Une victoire de l’armée indigène d’Haïti payée aux Prix du sang et rançonnée par la France à 150 millions francs or en 1825.
Un texte de : Ulysse Jean Chenet, Coordonnateur général du Mouvement Point Final.
La bataille de vertières du 18 novembre 1803 de la guerre de l’indépendance d’Haïti mettant en face, une armée de va-nu-pieds dépourvue de tout contre la plus forte armée de l’Europe de Napoléon Bonaparte qui avait tout à sa portée.
Les héros et héroïnes de la Révolution haïtienne n’avaient qu’une arme redoutable, la liberté.
Dès le début du soulèvement général des esclaves dans la colonie de Saint Domingue, ils ont juré de vivre libre ou mourir. Ils ont confronté la mort en face pour combattre l’esclavage. Ils ont bravé le danger pour obtenir la liberté. Ils ont versé leur sang pour l’indépendance d’Haïti.
Malheureusement, en 1825, la Métropole française avec le Roi Charles X a imposé une somme de 150 millions francs or pour la reconnaissance de l’indépendance d’Haïti, une indépendance que nos ancêtres ont déjà payée aux prix du sang.
Du sang versé dans les champs de cannes. Du sang versé sur les champs de bataille durant 13 années de guerre avec la plus forte armée du monde de l’époque. Le sang a coulé comme une pluie torrentielle dans la colonie de Saint Domingue pour arriver à l’indépendance d’Haïti le 1er janvier 1804.
D’une manière générale, dans une guerre, c’est le vaincu qui doit payer s’il y a à payer. Parce que , les guerres coûtent. D’ailleurs, le nerf de toutes les guerres, ce sont les intérêts et surtout, les intérêts économiques. Sauf, Haïti qui a fait une guerre, seulement et uniquement pour la liberté.
Il faut dire, au lendemain de la bataille de Vertières, il n’y avait aucun prisonnier de guerre sur le sol d’Haïti.
Le général Jean Jacques Dessalines, le plus grand militaire de toute l’histoire de l’humanité a ordonné à tous les soldats de l’ennemi, 9 jours francs pour laisser le pays après la capitulation de l’armée française dans la colonie de Saint Domingue, le 18 novembre 1803.
Ce qu’on ne dit pas souvent dans l’histoire d’Haïti, le Général Rochambeau a reconnu la défaite de l’armée française et a signé sa reddition sur le sol d’Haïti. Et, c’est cet acte de reddition qui est l’acte essentiel de l’indépendance d’Haïti.
Le 19 novembre 1803, l’adjudant général Deveau se rendit au Cap pour remettre le traité ratifié par Rochambeau. Dessalines donna 10 jours pour l’évacuation de l’armée française. Le 29 novembre 1803 à l’aube du matin, l’armée française laissa bredouille le port de Saint Domingue. Ce fut l’indépendance d’Haïti qui allait être proclamée le 1er janvier 1803.
C’est la raison pour laquelle, la dette de l’indépendance d’Haïti doit être considérée comme le plus grand crime financier de toute l’histoire de l’ humanité. Et, ce n’est pas même une dette, c’est une rançon. C’est un vol. C’est de l’escroquerie. C’est un assassinat économique. Ipso facto, la France doit restituer cette somme à Haïti pour le bonheur de l’humanité, pour la reconstruction de la dignité de la France qui est le premier pays qui a parlé de l’égalité des citoyens en 1789 et pour la reconstruction de l’économie d’Haïti qui est le premier pays du monde qui a parlé de la liberté pour toutes les races humaines.
Il faut dire que les Révolutions française et haitienne, sont les deux plus grandes révolutions de toute l’histoire de l’humanité. Mais, la Révolution haïtienne dépasse de loin celle de la France.
La Révolution française a parlé de l’égalité pour un peuple. Mais, la Révolution française a parlé de la liberté pour toutes les races humaines, pas seulement pour la race noire.
Tout celà, c’est pour vous dire que la France a tout intérêt à restituer la dette de l’indépendance à Haïti pour la reconstruction de sa dignité.
Il faut dire aussi que la révolution française a été circonscrite à la France, parce que jusqu’à présent, il y a des territoires d’outre-mer de la France dans les Amériques. Tandis que, la Révolution haïtienne 1804 est une révolution intercontinentale qui a traversé toutes les frontières du monde pour combattre l’esclavage et le colonialisme au 19 ème siècle. En Europe, Haïti a aidé la Grèce à prendre son indépendance. Haïti a favorisé l’abolition de l’esclavage à travers le monde, en Asie, en Afrique et dans les Amériques.
La déclaration Universelle des droits des êtres humains de la Charte des Nations Unies a été inspirée par un haïtien, Emile Saint Lot et c’est le fruit de la révolution haïtienne 1804 jusqu’ au beau milieu du 20 ème siècle après la deuxième guerre mondiale.
Donc, il y a lieu à la France de restituer la dette de l’indépendance à Haïti à l’occasion du bicentenaire de cette dette qui arrivera l’année prochaine ( 1825 – 2025).
Nous tenons à l’occasion de la commémoration du 221 ème anniversaire de la bataille de Vertières à réitérer nos démarches ou notre demande à la France sur la restitution de la dette de l’indépendance d’Haïti qui est évaluée actuellement à plus de 25 milliards d’euros et en double dette à 120 milliards d’euros environ.
Car, la bataille de Vertières fut un combat sanglant d’une armée de va-nu-pieds contre la plus forte armée de l’Europe de Napoléon Bonaparte.
Donc, l’indépendance d’Haïti a été déjà payée aux prix du sang de nos ancêtres.
La dette de l’indépendance d’Haïti, c’est une rançon, c’est la pire forme d’escroquerie et le plus grand crime financier de toute l’histoire de l’ humanité.
À l’occasion de la Commémoration du 221 ème anniversaire de la bataille de Vertières, le peuple haïtien attend la restitution de la dette de l’indépendance d’Haïti pour faire une indépendance économique pour sortir dans la misère. Parce que, la dette de l’indépendance est la pierre angulaire de la pauvreté et du sous-développement d’Haïti.
En conclusion, voici le contenu de l’ordonnance du Roi Charles X sur la dette de l’indépendance d’Haïti.
” Charles, par la grâce de Dieu, Roi de France et de Navarre, à tous présents et à venir, salut”.
Vu les articles 14 et 73 de la Charte,
Voulant pourvoir à ce que réclament l’intérêt du commerce français, les malheurs des anciens colons de Saint Domingue et l’état précaire des habitants actuels de cette Île.
Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit :
Article 1: Les Ports de la partie française de Saint Domingue seront ouverts au commerce de toutes les nations. Les droits perçus dans ces ports, soit sur les navires, soit sur les marchandises, tant à l’entrée qu’à la sortie, seront égaux et uniformes pour tous les Pavillons, excepté le Pavillon français en faveur duquel ces droits seront réduits de moitié.
Article 2:Les habitants actuels de la partie française de Saint Domingue verseront à la caisse générale des dépôts et garnisons de France, en cinq termes égaux, d’année en année, le premier échéant le 31 décembre 1825, la somme de 150 millions de Francs, destinée à dédommager les anciens colons qui réclament une indemnité.
Article 3: Nous concedons, à ces conditions, par la présente ordonnance, aux habitants actuels de la partie française de Saint Domingue, l’indépendance pleine et entière de leur gouvernement.
Et sera la présente ordonnance scellée du grand sceau.
Donné à Paris, au Château de Tuileries, le 17 avril de l’an de grâce 1825, et de notre règne le premier.
Signé, Charles X.
Ulysse Jean Chenet,
(18 novembre 1803 – 18 novembre 2024) 221 ème anniversaire de la Bataille de Vertières :
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