À l’occasion de la Journée internationale de la Fille, l’UNICEF, l’ONU Femmes et l’UNFPA félicitent les autorités haïtiennes pour les efforts déployés pour un meilleur accès à l’éducation et les encourage à continuer de soutenir les actions pour l’instruction des filles, en vue de leur assurer une meilleure participation dans la vie publique et dans les prises de décisions. Le thème retenu cette année, au niveau mondial, pour la célébration de la Journée Internationale de la Fille est « Avec elle : encourager l’instruction et la qualification professionnelle des filles ». À côté des impératifs de santé et de sécurité, l’accès à une éducation de qualité est une condition décisive devant permettre aux jeunes filles d’atteindre leur plein potentiel pour devenir, plus tard, des adultes autonomes, apportant leur contribution à la construction de leurs communautés. L’éducation est à la fois un droit fondamental en soi et une des clefs de l’exercice des autres droits inhérents à la personne humaine, comme le rappelle le Comité en charge du suivi du Pacte International sur les droits économiques et sociaux auquel Haïti a accédé en 2013. En contribuant à l’autonomisation de l’individu, particulièrement des filles, l’éducation est le principal outil qui permet à des jeunes économiquement et socialement marginalisés, de sortir de la pauvreté et de se procurer le moyen de participer pleinement à la vie de leur communauté. Au-delà de la scolarité proprement dite, l’éducation accompagne l’individu tout au long de sa vie et, particulièrement pour les filles, doit inclure des compétences devant lui permettre de renforcer la jouissance de ses droits et l’outiller pour, aujourd’hui, prendre de manière responsable, des décisions susceptibles d’avoir un impact décisif sur son avenir, mais également celui de sa communauté. À cette occasion, 224 magistrats haïtiens et officiers de la PNH issus des 10 départements géographiques du pays ont bénéficié d’un séminaire de formation de trois (3) jours sur les violences sexuelles, basées sur le genre, organisé sous l’auspice de la Mission des Nations Unies pour l’Appui à la Justice en Haïti (MINUJUSTH), de la Police nationale d’Haïti et de l’École de la magistrature. Ce séminaire bouclé, le mercredi 10 octobre, visait à doter les participants des outils nécessaires, en vue de mieux les aider à prévenir les cas de violences sexuelles et de faire une meilleure prise en charge des victimes. La cérémonie de clôture de cet atelier de travail s’est déroulée à l’École nationale de police, en présence notamment du directeur central de la police judiciaire, Joany Canéus, et d’autres cadres de l’institution, des membres de la chaîne pénale et de la Représentante Spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies dans le pays. « Les cas de violences sexuelles sont en nette augmentation dans les différentes régions du pays, y compris la capitale haïtienne, explique Manoucheka Rémy, responsable de la l’Unité de Lutte Contre les Crimes Sexuels à la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ). Et, c’est justement ce qui justifie le bien-fondé de ce séminaire, précise la responsable. Les participants à ce séminaire de formation louent cette initiative. Ils n’ont pas caché leur satisfaction.
Parallèlement, les institutions chargées du contrôle de la migration à la frontière s’insurgent contre les méthodes employées par les autorités dominicaines pour déporter quotidiennement les Haïtiens. Selon elles, ces autorités dominicaines violent régulièrement l’article 3 de l’accord signé entre les deux pays. Dans la foulée, de nombreuses femmes et mineures ont été victimes de viols de la part de certains soldats dominicains, selon les déclarations de Nathanalie Raphaël, responsable de l’Institut de protection sociale d’Haïti. « J’ai confirmé des cas de femmes et d’enfants alors qu’ils se rendaient en République dominicaine. Des cas de violence perpétrés par des soldats où des civils étaient accompagnés de leur famille. Les malfaiteurs les séparaient et, militaires ou civils se déshabillaient alors que les victimes ne peuvent rien faire pour éviter l’acte criminel », a-t-elle déclaré dans un journal dominicain. Jésula Blanc, membre du Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR) a confirmé que les cas de viols sont récurrents au niveau de la frontière. « La semaine dernière, une mineure de 16 ans a été violée par trois Dominicains. Nous l’avons prise en charge et transféré son dossier à l’IBESR », a confié Mme Blanc, dégoûtée par cette situation. Les femmes qui traversent la frontière pour se rendre à leurs activités commerciales se font constamment violer. « Les militaires dominicains sont généralement identifiés comme les auteurs de ces actes. Parfois, ce sont des assaillants qui se font passer pour des soldats », déclare la responsable qui soutient que la majorité des victimes se font tromper parce qu’elles ne parlent pas la langue dominicaine.
Emmanuel Saintus