Le problème de tout État hégémonique est qu’il se croit être devenu un Empire imbattable, et les malades qui s’abreuvent de cette contre-vérité, au lever tous les matins, finissent par ne plus voir la réalité et continuent à se sentir invincibles, jusqu’au jour où ils commettent l’erreur de trop et se prennent leur rêve comme un boomerang dans la gueule. Qui peut croire encore un seul mot du système médiatique et financier de la communauté internationale et du CORE Group bonnet blanc et blanc bonnet. Ils n’ont rien à faire dans un autre pays qu’Haïti.
Le mercredi 21 novembre, après trois (3) jours de paralysie de la zone métropolitaine et de plusieurs grandes villes d’Haïti, lors d’une entrevue en créole sur les ondes de la Voix de l’Amérique, l’Ambassadeur Kenneth H. Merten, sous-secrétaire d’État au Département d’État américain, s’est exprimé sur la crise en Haïti pour, encore une fois, apporter son soutien à Jovenel Moïse, comme il l’avait fait à l’endroit de Michel Joseph Martelly. Kenneth agit comme un vrai lobbyiste du PHTK. Réagissant sur les demandes insistantes de démission du Président Jovenel Moïse par la population haïtienne dans ses nombreuses manifestations, il a rappelé que c’est dans les urnes que l’on choisit les « leaders », soulignant: « Comme tout le monde le sait, les États-Unis n’aiment pas les situations de violence. Ce n’est pas bon que des gens attaquent de paisibles citoyens. Haïti a besoin d’investissements, Haïti a besoin d’investisseurs. Nous avons besoin de Paix pour pouvoir continuer à faire des affaires avec le Gouvernement haïtien ». Sur les manifestations, il a souligné : « Si les gens ne sont pas contents du fonctionnement de l’État, c’est normal qu’ils gagnent les rues pour exprimer leurs frustrations. Mais cela devrait se faire sans violence, sans dérapage parce que, finalement ce sera préjudiciable à Haïti ». En outre, il a jugé que « la Police Nationale d’Haïti a fait un bon travail » pendant les manifestations. « C’est un travail très difficile. Nous sommes vraiment satisfaits du travail fait par la Police Nationale d’Haïti pour assurer un minimum de Paix dans le pays ». Il a également été question dans cette entrevue de l’importation illégale d’armes en Haïti et du dossier PetroCaribe qu’il a souhaités voir se régler de façon transparente, sans manipulation pour des raisons politiques. » Après les États-Unis, par la voix de Kenneth Merten, le lobbyiste de PHTK, c’était au tour du CORE Group de réaffirmer ses positions aux côtés de Jovenel Moïse, dans cette situation de crise qui prévaut dans le pays. En effet, dans une note publiée le jeudi 22 novembre, le CORE Group, composé de la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations-Unies, des ambassadeurs de l’Union Européenne, de l’Organisation des États Américains, de l’Allemagne, du Brésil, du Canada, entre autres, dit rejeter les actes de violences perpétrés dans le cadre des manifestations organisées à travers le pays, ces derniers jours. Déplorant les pertes en vies humaines enregistrées lors de ces événements, le CORE Group, toujours dans cette même note, tient à présenter ses sympathies aux familles des victimes. « Les actes de violence qui visent à provoquer la démission des autorités légitimes n’ont pas leur place dans le processus démocratique, précise-t-il. Le CORE Group salue l’engagement de l’Exécutif à poursuivre le dialogue, tout en encourageant « une concertation inclusive entre tous les secteurs de la vie nationale, question de sortir le pays de cette crise à laquelle il est confronté et de répondre aux attentes de la population », conclut-il dans cette note. L’état de désœuvrement dans lequel se trouve désormais le régime en place pourrait effectivement le pousser à chercher de l’appui et à commettre l’irréparable.
Emmanuel Saintus