Décriés et tenus par la vox populi haïtienne comme le prolongement des éléments paramilitaires « roses », mobilisés par l’ex-président PHTK, Michel Joseph Martelly, en marge de son mandat, des groupes d’hommes en treillis ou des milices roses, chapeautés par des proches ou amis du pouvoir, que ce soit Martelly et Jovenel avaient occupés des places fortes dans plusieurs régions en Haiti. Après la remobilisation des ex-Forces Armées d’Haïti (FAD’H) par Jovenel Moïse, la peur avait ressurgi dans ce pays qui a déjà connu une longue et douloureuse histoire de conflits violents avec les FAD’H et leurs supplétifs (attachés). Dénoncés dans des communiqués par le Gouvernement en place, plusieurs mises en garde avaient été lancées contre ces hommes en treillis qui opéraient néanmoins en toute quiétude dans diverses régions. Finalement, la police nationale d’Haïti a mené plusieurs opérations pour déloger les miliciens en treillis militaires dans les départements de l’Ouest et du Centre. Le jeudi 26 avril 2018, les agents de la PNH ont mené deux opérations dans les départements de l’Ouest et du Centre pour déloger des individus se réclamant des militaires démobilisés, a expliqué le porte-parole de la PNH. « Après les avertissements du ministère de la Défense, il y a eu des réunions au niveau de la PNH afin de déloger ceux qui se font passer pour des anciens militaires dans les locaux qu’ils avaient occupés. Les unités spécialisées de la police sont intervenues ce week-end au niveau de ces 2 départements. Il y a eu 13 arrestations au total, dont 5 dans l’Ouest et 8 dans le Centre. En termes de matériels, les agents ont saisi des uniformes et des badges indiquant qu’ils sont membres des forces de réserve de l’armée d’Haïti », a expliqué Frantz Lerebours. À rappeler que les opérations ont été effectuées dans une base à Delmas 60 et une autre à Péligre (centre). Par ailleurs, Hervé Denis, le ministre de la Défense, a déclaré que son ministère allait recruter des instructeurs parmi les anciens militaires démobilisés, pour former les nouveaux soldats, précisant que ce recrutement se fera « selon les mêmes critères que ceux utilisés pour recruter les membres du haut État-major de l’armée d’Haïti. » Concernant l’effectif des troupes, le ministre Denis a indiqué que le processus d’enrôlement de soldats, interrompu l’année dernière, sera relancé précisant qu’en raison des contraintes budgétaires, seulement 500 militaires seront recrutés cette année, l’objectif restant de 5 000 hommes au terme du mandat du Gouvernement dans quatre ans.
Emmanuel Saintus