Le Mouvement Point Final accuse la France d’être responsable de l’échec du système éducatif haïtien à travers la dette de l’indépendance d’Haïti.
On peut commencer à parler du système éducatif haïtien à partir de l’année 1800 avec Toussaint Louverture, Gouverneur de la Colonie de Saint Domingue qui a commencé à mettre en place des établissements scolaires pour les jeunes , nègres, mulâtres et blancs créoles.
Après l’indépendance d’Haïti en 1804, Marie Claire Heureuse Félicité Bonheur, l’épouse de l’empereur Jean Jacques Dessalines a fait de l’éducation des enfants de la nouvelle nation noire, son cheval de bataille.
Après l’assassinat de l’empereur Jean Jacques Dessalines le 17 octobre 1806, le Président Alexandre Pétion a commencé à construire des établissements scolaires formels dans la région Sud du pays. A Port-au-Prince, jusqu’à présent, le Lycée Alexandre Pétion reste et demeure parmi les meilleurs établissements scolaires du pays.
Dans le Royaume du Nord du Roi Henry Christophe, le système éducatif du Nord n’avait rien à envier avec le système éducatif de l’Europe. Christophe a fait venir des Grands professeurs du monde, de l’Europe et de l’Amérique du Nord pour enseigner les jeunes de son Royaume.
Après la mort de Pétion et du Roi Christophe, le Président Jean Pierre Boyer a eu le privilège de réunifier le pays. En 1825, le Roi Charles X a imposé une dette de 150 millions Francs or pour la reconnaissance de l’indépendance d’Haïti. Mackau, le chef de l’expédition française arriva sur la rade de Port-au-Prince à bord de 14 navires armées de 528 canons et des munitions.
Le Président Jean Pierre Boyer qui ne voulait pas refaire l’expérience d’une nouvelle guerre a dû accepter de contracter la dette de l’indépendance qu’il s’engagea à payer en 5 versements. A noter que la dette de l’indépendance à l’époque était évaluée à 8 fois le PIB de la nouvelle nation nègre.
Pour payer cette dette, le gouvernement haïtien a dû faire des emprunts au près d’une banque française, CIC sur l’insistance du Roi Charles X. C’est ce qu’on appelle la double dette de l’indépendance d’Haïti.
À un certain moment, pour payer les dettes, le Président Jean Pierre Boyer a dû fermer tous les établissements scolaires du pays pour encaisser de l’argent pour payer la dette de l’indépendance.
Ce n’était pas la seule décision néfaste prise par le Président Boyer pour payer la dette de l’indépendance d’Haïti. Il a mis en place un code rural qui exigeait aux cultivateurs haïtiens à payer des taxes spéciaux pour payer la dette de l’indépendance d’Haïti. Sur chaque $ 3 us de la production agricole et du commerce d’Haïti, $ 2,5 US servaient à payer la dette de l’indépendance d’Haïti.
Lorsque, le Président Jean Pierre Boyer est appelé par les indépendantistes dominicains pour annexer Santo Domingo avec la République d’Haïti, ce qui a été fait. Jean Pierre Boyer n’a pas pu trouver assez de ressources pour diriger l’île entière à cause de la dette de l’indépendance d’Haïti. A tel point que, même à Santo Domingo, Jean Pierre Boyer a dû procéder à la fermeture des établissements scolaires.
C’est-à-dire, la dette de l’indépendance d’Haïti n’a pas eu seulement des conséquences négatives seulement sur le système éducatif de la République d’Haïti, mais sur les systèmes éducatifs de l’île entière.
En 1860, le Président Fabre Geffrard qui ne pouvait pas assurer l’éducation de la jeunesse haïtienne à cause du lourd fardeau de la dette de l’indépendance d’Haïti, était obligé à signer un accord avec le Saint-Siège et le Gouvernement français pour assurer l’éducation et évangéliser la jeunesse haïtienne aux frais de l’état haïtien. Cet accord porte le nom du ” Concorda de 1860″. Ce fut le contrat du sous-développement d’Haïti. Parce que depuis lors, le système éducatif haïtien n’a rien à voir avec la réalité haïtienne et le développement d’Haïti.
On ne fait que former des intellectuels et des professionnels pour le service de la Communauté internationale.
D’ailleurs, 200 ans après, on peut constater que Haïti qui était la perle des Antilles, est aujourd’hui, le Pays le plus pauvre de l’hémisphère.
Donc, il est temps de constater l’échec du système éducatif haïtien qui n’est pas adapté à la réalité socio-culturelle et au développement durable d’Haïti.
Pour sauver le système éducatif haïtien, il faut questionner d’abord le Concordat de 1860 qui est une extension de la dette de l’indépendance d’Haïti signé par l’ancien secrétaire du Président Jean Pierre Boyer, Mr Faubert avec le Saint-Siège à travers le Cardinal français, Garnelli.
Pour développer Haïti et sortir le pays de l’extrême pauvreté et faire d’Haïti, un pays émergent durant les 30 prochaines années, il faut repenser le système éducatif haïtien en mettant fin avec le Concordat de 1860, spécialement à partir de l’année 2025 qui sera l’année du bicentenaire de la dette de l’indépendance d’Haïti qui est le plus grand crime financier de toute l’histoire de l’humanité commis par la France contre le peuple haïtien.
Ulysse Jean Chenet