Ayiti, terre de contrastes, terre de marasme, de souffrance et de résilience, est souvent décrite à travers le prisme de ses interminables épreuves qui crèvent son cœur. Face à ce tableau macabre de misères, de douleurs et de consternation, un jour, dans un moment de désarçonnement et de désemparement, disais-je : « Avec Ayiti, terre haute de fierté et de dignité, terre des dieux, il faut toujours s’attendre au pire. Quand on croit avoir atteint le fond, on s’étonne de voir qu’il y avait encore plus profond. » Cette réflexion amère résume une réalité douloureuse, celle d’un pays trop longtemps plongé dans des crises profondes et récurrentes. Cependant, il est grand temps que s’opère une transformation profonde dans les cœurs et les esprits de nombreux Ayitiens, afin de redéfinir nos paradigmes et aspirations, en vue d’un lendemain meilleur. Animé par un nouvel espoir et une sérénité retrouvée, j’aime maintenant dire : « Le meilleur est à venir. Même après avoir touché le fond, s’armant de courage, de détermination, de bravoure et surtout de conviction, on parviendra à faire le grand bond, en vue de reconquérir à nouveau le plafond. »
Comment redresser la trajectoire de la courbe de notre avenir, à l’affût de cette macabre réalité de bas-fond sans fond ? Ayiti a connu des périodes de turbulence qui semblent redéfinir l’infini. Entre catastrophes naturelles, instabilités politiques, pauvreté extrême et les scènes odieuses de violences, se fonde le quotidien d’un peuple livré à son triste sort. Cette série d’épreuves ininterrompues peut donner l’impression que le fond est sans cesse redéfini, chaque crise révélant une profondeur encore plus sombre. Cette perception de descente continue, alimente un sentiment de désespoir, rendant difficile l’imagination d’un avenir meilleur. L’émergence de l’espoir est aujourd’hui, plus que jamais, un impératif. Cependant, il est dans la nature humaine de rechercher la lumière dans l’obscurité. Aujourd’hui, un nouvel espoir émerge, porté par une génération qui refuse de se laisser définir par les tragédies du passé. Cet espoir est nourri par une foi inébranlable en la capacité du peuple haïtien à surmonter les défis les plus ardus. L’histoire d’Haïti est, après tout, une histoire de résilience et de conquête de la liberté. Cette force intérieure, ce courage incommensurable, est la clé pour transformer la souffrance en un tremplin vers un avenir lumineux. La renaissance de notre très chère Ayiti, à laquelle nous aspirons tous et toutes indistinctement, ne peut se faire à partir du vide. Il faut donc des piliers solides à la construction de cette renaissance, qui ne sont autres que le dialogue, le pardon, la réconciliation et la justice, entre autres. Pour qu’Ayiti renaisse de ses cendres, il faut s’appuyer sur des fondations solides et inébranlables. Je réitère, quatre piliers sont indispensables pour cette reconstruction : le dialogue, le pardon, la réconciliation et la justice.
Le dialogue : Il est essentiel pour détruire les murs de la méfiance et de la division qui fragmentent la société haïtienne. Un dialogue ouvert et honnête permet de comprendre les besoins et les aspirations de chaque citoyen, de créer des solutions inclusives et durables.
Le Pardon : Les blessures du passé ne peuvent être guéries que par le pardon. Ce pardon n’efface pas les erreurs, mais il libère des chaînes de la rancune, ouvrant la voie à la guérison collective.
La Réconciliation : En pardonnant, nous pouvons nous réconcilier. La réconciliation forge des liens nouveaux et solides, bâtissant une société où la coopération remplace le conflit.
La Justice : Enfin, la justice est le pilier qui assure que les erreurs du passé ne restent pas impunies. Une justice équitable et transparente est nécessaire pour restaurer la confiance et instaurer un climat de paix et de sécurité.
Cette initiative doit être l’entreprise de tous et toutes pour conduire à l’érection de cette œuvre sacrée. La renaissance d’Ayiti ne peut être l’œuvre de quelques-uns, ni être reportée à demain. Elle est une mission collective et immédiate, impliquant chaque citoyen et citoyenne. C’est en unissant nos forces, en partageant nos compétences et en nourrissant notre amour pour Ayiti que nous pourrons surmonter les obstacles les plus difficiles. Nous devons nous engager activement dans cette quête de renouveau, animés par le courage, la détermination et surtout, la conviction inébranlable que le meilleur est à venir.
Ayiti est à un tournant décisif de son histoire. De l’abîme au sommet, le chemin est ardu mais possible. En reconnaissant nos épreuves, en embrassant l’espoir et en nous engageant collectivement dans les valeurs de dialogue, de pardon, de réconciliation et de justice, nous pouvons réaliser le grand bond vers un avenir radieux. La renaissance d’Ayiti est notre œuvre sacrée, ici et maintenant. Croyons en notre capacité à transformer notre cher pays. Il s’agit-là d’une invitation à la réflexion, autour d’une perception capturant à la fois la douleur que tout Ayitien, digne de son nom, ressent, et à l’espoir auquel chacun aspire pour Ayiti. La reconnaissance de la profondeur de la souffrance et du désespoir. La réalité qui sévit en Ayiti depuis quelques temps est brutale et nécessite d’être affrontée avec intelligence, bravoure et sérénité. Toutefois, c’est dans cet abîme que nous trouverons une lueur d’espoir, une détermination à voir émerger un avenir meilleur pour notre patrie bien-aimée. Il est d’une importance capitale de comprendre que la transformation que nous devons envisager pour Ayiti ne peut se réaliser sans un engagement collectif profond. La renaissance d’Ayiti repose sur des principes fondamentaux tels que le dialogue, le pardon, la réconciliation et la justice. Ces valeurs ne sont pas simplement des idéaux abstraits, mais des piliers concrets sur lesquels peut se bâtir une société juste et prospère. Le dialogue est essentiel pour briser les murs de la méfiance et de l’incompréhension qui divisent. Le pardon permet de guérir les blessures du passé et de libérer les cœurs des chaînes de la rancune. La réconciliation forge des liens nouveaux et solides, tandis que la justice assure que les erreurs et les abus ne restent pas impunis, mais servent de leçons pour construire un avenir meilleur.
L’œuvre sacrée de la renaissance d’Ayiti, n’est pas un projet pour demain ni pour quelques-uns, mais une mission collective, immédiate, impliquant chacun et chacune. C’est en unissant nos forces, nos compétences et notre amour pour notre Ayiti Chérie que nous pourrons surmonter les obstacles les plus difficiles. La vision d’un grand bond vers la reconquête du plafond, après avoir touché le fond, doit resonner comme un appel à l’action et à l’espoir. En tant que citoyens d’Ayiti, en tant qu’humains partageant une humanité commune, nous devons nous engager activement dans cette quête de renouveau, animés par le courage, la détermination et surtout, la conviction inébranlable que le meilleur est à venir.
26/05/2024
Jean Camille ETIENNE,
Arch. Msc. en Politique et Gestion de l’Environnement