Tensions sécuritaires dans le Nord du Mali
Le week-end dernier a été marqué par une intensification des affrontements au Mali, notamment dans la région nord du pays. L’armée malienne, soutenue par les mercenaires du groupe Wagner, a poursuivi son avancée vers la localité de Tinzaouatène, à proximité de la frontière algérienne.
Le 5 octobre 2024, des frappes aériennes de l’armée ont été menées dans cette zone, ciblant des « groupes armés terroristes ». Cependant, des sources locales évoquent une bavure, affirmant que ces frappes ont causé la mort de sept civils. Parallèlement, le groupe djihadiste Jnim, affilié à al-Qaïda, a revendiqué trois attaques contre des camps militaires à Gao, Tombouctou et Ber, le 6 octobre.
À Gao et Tombouctou, il s’agissait de tirs de roquettes, tandis qu’à Ber, une attaque suicide a été menée. Heureusement, dans ces trois attaques, les djihadistes n’ont pas atteint leurs objectifs. À Gao et Tombouctou, les roquettes n’ont pas touché les aéroports militaires, et à Ber, malgré la diffusion d’images par les assaillants, les forces maliennes ont repoussé l’attaque.
Ripostes de l’armée et situation des civils
Face à ces attaques, l’armée malienne n’a pas communiqué publiquement sur les événements. Mais des sources locales indiquent que les djihadistes n’ont pas réussi à pénétrer dans le camp militaire de Ber, où des combats ont eu lieu. Les forces maliennes, accompagnées de supplétifs de Wagner, ont éliminé les assaillants après des affrontements dans la ville.
Dans la nuit de samedi à dimanche, l’armée malienne a mené des frappes de drone contre ce qu’elle a décrit comme une « colonne de véhicules terroristes ». Cependant, plusieurs témoins locaux affirment que ce sont sept civils nigériens, des orpailleurs, qui ont été tués dans cette opération. Ces victimes se trouvaient sur la route entre Tinzaouatène et Arlit, alors qu’elles cherchaient à rentrer chez elles. Trois autres personnes auraient également été blessées lors de cette frappe.
La progression du convoi Fama-Wagner
Le convoi conjoint des Forces armées maliennes (Fama) et des mercenaires de Wagner, composé d’environ 70 véhicules, continue son avancée vers Tinzaouatène. Ce convoi comprend également des combattants des groupes armés locaux Gatia et MSA, alliés à l’armée malienne. Samedi, une partie du convoi est retournée sur le lieu où de violents combats avaient eu lieu en juillet. A l’époque, les rebelles du Cadre stratégique permanent (CSP) avaient tué plusieurs dizaines de soldats maliens et de membres de Wagner.
Le convoi a ensuite esquissé un mouvement de retrait. Mais d’après le CSP, il serait toujours dans la zone d’Intifirkit, à environ 80 kilomètres de Tinzaouatène. Les intentions futures de l’armée malienne restent incertaines, l’armée n’ayant pas communiqué sur la suite des opérations.
Suspension de VOA au Burkina : une décision du Conseil supérieur de la communication
Le Conseil supérieur de la communication (CSC) du Burkina Faso a annoncé, lundi, une interdiction de diffusion des programmes de la Voix de l’Amérique (VOA) pendant trois mois. Cette décision fait suite à la diffusion d’une émission jugée préjudiciable à la morale et au moral des forces armées du Burkina Faso et du Mali. Selon l’Agence d’information du Burkina (AIB), cette mesure a été prise après que l’émission Washington Forum du 19 septembre 2024, synchronisée avec la radio privée « Ouaga FM », ait suscité une vague de mécontentement.
Dans cette émission, un animateur aurait qualifié l’attaque terroriste du 17 septembre 2024 à Bamako, au Mali, de « courageuse » et suggéré que l’attaque du 23 août 2024 à Barsalgho, au Burkina Faso, démontre que les forces de défense et de sécurité du pays sont inefficaces dans la lutte contre le terrorisme. Le CSC a pointé ces propos comme « graves manquements » à la déontologie, d’où la suspension immédiate de la VOA.
Une mesure qui s’inscrit dans un contexte de tensions médiatiques
Ce n’est pas la première fois que la VOA se voit sanctionnée par les autorités burkinabè. En avril 2024, une suspension de deux semaines avait déjà été prononcée à l’encontre de la chaîne pour avoir relayé un rapport d’une organisation non gouvernementale (ONG) accusant l’armée burkinabè de violations des droits humains. Cette nouvelle suspension fait partie d’une série de décisions visant à contrôler les informations diffusées par les médias internationaux et nationaux, notamment dans un contexte de crise sécuritaire persistante.
Le CSC a également pris la décision de suspendre les synchronisations des médias nationaux avec les chaînes étrangères jusqu’à nouvel ordre. Cette mesure intervient dans un climat où plusieurs médias étrangers sont déjà interdits de diffusion sur le territoire burkinabè, y compris des géants comme Radio France Internationale (RFI), France 24, LCI, Le Monde, et Jeune Afrique. Ces interdictions se basent sur des accusations de diffusion de contenus jugés malveillants, erronés, ou tendancieux, et sont perçues comme nuisibles à la sécurité du pays.
Guerre contre la désinformation dans un contexte de crise sécuritaire
Le président du CSC, Louis Modeste Ouedraogo, a justifié ces interdictions par la nécessité de lutter contre la diffusion d’informations « malveillantes et tendancieuses » qui déstabilisent l’ordre public. Selon lui, certains médias nationaux, dans leurs plages de synchronisation avec les médias internationaux, relayent des informations fausses ou partiellement correctes qui, par leur nature, risquent d’encourager l’apologie du terrorisme. Ces informations sont jugées incompatibles avec la situation sécuritaire actuelle du Burkina Faso.
Le pays est plongé, depuis 2015, dans une grave crise sécuritaire, marquée par des attaques terroristes régulières. Face à cette menace, les autorités militaires multiplient les interventions pour sécuriser les zones touchées et contrer les groupes armés qui sévissent dans l’Est et le Nord du pays. Dans ce contexte tendu, les autorités burkinabè semblent vouloir garder un contrôle strict sur les informations qui circulent, notamment par les canaux étrangers, afin de préserver l’ordre et la stabilité intérieure.
Sahel : le numérique comme levier contre les inégalités dans une région en crise
Le Sahel est aujourd’hui au cœur de nombreux enjeux géopolitiques et humanitaires. Marquée par des inégalités profondes, une instabilité politique persistante, et la menace des groupes terroristes, la région subit depuis des décennies des crises successives qui plongent ses populations dans la pauvreté et l’insécurité. Face à ce tableau sombre, AfricTivistes, organisation panafricaine, dévoile une initiative porteuse d’espoir à travers le documentaire « Sahel à Égalité : Le numérique au service de la réduction des inégalités« . Ce film explore comment le numérique peut être utilisé pour réduire les disparités sociales et économiques, et améliorer les conditions de vie dans cette région tourmentée.
Historiquement, le Sahel est une région d’intersections. Traversée par d’anciennes routes commerciales, elle a vu prospérer des empires et des civilisations majeures, comme l’empire du Mali ou celui du Songhaï. Pourtant, dès les XIXe et XXe siècles, avec la colonisation européenne et l’exploitation des ressources, cette région a été fragilisée.
L’indépendance des pays sahéliens dans les années 1960 n’a pas suffi à résoudre les défis structurels auxquels ils faisaient face, notamment les faibles infrastructures économiques, l’absence de services publics de qualité, et l’exclusion de vastes portions de la population.
Ces dernières décennies, la situation s’est aggravée avec l’apparition de conflits armés, l’émergence de groupes djihadistes, et les conséquences du changement climatique. En effet, le Sahel est l’une des zones les plus vulnérables aux variations climatiques, accentuant la rareté des ressources naturelles et les tensions entre populations pastorales et agricoles. La sécheresse des années 1970, par exemple, a provoqué des famines dévastatrices, précipitant les populations dans une pauvreté extrême et une migration de masse.
AfricTivistes et le projet Sahel Insight : le numérique pour la justice sociale
C’est dans ce contexte de crise multidimensionnelle que l’initiative Sahel Insight d’AfricTivistes s’inscrit. Ainsi, entre janvier 2022 et mars 2023, cette organisation a lancé une campagne de sensibilisation et de mobilisation citoyenne dans quatre pays sahéliens — le Tchad, le Niger, le Burkina Faso et le Sénégal. En s’appuyant sur la technologie numérique, AfricTivistes a cherché à fournir aux acteurs de la société civile les outils nécessaires pour lutter contre les inégalités grandissantes. Le projet a notamment formé des jeunes leaders en plaidoyer digital, communication et gestion des risques, renforçant ainsi leur capacité à mobiliser des communautés locales et internationales.
Le documentaire « Sahel à Égalité » est le fruit de ce travail de fond. Ce film met en lumière les difficultés quotidiennes des populations sahéliennes à accéder aux services essentiels tels que l’éducation, la santé, l’eau potable ou encore l’électricité. À travers des témoignages poignants recueillis au Tchad, au Niger, au Burkina Faso et au Sénégal, il montre comment les inégalités territoriales et économiques sont exacerbées dans cette région délaissée par les politiques publiques.
Une mobilisation citoyenne rendue possible grâce au numérique
L’un des points forts du film est son exploration des solutions locales et des innovations technologiques qui permettent de combler certaines de ces lacunes. Le numérique, sous ses multiples formes, apparaît comme un levier crucial pour sensibiliser et organiser des actions collectives. Des plateformes de communication en ligne, des outils de cartographie numérique, et des formations en ligne permettent aux communautés isolées de s’unir pour revendiquer leurs droits et proposer des solutions concrètes. Les Sahel Activistes, figures centrales de ce documentaire, ont su tirer parti de ces technologies pour lancer des campagnes de plaidoyer et d’éducation en faveur de l’égalité sociale et économique.
AfricTivistes, avec ce projet, montre que les défis du Sahel ne sont pas insurmontables. Si les gouvernements, les organisations internationales, et les citoyens collaborent pour intégrer les nouvelles technologies dans leurs stratégies de développement, alors le Sahel pourrait voir émerger des solutions durables pour surmonter ses crises.
Un trafic international de cocaïne démantelé entre le Maroc et la France
Une enquête approfondie menée par les douaniers français a permis de démanteler un vaste réseau de trafic de drogue international, avec la saisie d’1,7 tonne de cocaïne d’une valeur estimée à 51 millions d’euros. Cette saisie a conduit à l’arrestation de plusieurs suspects, dont un résident du Maroc, lié à un groupe de joueurs de poker. La drogue avait été soigneusement dissimulée dans des armoires, des canapés et des fauteuils, expédiés sous prétexte de déménagement de la Martinique vers la France métropolitaine.
Des meubles pour dissimuler la cocaïne
Le trafic s’étendait sur une période comprise entre le 12 juillet et le 9 août 2022, lorsque les enquêteurs de l’Office anti-stupéfiants (OFAST) ont commencé à remonter la filière. Le principal suspect identifié lors de l’enquête est un homme surnommé Eduardo, alias Dodo, qui réside à Mennecy (Essonne). Il est apparu dans les communications téléphoniques des enquêteurs qu’il était en relation avec une société de déménagement basée en Martinique.
Dodo se rendait fréquemment en Martinique, dans l’Oise et les Alpes-Maritimes, où il louait des entrepôts, des véhicules et des logements, tout en achetant des meubles pour y dissimuler la cocaïne. Lors de son arrestation fin août 2022 à son domicile, les forces de l’ordre ont saisi quatre téléphones et mis la main sur des preuves essentielles concernant l’organisation du réseau. Lors de ses auditions, Dodo a révélé aux enquêteurs qu’il avait fait la connaissance en 2022 de Kamel A., un joueur de poker professionnel vivant au Maroc.
Connexion entre le monde du poker et le trafic de drogue
Ce dernier, surnommé « Gros », lui avait proposé un « petit boulot » en Martinique après une partie de poker, moyennant une rémunération de 3 000 euros. Selon les détails fournis par Dodo, la tâche consistait à louer un local, acheter des meubles et effectuer quelques travaux de bricolage. L’enquête a permis de découvrir que ce trafic de drogue avait des ramifications plus larges et que Kamel A. en était un acteur clé.
Kamel A., qui participait alors à un tournoi de poker en Espagne, a été interpellé dans un hôtel à Barcelone par la police locale, puis remis aux autorités françaises le 1ᵉʳ septembre 2022. Face au juge, il a nié toute implication dans le trafic de drogue, se défendant de toute responsabilité dans l’affaire. Son arrestation n’a cependant pas mis fin à l’enquête, qui a conduit à d’autres arrestations et à la saisie de nouveaux éléments. Les investigations se poursuivent, avec des expertises supplémentaires prévues sur les scellés, et l’affaire devrait connaître son dénouement dans plusieurs mois.
Une justice et un coup de bluff judiciaire
Le parcours judiciaire de Kamel A. a pris une tournure inattendue le 2 octobre 2024. En l’absence de son avocat, Tarek Koraitem, qui ne s’est pas présenté au débat, une décision de remise en liberté a été rendue par la chambre de l’instruction de Paris. Cette absence a permis à Kamel A. de bénéficier d’un « coup de bluff judiciaire », une décision qui a étonné nombre d’observateurs proches du dossier. Cette remise en liberté, certes temporaire, a ajouté un rebondissement dans une affaire qui reste encore loin d’être résolue.
Le trafic de cocaïne découvert est symptomatique de la complexité croissante des réseaux criminels transnationaux qui opèrent entre l’Europe et l’Afrique du Nord. Malgré les avancées significatives de l’enquête, il est fort probable que de nouvelles arrestations et investigations viennent enrichir le dossier dans les mois à venir.
Tshisekedi quitte le Sommet de la Francophonie
Le 19e Sommet de la Francophonie, qui se tenait à Paris, a pris fin dans un climat de tensions diplomatiques inattendues. Alors que l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) célébrait l’adhésion de nouveaux membres, la sortie prématurée du président congolais Félix Tshisekedi a suscité des interrogations. Une décision qui illustre non seulement le mécontentement grandissant de la RDC vis-à-vis de la France et du Rwanda, mais aussi une crise en RDC qui continue d’influer sur la scène internationale.
Retour sur cet incident qui pourrait marquer un tournant dans les relations entre ces acteurs majeurs de la Francophonie.
Une absence remarquée lors du huis clos
Alors que les chefs d’État de la Francophonie se retrouvaient à huis clos pour aborder diverses crises internationales, Félix Tshisekedi a décidé de bouder cette session cruciale. Ce geste symbolique est intervenu après que le président français Emmanuel Macron, dans son discours d’ouverture, a omis de mentionner la crise persistante dans l’est de la RDC. Une omission qui a irrité la délégation congolaise, convaincue que la France néglige la gravité de la situation à l’est du pays.
Macron sous pression : un discours incomplet
Le discours du président Macron a résonné comme une fausse note pour Kinshasa. Alors qu’il évoquait les conflits en Ukraine, Gaza et au Liban, il n’a pas fait mention du conflit dans l’est de la RDC, un point sensible pour le gouvernement congolais. Emmanuel Macron a tenté de rectifier la situation en conférence de presse, affirmant que son discours n’était pas exhaustif et qu’il n’y avait « aucun double standard » dans la diplomatie française. Mais le mal était fait. À Kinshasa, ce silence a été perçu comme une nouvelle preuve du soutien tacite de la France au Rwanda, accusé de soutenir les rebelles du M23.
Des relations déjà fragiles entre Kinshasa et Kigali
Les tensions entre la RDC et le Rwanda ne sont pas nouvelles. Depuis la résurgence du M23 en 2021, Kinshasa accuse Kigali de soutenir activement cette rébellion. Une situation qui a compliqué les relations au sein de l’OIF, dirigée par Louise Mushikiwabo, ancienne ministre des Affaires étrangères du Rwanda. Cette proximité entre l’OIF et Kigali a régulièrement irrité Kinshasa, au point que la RDC envisage de quitter l’organisation. Les récents événements à Paris pourraient bien précipiter cette décision.
L’échec des tentatives de médiation
En marge du sommet, Emmanuel Macron a tenté de jouer les médiateurs entre Tshisekedi et Paul Kagame. Si les deux dirigeants ont posé ensemble pour la photo officielle, la distance entre eux lors de cet événement symbolise bien le fossé diplomatique qui les sépare. Malgré les efforts du président français pour relancer les discussions du processus de Luanda, les relations entre la RDC et le Rwanda restent au point mort. Le sommet de la Francophonie, loin d’apaiser les tensions, a mis en lumière l’impasse diplomatique qui continue de s’étendre.
Gabon : début de la campagne pour le référendum constitutionnel
Alors que la transition vers un régime civil au Gabon progresse après le coup d’État du 30 août 2023, une campagne d’envergure a été lancée. Elle vise à inciter les Gabonais à participer massivement à un référendum constitutionnel. Cependant, un mystère persiste : la date de ce scrutin reste indéterminée.
De plus, les débats autour du nouveau texte fondamental soulèvent des controverses, ce qui polarise la société gabonaise.
Le lancement de la campagne
Début octobre, les autorités de transition ont donné le coup d’envoi d’une vaste campagne nationale. Celle-ci appelle les citoyens, aussi bien à l’intérieur du pays qu’à l’étranger, à prendre part à ce deuxième référendum dans l’histoire du Gabon, après celui de 1995. Malgré l’absence de communication claire sur la date du scrutin et le contenu précis du nouveau texte constitutionnel, les médias publics diffusent en continu des messages encourageant la participation citoyenne.
D’après Télésphore Ondo, constitutionnaliste et président du Comité de communication, cette campagne massive est cruciale. En effet, l’objectif est de sensibiliser les Gabonais à l’importance de ce scrutin. Toutefois, il précise que son équipe ne dispose pas encore du mandat pour expliquer les détails du texte. Cette mission sera confiée à une commission distincte, qui s’engagera dans un dialogue plus direct avec les populations dans les semaines à venir.
Une campagne de proximité dans tout le pays
Pour toucher le plus grand nombre, une campagne de proximité a été déployée dès le 7 octobre dans des lieux stratégiques. Ces lieux incluent les collèges, les lycées, les mairies, les centres commerciaux, et autres espaces publics. Des volontaires, formés par le gouvernement, expliquent les modalités du vote. Ils précisent notamment que les électeurs devront choisir entre un « oui », un « non », ou un bulletin blanc. Ce dispositif vise à créer une dynamique de participation. Néanmoins, le texte constitutionnel demeure encore inconnu des électeurs.
Les autorités misent sur cette approche de proximité pour susciter l’adhésion. En complément, elles comptent sur les médias locaux et les supports d’affichage pour diffuser leur message. Toutefois, sans communication détaillée sur le texte à venir, des interrogations subsistent. Ces incertitudes concernent la transparence et la clarté du processus.
Les divisions autour du texte constitutionnel
Si la campagne officielle bat son plein, le projet de nouvelle constitution divise déjà profondément la population gabonaise. Du côté des partisans de la transition militaire, la victoire du « oui » est présentée comme une étape cruciale pour rétablir un ordre civil stable. En revanche, l’opposition appelle au boycott du scrutin. Elle dénonce des dispositions qu’elle juge discriminatoires, notamment celles qui empêcheraient les candidats nés d’un parent étranger de se présenter à l’élection présidentielle.
Cette polémique fait monter la tension dans le pays. Certains groupes politiques et acteurs de la société civile reprochent aux autorités de chercher à imposer un texte sans véritable consultation populaire. D’autre part, les soutiens du gouvernement assurent que la nouvelle constitution renforcera la souveraineté nationale.
Un enjeu démocratique sous surveillance internationale
L’organisation de ce référendum est observée de près par la communauté internationale, qui suit avec attention la transition gabonaise. La promesse de rétablir un régime civil a été l’un des engagements phares des autorités après la prise du pouvoir par l’armée. Ainsi, le référendum est perçu comme une étape décisive dans ce processus.
Cependant, l’absence de date précise pour le scrutin et le manque d’informations sur le contenu constitutionnel posent des défis. Les Gabonais, appelés à se prononcer sur leur avenir, attendent avec impatience plus de transparence et d’explications claires. Cela leur permettra de faire un choix éclairé lors de ce vote historique.