Gabon : référendum constitutionnel approuvé à 91,8%
Le peuple gabonais a tranché lors du référendum constitutionnel tenu le samedi 16 novembre 2024. Avec 91,80 % des suffrages en faveur du « oui », le projet de nouvelle Constitution proposé par le général Brice Oligui Nguema marque une étape décisive dans la transition politique du pays.
Ce référendum, qualifié de « moment historique » par les autorités, s’inscrit dans le processus qui vise à préparer les futures élections présidentielles prévues pour août 2025.
Une consultation entre défis et espoirs
Avec un taux de participation de 53,54 %, les électeurs ont été appelés à se prononcer dans un climat de sécurité renforcée. Le processus, bien que salué pour son organisation globale, n’a pas été exempt de critiques. Le Réseau des Observateurs Citoyens (ROC) a relevé des restrictions dans l’accès au dépouillement dans certains bureaux de vote. Malgré cela, aucun incident majeur n’a été rapporté, et les bulletins ont été incinérés conformément à la loi électorale gabonaise.
Une réforme aux implications majeures
Le projet de nouvelle Constitution introduit des changements fondamentaux dans le système politique gabonais. Parmi les mesures phares :
- Suppression du poste de Premier ministre.
- Introduction d’un mandat présidentiel de sept ans, renouvelable une fois.
- Renforcement des pouvoirs du président pour nommer les juges et dissoudre le Parlement.
- Interdiction de la succession au sein de la famille présidentielle et des candidatures de personnes ayant une double nationalité.
Ces réformes visent à garantir une stabilité institutionnelle tout en s’éloignant des pratiques controversées de l’ancien régime.
Brice Oligui Nguema, un président en transition, mais ambitieux
Depuis sa prise de pouvoir en août 2023, après la destitution d’Ali Bongo, le général Oligui Nguema a multiplié les promesses d’un retour à l’ordre démocratique. Cependant, ses ambitions présidentielles ne passent pas inaperçues. Avec ce plébiscite, il semble renforcer sa position tout en promettant un « essor vers la félicité » pour ce pays riche en pétrole mais lourdement endetté.
Une étape déterminante avant 2025
La validation définitive des résultats par la Cour constitutionnelle marquera le début des préparatifs pour les élections d’août 2025. Si le processus de transition suit son cours sans entrave, le Gabon pourrait retrouver une stabilité politique durable. Cependant, les défis restent immenses, entre attentes populaires et scepticisme d’une partie de la communauté internationale.
Révision de la Constitution en RDC : vers un terrible bras de fer entre Tshisekedi et l’opposition
Les prochains mois et les prochaines semaines s’annoncent rudes en RDC. Tant l’opposition est remontée contre le projet de révision de la Constitution auquel le Président Félix Tshisekedi tient mordicus.
En RDC, la fracture est totale entre le Président Félix Tshisekedi et l’opposition sur la question de la révision de la Constitution. Les deux parties rivalisent d’arguments qui pour soutenir qui pour dénoncer le fait. D’un côté, le chef de l’État et son camp soutiennent la thèse de la nécessité d’une révision de la Constitution. L’opposition, par contre, s’insurge contre le projet, en y voyant une manoeuvre pour permettre à Félix Tshisekedi de briguer un troisième mandat. Martin Fayulu, comme les autres opposants, propose de faire barrage au chef de l’État. Ce lundi, l’ancien candidat à la présidence de la République a encore donné de la voix pour protester contre cette révision de la Constitution.
« Félix Tshisekedi vient de déclarer la guerre au peuple congolais »
Dans sa communication de ce lundi, le président de l’ECiDé a tenu à répliquer aux propos tenus le weekend dernier par le Président Félix Tshisekedi à Lubumbashi où il s’est rendu. « Félix Tshisekedi vient de déclarer la guerre au peuple congolais. Comme à Kisangani, il vient de réitérer sa position de changer la constitution à Lubumbashi. Mais laissez-moi vous dire qu’il ne réussira pas, parce que je vais me mettre debout avec vous, peuple congolais, pour lui barrer la route », a déclaré l’opposant. Martin Fayulu fait preuve d’une assurance à toute épreuve. Aussi, peut-il affirmer : « Il ne va pas réussir son projet funeste. Il n’est pas Dieu, il n’est pas Alpha et Omega ».
Au sujet de l’affirmation de Félix Tshisekedi dans laquelle il dit que la Constitution congolaise a été rédigée depuis l’étranger et par des étrangers, Martin Fayulu rétorque : « Qu’il sache que la Constitution congolaise et vous devez le savoir, elle a été rédigée par les Congolais et au Congo et non pas par les étrangers. Qu’il sache que lui n’a jamais gagné l’élection. Peuple congolais, Tshisekedi ne peut pas vous faire peur, il va voir ce que le peuple congolais va lui réserver, je suis là et je serai devant vous ».
Fayulu tacle Tshisekedi au sujet de la situation à l’est du pays
Comme beaucoup d’autres Congolais, Martin Fayulu est persuadé que l’urgence en RDC à l’heure où l’on parle, c’est moins la révision de la Constitution que la pacification de l’est du pays. C’est pourquoi l’opposant a lancé à l’attention du chef de l’État : « Qu’il me cite un seul article de la constitution qui l’empêche de récupérer Bunagana et les 120 autres localités occupées aujourd’hui par le M23 ».
Pour Martin Fayulu, au lieu de s’en prendre à l’article 217 de la Constitution prétextant qu’il « consacre la vente de la souveraineté de la RDC à des États africains », Félix Tshisekedi devrait comprendre que cet article vise plutôt à « promouvoir l’unité africaine ». De l’avis de l’opposant, c’est du reste au sein de l’EAC à laquelle le Président Tshisekedi a fait adhérer la RDC que se trouvent des pays parmi lesquels « certains (…) pouvaient prendre certaines portions de notre territoire. Pas la constitution ».
Et Martin Fayulu de conclure : « Félix Tshisekedi a dit que personne ne l’empêchera de changer la constitution. Il me connaît très bien. On verra bien qui gagnera à la fin. Peuple congolais, n’ayez pas peur ».
Centrafrique : le Conseil de sécurité proroge le mandat de la Minusca pour une année supplémentaire
Le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé, jeudi, de prolonger d’une année le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca). La mission sera maintenue jusqu’au 15 novembre 2025, conformément à la résolution 2759 adoptée à l’unanimité, selon un communiqué officiel publié sur le site des Nations unies.
Appuyer l’organisation des élections présidentielles et législatives
Cette prorogation marque une étape notable, car c’est la première fois depuis 2020 que le renouvellement du mandat de la Minusca bénéficie d’un consensus total au sein du Conseil de sécurité. Le cadre d’intervention demeure inchangé, avec un plafond d’effectifs fixé à 14 400 militaires et 3 020 policiers. Les priorités de la Minusca restent celles définies dans la résolution 2709 de 2023, à savoir la protection des civils, le soutien à la mise en œuvre de l’accord de paix, la facilitation de l’accès humanitaire et le renforcement des institutions nationales.
Un volet électoral a été ajouté à son mandat, en réponse à une requête formulée par les autorités centrafricaines. La mission devra ainsi appuyer l’organisation des élections présidentielles et législatives prévues pour 2025 et 2026, afin d’assurer des scrutins crédibles et inclusifs. Déployée en Centrafrique depuis 2014, la Minusca est née d’une volonté internationale de stabiliser le pays, en proie à un conflit interethnique dévastateur opposant les groupes armés Anti-Balaka et Séléka. L’intervention onusienne compte actuellement environ 17 000 hommes.
La Minusca face à de nombreux défis sur le terrain
Malgré ses efforts, la Minusca fait face à de nombreux défis sur le terrain. Les affrontements sporadiques entre groupes armés et la persistance des tensions communautaires entravent souvent l’accomplissement de ses objectifs. À ce jour, 147 membres des forces onusiennes ont perdu la vie en Centrafrique. La décision de prolonger la Minusca intervient dans un contexte sécuritaire toujours fragile. Les violences, bien que moins intenses qu’au plus fort de la crise, continuent de plonger certaines régions du pays dans l’instabilité.
Les autorités centrafricaines, tout en saluant le renouvellement de la mission, insistent sur la nécessité de renforcer le soutien aux institutions locales pour une meilleure appropriation des processus de paix et de développement. Le mandat prorogé de la Minusca reflète une détermination internationale à poursuivre les efforts de pacification et de reconstruction en Centrafrique
Bénin : la police arrête son ancien patron
Depuis quelques heures, la nouvelle de la mise aux arrêts de l’ancien patron de la police nationale du Bénin, le général Louis-Philippe Houndégnon, fait le tour des médias locaux. Une nouvelle non encore confirmée de source officielle.
Louis-Philippe Houndégnon, ancien directeur général de la police nationale béninoise, ne serait plus libre de ses mouvements. Aux dernières nouvelles, l’homme aurait été interpellé à son domicile, à Abomey-Calavi. Il n’aurait opposé aucune résistance lors de cette arrestation. Une interpellation non encore officiellement confirmée et dont le motif demeure également pour l’heure inconnu.
Une alerte donnée mardi
Ce mardi 12 novembre 2024, le cabinet de l’ancien général avait publié un communiqué dans lequel il avait alerté sur une tentative manquée de son arrestation. Le communiqué avait indiqué que le domicile de l’ancien haut gradé de la police nationale était assiégé par une cinquantaine de policiers qui s’apprêteraient à l’investir alors qu’aucune plainte ne visait le propriétaire des lieux. Dans le communiqué, le général Houndégnon avait réaffirmé sa détermination à lutter pour les libertés fondamentales aux côtés du peuple béninois. Il avait invité les citoyens à rester vigilants face à cette situation, et avait sollicité le soutien des organisations internationales et de défense des droits humains pour surveiller les événements de près. Il y a quelques semaines déjà, le cabinet de Louis-Philippe Houndégnon avait révélé l’existence d’un plan de kidnapping le visant.
Gloire et déboires d’un flic réputé
C’est en tant que commandant de l’unité « Recherches Actions Interventions et Dissuasions » (Raid), corps d’élite de la police nationale que Louis-Philippe Houndégnon s’est fait connaître des Béninois grâce à ses qualités de meneur et de policier compétent qui ne laissait aucun répit aux divorcés sociaux et autres hors-la-loi. Nanti de cette réputation de « super flic », Louis-Philippe Houndégnon gravira rapidement les échelons de la police nationale dont il prendra les rênes en 2013. En cette qualité, l’homme sera en première ligne de l’affaire tentative d’empoisonnement qui avait agité la fin du second mandat de Boni Yayi.
À l’avènement du Président Patrice Talon à la tête du pays, Louis-Philippe Houndégnon perdra les galons de général gagnés sous Boni Yayi avant d’être envoyé à la retraite d’office, au début de l’année 2024, au même moment que d’autres collègues policiers. Quelques semaines plus tard, celui qui s’était muré dans le silence le plus profond depuis 2016 sortira de sa cachette pour se prononcer sur les dossiers les plus chauds de la République. Son opposition à la gouvernance du Président Patrice Talon ne souffre d’aucune ambiguïté. Son arrestation serait-elle liée à ses sorties médiatiques ? Sans doute, le futur nous en dira davantage.
Le Consortium Jeunesse Sénégal dévoile le programme inédit Yaakaar 2030
Le Consortium Jeunesse Sénégal (CJS) s’apprête à marquer l’histoire de la jeunesse africaine avec le lancement de Yaakaar 2030, un programme associatif d’envergure conçu par et pour les jeunes. Prévu pour le 26 novembre à 9 heures, à l’Espace Jeunes Yaakaar du CDEPS de Guédiawaye, cet événement symbolisera le coup d’envoi d’une initiative dotée d’un financement inédit de 12 milliards de francs CFA (environ 18,5 millions d’euros).
Cette mobilisation de fonds, jamais atteinte par une association dirigée par des jeunes en Afrique, témoigne de la confiance accordée au CJS. L’objectif est clair : transformer le rôle des jeunes en les outillant pour devenir des acteurs clés du développement au Sénégal et sur le continent africain. Yaakaar 2030, qui signifie « espoir » en wolof, se déploie autour de deux projets phares : Yaakaar Jeunesse et Citoyenneté et Yaakaar Jeunesse et Entrepreneuriat (YEAH).
Accompagner 800 000 jeunes, dont 70% de femmes
Le premier, financé par l’Agence française de développement (AFD) à hauteur de 5,2 milliards de francs CFA, vise à promouvoir la citoyenneté active et l’engagement des jeunes à travers des actions telles que le renforcement des organisations de jeunesse et l’animation territoriale. Le second projet, YEAH, est soutenu par la Fondation Mastercard avec un financement de 6,4 milliards de francs CFA. Son objectif est d’accompagner 800 000 jeunes, dont 70% de femmes, dans des opportunités d’emploi et d’entrepreneuriat, principalement dans le secteur agricole.
Les deux projets combinés devraient bénéficier à un million de jeunes à travers dix régions du Sénégal, parmi lesquelles Dakar, Thiès, Ziguinchor, et Saint-Louis. Selon Sobel Aziz Ngom, Président et Directeur exécutif du CJS, « ce financement permettra d’étendre notre action dans les régions les plus reculées. Nous sommes déterminés à bâtir un avenir où chaque jeune sénégalais pourra développer son plein potentiel ». Ce programme illustre l’ambition du CJS de créer des opportunités durables et inclusives, tout en renforçant l’autonomie des jeunes.
Nouveau chapitre pour des millions de jeunes Africains en quête d’espoir
Le lancement de Yaakaar 2030 met également en lumière la reconnaissance internationale du CJS, qui a su s’imposer comme un acteur de premier plan dans les initiatives en faveur des jeunes. « Cette initiative reflète la confiance de nos partenaires nationaux et internationaux dans la jeunesse sénégalaise en tant qu’actrice du changement », a souligné Sobel Aziz Ngom.
Cheikh Oumar Diallo, Coordinateur général du Réseau d’Action des Volontaires de Yaakaar, a ajouté que « les jeunes sont les moteurs du changement dans leurs communautés. Le CJS nous aide à renforcer nos compétences et à contribuer activement au développement de notre pays ». Avec Yaakaar 2030, le Sénégal ne se contente pas de donner une voix à sa jeunesse, il redéfinit son rôle dans le développement du pays et du continent. Ce programme ouvre un nouveau chapitre pour des millions de jeunes Africains en quête d’espoir et d’opportunités.
Sénégal : le Pastef revendique une victoire écrasante
Le Pastef revendique une victoire écrasante lors des élections législatives sénégalaises, affirmant une majorité absolue qui pourrait permettre au président Bassirou Diomaye Faye de mener ses réformes ambitieuses malgré un climat politique tendu.
Alors que les résultats officiels des élections législatives ne sont pas encore publiés, le parti au pouvoir, Pastef, affirme avoir remporté une majorité écrasante, suscitant l’espoir chez ses partisans et la vigilance chez ses adversaires.
Une majorité absolue en vue ?
D’après des projections relayées par plusieurs médias sénégalais, le Pastef pourrait obtenir entre 119 et 131 sièges sur les 165 de l’Assemblée nationale, selon la radio RFM et Dakaractu. Une victoire de cette ampleur offrirait au président Bassirou Diomaye Faye un mandat clair pour mettre en œuvre les réformes ambitieuses promises lors de son élection en mars dernier.
Cette « déferlante Pastef », comme l’a titré Le Soleil, pourrait sceller la domination du parti sur l’arène politique sénégalaise, rendant possible l’application d’un programme axé sur la transformation économique et la justice sociale.
Un examen calme malgré des incidents signalés
Les législatives anticipées se déroulent dans le calme, avec un taux de participation estimé à 40 %. Cependant, des dysfonctionnements ont été signalés, notamment à Mbao, où des bulletins de vote jugés « illisibles » ont conduit le maire opposant Abdou Karim Sall à dénoncer un sabotage. Ces anomalies, bien que limitées, entraînent les tensions inhérentes à une campagne électorale marquée par une rivalité féroce entre le pouvoir et l’opposition.
Une démocratie sous pression
Malgré les défis, la démocratie sénégalaise continue de faire preuve de résilience. Wendyam Hervé Lankoandé, analyste à Africa Practice, souligne que le Sénégal reste un modèle démocratique en Afrique de l’Ouest, malgré une recrudescence des violences électorales ces dernières années.
Cependant, une question cruciale demeure : quelle sera la performance de l’opposition ? Si le Pastefobtenir la majorité, l’opposition devra redoubler d’efforts pour préserver un contre-pouvoir significatif, voire bloquer certaines réformes jugées controversées.
Les défis à venir pour le gouvernement
Avec un chômage élevé et des finances publiques sous pression, le président Bassirou Diomaye Faye et son premier ministre, Ousmane Sonko, devront faire face à de nombreux défis. Leur promesse de justice sociale et de lutte contre la corruption, qui a séduit une jeunesse en quête de changement, sera au cœur des attentes populaires.
En attendant les résultats définitifs, attendus d’ici le 22 novembre, l’avenir politique du Sénégal semble basculer vers une nouvelle ère. Reste à voir si cette victoire, si confirmée, sera le début d’une transformation ou d’un nouveau cycle de tensions politiques.