Le week-end dernier marquait l’ouverture du championnat national de football de deuxième division, la deuxième ligue la plus importante du pays. En effet, 43 équipes de diverses régions, divisées en quatre groupes (trois de dix équipes et un de onze équipes), en fonction de leur situation géographique, y prennent part. Parmi elles, des équipes mythiques du football haïtien, comme le Violette Athletic Club, l’Aigle Noir Athletic Club, le Roulado de la Gonâve, mais aussi des équipes qui ont l’habitude de séjourner en première division, comme l’América des Cayes et Juventus, l’Inter de Grand-Goâve et l’AS de Grand-Goâve, l’Éclair des Gonaïves…
Toutes ces équipes ont un seul objectif : la montée ou la remontée en première division du football haïtien. En effet, les trois équipes terminant en premières positions, à la suite des différentes étapes de ce championnat, gagnent leurs places parmi l’élite, et les trois derniers de D1 font le chemin inverse. À noter que les équipes qui y ont accédé cette saison sont, le Valencia FC, le FC Arcahaie et le Cosmopolite.
Ce championnat est souvent traité en parents pauvres, et l’organisation laisse souvent à désirer. Afin de prendre des mesures pour une meilleure réussite cette nouvelle saison, la Fédération haïtienne de football (FHF), la Commission d’Organisation du Championnat Haïtien de Football Professionnel (COCHAFOP), et les représentants des différentes équipes, se sont rencontrés le jeudi 1er mars 2018 au local de la FHF. Ils ont discuté des points d’achoppement des championnats précédents : l’arbitrage, la violence dans le football et les cas de forfait.
Les matchs de cette catégorie sont en effet souvent empreints de violence. Les instigateurs de ces actions pointent toujours du doigt l’arbitrage. Cependant, la plupart de ces gens ne connaissent pas bien les règles du jeu, surtout avec les différents changements qui s’y sont opérés. Or, toute décision arbitrale à l’encontre d’une équipe receveuse peut déboucher sur des mouvements violents incontrôlables, faisant de nombreuses victimes, surtout parmi les arbitres.
Par conséquent, les responsables de clubs doivent se comporter en leaders pour guider leurs supporteurs et les dissuader de prendre le chemin de la violence. Ils doivent donner l’exemple dans leurs agissements, en prônant la paix, en empêchant les proches de l’équipe de prendre part à ces activités barbares, en les sanctionnant. Les responsables du football doivent coordonner avec la Police Nationale d’Haïti une présence plus remarquée des policiers dans les différentes rencontres de D2.
Les autorités régionales doivent également jouer leurs partitions, à savoir les maires, les membres de CASEC, les membres des ASEC et les délégués de ville. Vu leur proximité avec la population et leurs rôles dans la société, ils doivent aussi participer à cette campagne anti-violence, pour un championnat réussi et de qualité. Il en est de même pour les différentes organisations de la société civile, car le sport, c’est l’affaire de tous.
La promotion du football haïtien par l’État passe par le soutien non seulement des clubs de première division (D1) mais aussi de ceux de deuxième division (D2). En effet, ils ont besoin de moyens pour pouvoir se consolider et améliorer la qualité de leurs jeux. Ceci nous permettra d’avoir un football de meilleure qualité, attirant encore plus les amants du ballon rond que nous sommes. Que les équipes donnent le meilleur d’elles-mêmes !
Schiller Charlotin