d’incubation, avant de pouvoir circuler librement. Le président a aussi fait savoir, qu’à partir de ce vendredi 13 mars, il y aura, tous les jours, une émission avec des autorités et des spécialistes, pour informer la population sur l’évolution de la situation avec le coronavirus. Le chef de l’État a profité de cette adresse à la nation pour exhorter la population à respecter les principes d’hygiène comme: se laver les mains régulièrement. Le ministère de la Santé publique tentait de rassurer la population, alors que des rumeurs ne cessent de se multiplier sur la présence du coronavirus en Haïti. «En Haïti, jusqu’à présent, nous avons zéro cas suspect, zéro cas confirmé», a déclaré, en conférence de presse, Marie Gréta Roy Clément, ministre de la Santé publique et de la Population. Selon la ministre, seule l’institution qu’elle dirige est en mesure d’annoncer l’existence d’un cas dans le pays, ce, après avoir effectué des tests au laboratoire national. La titulaire du MSPP a fait savoir que la République Dominicaine compte déjà 9 cas, alors que le continent américain, dans son ensemble, en compte 941. Cependant, a-t-elle indiqué, les cas en République Dominicaine sont importés. «Nous sommes en contact permanent avec le ministre de la Santé dominicain, il n’y a pas encore de transmission communautaire de l’autre côté de la frontière. Cela veut dire beaucoup pour nous, en Haïti, puisque les deux pays se partagent la même île », a expliqué la ministre.
Emmanuel Saintus