Le mercredi 24 avril 2019, la congresswoman Maxine Waters a affirmé que les massacres sont intolérables et inconcevables, et doivent cesser. C’est ce qu’elle a martelé au salon diplomatique de l’aéroport international Toussaint Louverture, avant de repartir pour les États-Unis. «Nous étions choqués d’écouter les victimes et les membres de leurs familles raconter les tueries et l’incendie ayant détruit leurs maisons», a-t-elle confié. L’élue démocrate, farouche adversaire du président Donald Trump, s’est surtout engagée à battre la grosse caisse, à attirer les projecteurs sur le massacre de La Saline et d’autres tueries extrajudiciaires ayant porté 104 congressmen, il y a quelques semaines, à appeler à la tenue d’investigations indépendantes sur ces évènements. Cinq mois après les exécutions de nombreuses personnes à La saline, la violence bat toujours son plein dans le bidonville du nord de Port-au-Prince, où les habitants dénoncent des bandits qui ont incendié leurs maisons le 14 avril 2019. La congresswoman, invitée en Haïti par son ami, l’ex-président Jean-Bertrand Aristide, a indiqué que l’attention de l’administration Trump, celle du caucus d’élus afro-américains, latinos, asiatiques, de la commission des Affaires étrangères du Congrès ont été attirées. Pour Maxine Waters, c’est à l’Exécutif haïtien de prendre des engagements afin de savoir comment et pourquoi ces massacres ont été perpétrés. L’élue démocrate, responsable de la commission Finances au Congrès, a souligné que l’aide américaine à Haïti peut constituer un levier susceptible d’être utilisé pour encourager les autorités haïtiennes à faire le nécessaire. Membre de la délégation, Margareth Prescod, émue, a indiqué avoir eu le « cœur brisé », en écoutant le récit de ces mères, victimes de tuerie. «En tant que mère, je peux sentir quand des mères souffrent», a-t-elle poursuivi. «Ceux qui ont fait ça doivent payer», a appelé Margareth Prescod. Brian Concannon, vieux routier d’Haïti, l’un des responsables de l’IJD’H qui a accompagné la délégation de Maxine Waters, a lui aussi appelé à ce que justice soit rendue aux victimes. «Les victimes demandent justice. Il faut que la justice fasse son travail », a soutenu Brian Concannon. Walter Riley abonde dans le même sens, les « victimes de violence politique» de La Saline doivent avoir justice. Les responsables de ces actes doivent payer pour leurs actes, a-t-il insisté. Pierre Espérance, le coordonnateur du RNDDH, de son côté, a salué la solidarité de la congresswoman Maxine Waters. «Cette solidarité est une bonne chose alors que des gens continuent d’être tués comme des bêtes à La Saline et dans des quartiers limitrophes», a indiqué Pierre Espérance, qui a toujours appelé à ce que justice soit rendue aux victimes « du massacre d’État » perpétré à La Saline. Tous les supports sont les bienvenus, a-t-il dit. Le massacre a commencé le 1er novembre 2018. Les pouvoirs publics n’ont fait aucune intervention à La Saline, a déploré Pierre Espérance, estimant que ce qui se passe dans des quartiers comme Tokyo où des bandits ont tué des gens et brûlé des maisons, s’inscrit dans une continuité. À l’occasion de ces activités organisées tous les jeudis à l’Université de la fondation Aristide (UNIFA), ces responsables ont accueilli, le mercredi 24 avril 2019, la délégation venue des États-Unis, composée de Maxine Waters, représentante du Congrès américain, du célèbre acteur Danny Glover et du professeur de renom, Walter Riley.
Altidor Jean Hervé