La Communauté des Caraïbes (Caricom) supervisera les élections générales en Haïti. Le Premier Ministre Conille, a salué l’initiative lors d’une réunion avec des personnalités éminentes de cette organisation, en mission en Haïti jusqu’au 16 août pour évaluer la situation politique du pays et superviser les avancées dans la mise en place des organes de transition.
Toutefois, Conille a récemment rejoint la liste des politiciens sceptiques quant à la tenue d’élections générales en 2026.
Cette attitude du Chef du Gouvernement, découle de la lenteur affichée par la communauté internationale qui tarde à concrétiser la Mission d’appui au maintien de la sécurité en Haïti autorisée par le Conseil de Sécurité de l’ONU.
Le Premier Ministre Garry Conille dans une entrevue la semaine écoulée pour le podcast Hard Talk de la BBC World Service avec Stephen Sackur avait déclaré « Le peuple haïtien est extrêmement patient, l’équipe formée pour la transition est très fragile et repose sur l’attente que le soutien international arrive bientôt. Si le pays ne reçoit pas bientôt l’aide sécuritaire promise, il sera très difficile d’organiser des élections générales en 2026 d’où l’importance que les partenaires et pays voisins d’Haïti respectent leurs engagements », a déclaré Conille.
Rappelons que le Commandant des forces kenyanes Godfrey Otunge avait déclaré début août « Les véhicules blindés fournis par les États-Unis servent aux transport des troupes mais ne nous permettent pas de nous battre contre les gangs armés… » réclamant des américains, des blindés de combat équipés d’une tourelle. De même la mission trouve nécessaire d’avoir au minimum un hélicoptère de combat pour répondre à la situation. Sans ces équipements l’offensive contre les gangs ne pourra pas se matérialiser et Haïti reste pour le moment dans l’attente par les américains de la livraison de ces équipements.
Par ailleurs, le Vendredi 16 août 2024, profitant de sa présence en République Dominicaine pour la cérémonie d’investiture du Président réélu Luis Abinader, le Président de la Colombie, Gustavo Petro connu pour son engagement en faveur de la solidarité internationale, a exprimé son intention de se rendre en Haïti pour se renseigner directement sur la situation et explorer les pistes possibles de collaboration.
Cependant, le gouvernement haïtien, conscient des défis sécuritaires auxquels le pays est confronté, a recommandé de reporter la visite jusqu’à ce que les conditions soient plus favorables.
La crise sécuritaire en Haïti, marquée par des niveaux élevés de violence et de désordre, est une source de préoccupation tant au niveau régional qu’international. Les autorités haïtiennes ont indiqué qu’elles ne pouvaient pas garantir la sécurité nécessaire à une visite présidentielle, ce qui a conduit Petro à reporter son projet.
Le Gouvernement haïtien a remercié le Président colombien pour son inquiétude et a exprimé l’espoir que, dans un avenir proche, lorsque la situation s’améliorera, la visite pourra avoir lieu.
Emmanuel Saintus