Burkina Faso : un nouveau complot contre la sûreté de l’État déjoué ?
Ce lundi, le ministre burkinabè de la Sécurité, le commissaire de police Mahamadou Sana, a révélé les dessous de ce qu’il a appelé « une entreprise de subversion » contre le Burkina Faso. Dans sa déclaration, Mahamadou Sana a révélé d’importants détails du complot avec des noms de personnalités citées comme étant impliquées dans l’affaire.
Une énième tentative de déstabilisation du régime de transition au Burkina Faso vient d’être déjouée selon l’annonce faite à la télévision nationale, lundi soir, par le ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana.
La Côte d’Ivoire, le Ghana et le Nigeria cités
« Il est porté à la connaissance du public burkinabè et de la communauté internationale que des individus résidant en République de Côte d’Ivoire se sont activés dans une entreprise de subversion contre notre pays », a commencé le ministre. Avant de poursuivre, pointant du doigt des puissances occidentales : « Ces acteurs du chaos, appuyés par certains services de renseignement de puissances occidentales, sont constitués aussi bien de civils de divers profils que de militaires et d’anciens militaires ayant quitté le territoire national pour participer à des opérations de propagande et de déstabilisation ».
Ainsi, la Côte d’Ivoire est clairement citée dans cette affaire de tentative de déstabilisation du Burkina Faso. Mais pas que. Le Ghana est le deuxième pays cité dans ce dossier. Des informations révélées par Mahamadou Sana, « la plupart des réunions de planification se tenaient au Ghana, dans le quartier Achimota à l’hôtel Giddi Lodge » sis à Accra. D’autres réunions se tiendraient à Tamale, une ville située au nord du Ghana. Une autre réunion serait prévue au Nigeria, le 27 septembre 2024.
Des détails importants donnés
La première phase du plan de déstabilisation était l’attaque de Barsalogho qui, selon le ministre, « consistait à massacrer le maximum de populations civiles pour créer le désarroi et le chaos au sein de ces populations et ébranler de ce fait la nation entière, facilitant ainsi l’exécution de l’action principale ». D’autres actions devaient suivre : il s’agit d’abord de la prise du palais présidentiel de Koulouba par un groupe de 150 terroristes qui viendraient du Centre Est du pays, se dirigeraient vers la zone de Sapouy avant de mettre le cap su Ouagadougou.
Cette action était prévue pour être déclenchée dès le 29 août 2024. Un deuxième groupe avait pour mission de s’en prendre à la base de drones militaires afin d’empêcher toute riposte des forces burkinabè. Un troisième groupe devrait, quant à lui, partir de la Côte d’Ivoire et mener des attaques dans la « zone de Mangodara (une commune rurale située dans le sud du pays, à la frontière avec la Côte d’Ivoire, ndlr) pour disperser [les] forces combattantes » du Faso. Enfin, d’autres groupes allaient se charger de prendre d’assaut l’aéroport pour empêcher l’arrivée de tout renfort extérieur.
Par ailleurs, le ministre de la Sécurité a promis lors de sa déclaration de diffuser très prochainement des enregistrements des communications des membres du réseau accusé de vouloir déstabiliser le pays que les services de renseignements ont réussi à intercepter.
Des personnalités mentionnées
De nombreuses personnalités burkinabè, civiles comme militaires ont été citées dans cette affaire. Il s’agit, entre autres : du commandant Ahmed Kinda, précédemment chef de corps des forces spéciales, présenté comme le chef des opérations, de Aziz Diallo, ancien maire et député de Dori, de Aziz Dabo qui, précédemment, officiait à l’Agence nationale de renseignement (ANR), des journalistes Serge Mathurin Adou et Abdoulaye Barry, des anciens ministres Djibrill Bassolé et Alpha Barry, de l’ancien président de la CENI, Newton Ahmed Barry, du commandant Johanny Compaoré, ancien directeur général de la SONABHY.
La plus grosse pointure parmi les personnes citées est le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, le putschiste renversé par Ibrahim Traoré. Le ministre de la Sécurité a recommandé aux proches des personnes citées « de les dénoncer, de les dissuader de poursuivre dans cette voie destructrice et de se départir formellement de toute action subversive ». Cette mise en garde laisse présager de possibles mesures répressives contre les proches des personnes citées, marquant ainsi la détermination des autorités à faire face à toute tentative de déstabilisation. Les prochains jours s’annoncent donc décisifs pour l’avenir politique du pays.
La Fondation Bill Clinton s’oppose fermement à la candidature de la RDC au Conseil des droits de l’homme de l’ONU
La Fondation Bill Clinton pour la paix (FBCP) a mobilisé des organisations de la société civile afin de contester la candidature de la République démocratique du Congo (RDC) au Conseil des droits de l’homme des Nations unies. Dans un communiqué diffusé ce lundi, la FBCP a exprimé de vives inquiétudes concernant les violations des droits humains persistantes dans le pays.
La RDC est candidate pour siéger au sein du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Le pays a déposé sa candidature en août, et peut compter sur le soutien de l’Union africaine obtenu quelques semaines plus tôt, en février 2024. Mais, cette ambition n’est pas du goût de la Fondation Bill Clinton pour la paix (FBCP). Ce lundi, elle s’est fendue d’un communiqué pour critiquant vivement la démarche de la RDC.
Les nombreux cas de violation des droits humains en RDC en cause
Bien que la FBCP ait salué la démarche de la RDC, elle a souligné que le pays ne remplit pas les conditions nécessaires pour occuper une position de responsabilité au sein de cette instance internationale. « Nous tenons à réagir à la récente demande de la RDC de siéger au Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Si nous saluons cette démarche en apparence encourageante, nous estimons néanmoins que la RDC ne satisfait pas aux conditions nécessaires pour prétendre à une telle position de responsabilité internationale », lit-on dans le communiqué.
L’organisation affirme disposer de preuves démontrant que la RDC enfreint régulièrement sa propre Constitution, en particulier les articles 16 et 18, qui interdisent la détention d’une personne pendant plus de 48 heures sans présentation devant un juge ni contact avec sa famille ou son avocat. Et pour enfoncer le clou, le communiqué poursuit : « Les multiplications de cachots clandestins, arrestations arbitraires, détentions illégales, tortures physiques et morales ainsi que des exécutions sommaires sont autant de pratiques récurrentes qui minent les fondements même de la justice et du respect des droits humains en RDC ».
La FBCP trouve la RDC indigne de siéger au sein du Conseil
Au regard de ces raisons, la FBCP trouve que la RDC n’est pas digne d’être acceptée dans une institution aussi prestigieuse qui fait du respect des droits humains sa raison d’être. Accéder à la requête du Congo serait considérée comme une trahison de la part de l’ONU. « Le respect des droits de l’Homme est un pilier fondamental de la crédibilité de l’ONU, et permettre à un État, qui bafoue les droits de ses propres citoyens, de siéger à ce Conseil serait un signal extrêmement négatif envoyé à l’ensemble de la communauté internationale », insiste le communiqué. Par conséquent la fondation en appelle à la vigilance de la communauté internationale et de toutes les organisations de la société civile pour faire barrage à la candidature du pays de Félix Tshisekedi.
Terrorisme islamiste en Afrique : facilitation ou falsification
Pourquoi le terrorisme en Afrique ? Je ne saurai répondre à cette question d’une manière exhaustive. Généralement, le terrorisme dit islamiste, dans toute son ampleur et sa gravité, se nourrit d’un contexte. Ce dernier, marqué par des pénuries ou une vacuité particulière et profonde, offre des facilitations qui se déclinent sous des formes variées et même des plus inattendues. Comment en arrive-t-on à se retourner aussi cruellement contre les siens ; autrement dit ses propres concitoyens dans un espace étatique si clairement défini ? Les kamikazes – même si le terme fait débat et à juste titre – en sont l’illustration parfaite.
Il n’est absolument pas ici question de procéder à des justifications de quelque nature que ce soit. L’acte terroriste est fondamentalement abject et a fortiori détestable ; donc récusable dans l’absolu.
Il faut résolument débusquer au-delà la cause de cette terreur. Nul en réalité ne saurait objectivement l’ignorer dans un monde où la fabrication de l’ennemi participe du réalisme géostratégique. Dans mon ouvrage intitulé Le phénomène Boko Haram (2016), je ne me suis pas limité à dépeindre le visage immédiat d’un telle catastrophe. Ce qui motive la présente réflexion concerne la mise en scène des différents relais d’une telle chosification de l’humain ; ce que la philosophe d’origine allemande, Hannah Arendt, nomme « la banalité du mal » (Der Banalität des Bösen). Comment en arrive-t-on à traiter des humains comme de vulgaires objets dont on vide complètement de la moindre respectabilité intrinsèque pour un idéal/projet quelconque (eschatologique voire féerique) ?
Le Sud du globe, au regard de cette misère, est le ventre mou de la désorganisation absurde par une démonstration de l’insécurité avant et depuis l’événement tragique du 11 septembre. Or, la géographie du terrorisme islamiste en Afrique n’est absolument plus limitée au sahel bien que celui-ci en soi l’épicentre. Cette internalisation nouvelle n’est de toute évidence pas une banale constatation.
Pour l’Afrique, précisément, la fabrication de l’agent terroriste – ce qui en fait à tort ou à raison l’ultime visage – procède des propositions indécentes visant à résorber les problèmes immédiats par l’instrumentalisation de l’argent. Au fond, ce qu’il est convenu d’appeler « problème » est le propre de cette civilisation arrogante qui sévit aujourd’hui et qui nous fait croire que la vraie vie se trouve encastrée dans le format des chaînes de télévision. Le paysan ne désire-t-il pas se mettre à l’école d’un tel idéal de vie extravertie/détournée de sa réelle substance ?
La corruption d’un sujet installé dans cette « misère » semble tout alors facilitée. Une offre financière retentissante est susceptible de désarçonner complètement l’individu dont l’horizon de vie apparaît comme des plus incertains. La simple évocation ou l’articulation d’un montant inhabituel est enivrante et fait basculer dans l’univers du déraisonnable nourri de ses profonds fantasmes. La psychologie affaiblie et faussement requinquée par l’offre prometteuse envenime terriblement. Sur le plan proprement ontologique, l’être est fragmenté ; écartelé entre ce qu’il est et le néant qui le séduit avec une telle insistance. On assiste à grande échelle à cette fameuse crise du muntu (le mu et le ntu) pour reprendre le philosophe camerounais Eboussi Boulaga.
Outre le misérabilisme tant décrié en terreau tiers-mondiste ou celui de pays dits sous-développés, l’enrichissement matériel et financier, sans le moindre support éthique, participe bien entendu de cette tragédie en devenir. La course effrénée vers le lucre dans un monde moralement délabré – c’est-à-dire où les valeurs humaines sont en chute libre -, les envies disproportionnées tant magnifiées polluent n’importe quel esprit moins avisé. La logique de l’économie de l’enrichissement effréné, qui vient historiquement supplanter celle de l’industrialisation, consolide cette fin. Nous assistons véritablement à un mercantilisme nauséabond qui fait sauter les verrous des Etats constitués et de tout bon sens. Les théoriciens du chaos même médiocres sont susceptibles de proliférer et d’y trouver leur macabre compte.
Aussi, ce qu’il convient de nommer le misérabilisme – supposé ou réel – ambiant force l’imagination des sujets qui trouvent dans le concept de l’identité une solution aux nombreux problèmes existentiels. Le repli devient généralement une réponse possible au sein des peuples à l’horizon affaibli au sein de cet écosystème transnational. L’illusion d’une solidarité interne des pauvres fait le lit d’une concurrence victimaire facile qui glisse vers un simplisme. Or, celui-ci ignore les enjeux fondamentaux des pays en marche. L’appartenance hystérique à l’idéologie ethniciste verrouille toute réflexion en cristallisant le rejet facile de l’autre. Ainsi, le terrorisme peut s’aligner sur une telle segmentation délirante qu’il vient susciter et entretenir. Le chaos lent ouvre ainsi la voie à un jusqu’au-boutisme imparable rendant insignifiantes les institutions existantes.
La combinaison de ces éléments aboutit à un courage des plus maladroits et obscènes ; faisant de la vie humaine un simple marchepied vers l’horizon tant rêvé de l’enrichissement financier et d’un suprémacisme soldant des conflits inter-groupes plus ou moins réels ou alors longtemps sublimés. Des ethnies vivant ensemble depuis de longues années s’inventent des animosités ou les exacerbent au bénéfice d’un projet largement plus subtil et plus grand que leurs basses manœuvres.
L’Afrique et l’ensemble de ses intelligences est convoquée. Elle est sommée de se réveiller pour davantage comprendre le fonctionnement du monde et ses différents contours. Aux prises avec la falsification de l’histoire, le continent doit radicaliser son discours – au sens philosophique du terme – afin d’inscrire une éducation populaire à la hauteur des enjeux qui n’attendent pas. Le temps presse.
Fonio : la petite céréale qui révolutionne nos assiettes en 2024
Le fonio, cette petite céréale venue d’Afrique de l’Ouest, est en train de conquérir les tables du monde entier. Connue depuis des millénaires dans sa région d’origine, elle s’impose désormais comme la nouvelle star des cuisines contemporaines. Mais qu’est-ce qui rend ce grain si spécial ?
À première vue, le fonio peut sembler modeste, mais ses qualités nutritionnelles et gustatives en font un aliment de plus en plus prisé, des restaurants branchés de Paris aux étals bio de New York.
Une mine d’or nutritionnelle
Le fonio n’est pas une simple céréale. Sans gluten, riche en protéines végétales et en fibres, il est un allié précieux pour une alimentation saine. Sa haute teneur en acides aminés essentiels, notamment la méthionine et la cystine, fait de lui un véritable trésor pour le corps. Ces éléments sont vitaux pour le bon fonctionnement du foie et d’autres processus métaboliques. De plus, le fonio regorge de micronutriments essentiels comme le fer, le zinc, le magnésium et le calcium, ce qui le rend incontournable pour ceux qui recherchent une alimentation équilibrée.
Un impact réduit sur la glycémie
Le fonio se distingue également par son indice glycémique modéré de 66, ce qui en fait une alternative plus saine au riz blanc, souvent critiqué pour son IG élevé (73). Adopter le fonio dans son alimentation peut donc aider à stabiliser la glycémie, réduire les risques de diabète de type 2 et contribuer à une meilleure gestion du poids.
Un aliment caméléon en cuisine
Le fonio est particulièrement apprécié pour sa polyvalence en cuisine. En version salée, il peut remplacer le couscous, s’intégrer dans des salades ou des gratins, et même se transformer en risotto. Côté sucré, il rivalise avec le riz au lait traditionnel lorsqu’il est préparé avec du lait, ce qui offre un goût unique de noisette grillée. Les chefs les plus audacieux l’utilisent également en farine pour revisiter des pâtisseries, des pains ou des beignets sans gluten.
Une solution face aux défis climatiques
Au-delà de ses qualités nutritionnelles, le fonio est aussi un grain résilient. Il pousse sur des sols pauvres et arides avec peu d’eau, ce qui fait de lui une solution potentielle contre la désertification dans les régions les plus vulnérables d’Afrique. Capable de plusieurs récoltes par an, il représente une ressource précieuse pour les agriculteurs locaux, tout en jouant un rôle dans la lutte contre la malnutrition.
Le fonio, une mode passagère ou un incontournable de demain ?
Si certains pourraient voir dans la popularité croissante du fonio une tendance culinaire éphémère, tout semble indiquer que cette céréale est là pour rester. Ancrée dans l’histoire africaine et parfaitement adaptée aux exigences modernes en matière de santé et d’environnement, le fonio s’impose peu à peu comme une céréale d’avenir. Alors, prêt à l’adopter dans votre quotidien et à succomber à son charme millénaire ?
Ayimolou : Le trésor caché de la cuisine togolaise
Au Togo, un plat s’impose comme une icône culinaire incontournable : l’Ayimolou. Mélange simple de riz et de haricots, ce met transcende les âges, les classes sociales et les frontières régionales. Plus qu’un simple repas, c’est une tradition vivante qui unit tout un peuple autour d’une saveur unique.
Que vous soyez un habitant de Lomé ou un visiteur curieux, ne pas goûter à l’Ayimolou équivaut à ignorer l’essence même de cette culture ouest-africaine.
Un plat qui unifie le Togo
Que l’on se trouve dans les quartiers populaires d’Avédji à Lomé ou dans les villages de la région centrale de Sokodé, l’Ayimolou est omniprésent. Il est consommé à toute heure de la journée, du petit-déjeuner au dîner. Sa popularité est telle que des femmes vendent souvent ce plat en bordure de route. Ce mets attire une foule d’amateurs impatients. La simplicité de sa recette et sa polyvalence en font un plat accessible à tous, quel que soit le budget.
Les origines d’un délice ouest-africain
Si retracer les origines exactes de l’Ayimolou est difficile, il s’avère que ce plat dépasse les frontières togolaises. En effet, sous d’autres appellations, il est préparé au Ghana (Waakye), au Niger (Doungouri), ou encore au Bénin (Atassi). Cependant, au Togo, il a trouvé une place spéciale dans le cœur des habitants. Ce plat symbolise aussi la convivialité. On déguste ce plat lors de grandes occasions, comme les mariages et les cérémonies de naissance.
Une recette polyvalente et épicée
Le secret de l’Ayimolou réside dans la cuisson lente et harmonieuse des haricots et du riz, relevée par des épices typiques. Que vous le préfériez accompagné de viande, d’œufs, de poisson ou simplement d’une sauce pimentée, ce plat offre une diversité de goûts. Les vendeuses du centre du pays, connues sous le nom de « Bèrè », sont particulièrement réputées. Elles maîtrisent cette recette avec brio. Dans certaines régions comme chez les Akposso, on remplace le riz par du fonio pour une variation savoureuse appelée « Wohè ».
L’Ayimolou au cœur de la tradition togolaise
Ayimolou, bien plus qu’un plat, représente l’âme de la cuisine togolaise. La popularité de ce plat est telle qu’un festival annuel, l’Ayif (Festival Ayimolou), lui est dédié. En effet, ce mets rassemble amis et familles. Il met en lumière l’esprit de partage et de solidarité si caractéristique des cultures ouest-africaines.