Quand est-ce que ces parlementaires prendront-ils conscience du sort tragique de la population haïtienne? La violence et la déliquescence des parlementaires traumatisent le peuple. Ces renégats, pour faire plaisir aux oligarques et pour ne pas perdre leurs sponsors privés qui peuvent leur imposer de nouvelles contraintes, font n’importe quoi. Peu soucieux des conséquences sociales de leurs actes, ces hypocrites opèrent là où la population est martyrisée et au su et au vu des institutions étatiques. Que peuvent faire ces sénateurs face à la pauvreté et aux inégalités sociales qui rongent la population haïtienne ? Ces gens craignent que les pressions économiques ne minent leurs prochains mandats. Ils acceptent toutes les compromissions. Les sénateurs du PHTK et leurs alliés se sont toujours prévalus de leurs droits à défendre l’équipe gouvernementale et à réprimer l’activisme des autres sénateurs de l’opposition. En effet, le samedi 15 septembre 2018, les sénateurs ont ratifié, sans ambages, la politique générale du Premier ministre désigné par le secteur des affaires et nommé par Jovenel Moïse, Jean Henry Céant. Avec 21 votes pour, 5 votes contre et 2 abstentions, les sénateurs PHTK et alliés ont ratifié, la politique générale du Premier ministre Jean Henry Céant, après plus de quinze heures de débats portés, notamment sur la déclaration définitive des impôts, la décharge à obtenir par certains ministres et les nombreuses demandes des sénateurs. Ils ont débattu au sujet des pièces des membres du cabinet ministériel. Le respect des obligations fiscales et l’existence de décharge pour les uns ou les autres ont monopolisé l’attention. Les quatre sénateurs de l’opposition, aidés de Youri Latortue et de Kédelaire Augustin, se sont appliqués à montrer que certains ministres, notamment Énold Joseph de la Défense, et Joubert C. Angrand de l’Agriculture, devraient avoir décharge de leur fonction pour avoir été comptables de deniers publics. C’était peine perdue face à des sénateurs du PHTK et des leurs alliés, motivés seulement par l’intérêt et défendant aveuglément le pouvoir. Les sénateurs de l’opposition ont également demandé aux commissaires, la liste des ministres qui ont payé au dernier moment leurs taxes et qui auraient passé toute une nuit à la DGI, il y a plus de huit jours, pour peaufiner leurs dossiers. Les commissaires, accrochés à leur rapport, ne l’ont pas entendu de cette oreille. Les commissaires Jean Renel Sénatus et Onondieu Louis se sont partagé la tâche de défendre bec et ongles, et de façon très vile, le maintien de ces ministres dans le gouvernement. En plus, quand le sénateur Youri Latortue, à travers une note signée de sept sénateurs, propose que ces derniers soient renvoyés du gouvernement, le président de l’Assemblée, Joseph Lambert, passe au vote. La proposition tombe, la majorité, une nouvelle majorité favorable au premier ministre désigné, ayant imposé sa loi. Jean Henry Céant et son cabinet ont été attendus dans l’après-midi à la Chambre des Députés pour le même exercice…Il s’est présenté à la Chambre des Députés pour faire l’exposé de sa politique générale, en présence de son cabinet et de ses conseillers. En début de séance, l’appel nominal a accusé la présence de 94 députés. Soudain, il y a eu une proposition d’écourter le débat, faite par 68 députés pour passer au vote de la déclaration de politique générale du Premier ministre marionnette, proposition qui a reçu le vote favorable de la Chambre Basse : 76 députés pour, 5 contre, 1 abstention. La déclaration de politique générale du Premier Ministre Jean Henry Céant a ainsi été ratifiée vers 4h40 du matin par la Chambre des Députés par 84 voix pour, 5 contre et 4 abstentions. Il n’y a eu aucun débat sérieux à la Chambre basse, « les j’approuve » n’ont fait que leur job de pantins. De son côté, Jovenel Moïse a félicité le vote favorable pour la Déclaration de Politique Générale du Premier Ministre nommé, Jean-Henry Céant. «Un bel exemple de démocratie», a dit Jovenel Moïse.
À rappeler que le bilan du Parlement pour la 2e session ordinaire de l’année législative, qui s’est achevée le lundi 10 septembre 2018, est très faible, seulement trois (3) textes de loi ont été adoptés par la Chambre des députés alors que le Sénat en a approuvé 4.
Emmanuel Saintus