L’administration Trump a annoncé, le jeudi 28 février, sa décision d’étendre le (Statut de protection temporaire) TPS jusqu’en janvier 2020 pour les ressortissants haïtiens, selon une information publiée par le Miami Herald. Les 60 000 Haïtiens détenteurs du TPS peuvent lâcher un ouf de soulagement, car ils avaient jusqu’au 22 juillet prochain pour se mettre en règle, afin de ne pas se faire expulser du territoire américain. Outre les Haïtiens, la décision du département de la Sécurité intérieure (DHS) d’accorder un sursis supplémentaire de six mois aux détenteurs du TPS, concerne les Salvadoriens, les Nicaraguayens et les Soudanais. Cette extension permet aux détenteurs du statut de protection temporaire de souffler un peu, alors que l’administration Trump n’a pas encore dit son dernier mot. En effet, elle continue de se battre devant les tribunaux pour mettre fin au programme, plongeant ainsi dans l’incertitude plus de 300 000 migrants qui ont été autorisés à vivre et à travailler temporairement aux États-Unis, après une guerre ou des catastrophes naturelles majeures, survenues dans leur propre pays.
Les Haïtiens ont bénéficié du TPS à la suite du tremblement de terre du 12 janvier 2010, sous l’administration Obama. En octobre dernier, rappelle le Miami Herald, un juge américain a fait une injonction préliminaire, empêchant l’administration Trump et la Sécurité intérieure de mettre fin au TPS, pour les immigrants originaires d’Haïti, du Nicaragua, d’El Salvador et du Soudan. « Pour ces pays, le TPS ne sera résilié que si et jusqu’à ce qu’une ordonnance judiciaire finale, définitive et non susceptible de recours, puisse être appliquée», indique l’ordonnance des Services de citoyenneté et d’immigration des États-Unis. Le gouvernement fédéral a fait appel de la décision du juge. Au total, cinq actions en justice sont intentées pour contester la décision de l’administration Trump d’annuler le TPS. Le Miami Herald évoque des courriels internes au gouvernement, dévoilés en janvier par un tribunal fédéral à New York, montrant que l’administration était tellement déterminée à mettre fin au programme pour les Haïtiens, qu’elle a ignoré les recherches de son propre gouvernement qui soulevaient des problèmes de santé et de sécurité en Haïti.
Selon les avocats, l’annonce du DHS signifie que les détenteurs du TPS et ceux qui sont dans l’attente d’une solution législative, ont maintenant plus de temps pour faire adopter par le Congrès, un projet de loi protégeant à la fois les détenteurs du TPS et les immigrants amenés aux États-Unis comme des enfants protégés par le programme DACA. « Pour les détenteurs de TPS haïtiens, l’extension est géniale car cela signifie qu’ils ont maintenant six mois de plus pour respirer », selon Maritza T. Adonis, consultante de campagne auprès du gouvernement fédéral pour la Florida Immigrant Coalition. « Cependant, le problème, c’est que cette extension n’est toujours pas la solution permanente, préconisée par de nombreux détenteurs de TPS haïtiens, à savoir la possibilité de devenir résidents permanents. Ils en ont marre d’être des Américains avec des dates d’expiration – et à juste titre », rajoute-t-elle, dans des propos mentionnés par Miami Herald.
Altidor Jean Hervé