Le Président du CPT souligne la nécessité d’une action concertée pour résoudre la crise sécuritaire en Haïti. « Le CPT et le Gouvernement ne forment qu’une seule entité de l’État », a déclaré Edgard Leblanc Fils de retour de l’ONU
En effet, le dimanche 29 septembre 2024, le Président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), Edgard Leblanc Fils, est rentré au pays après avoir participé à la 79e session ordinaire de l’Assemblée Générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU). À son arrivée à l’Aéroport International Toussaint Louverture, il a été chaleureusement accueilli par une délégation gouvernementale comprenant le Premier ministre Garry Conille et la ministre des Affaires Étrangères et des Cultes, Dominique Dupuy.
Lors d’une conférence de presse au Salon Diplomatique, M. Leblanc Fils a partagé les moments marquants de son discours à la tribune des Nations Unies, ainsi que les rencontres bilatérales et multilatérales qu’il a eues en marge de cette Assemblée Générale. Il a profité de cette occasion pour remercier les membres du gouvernement pour leur engagement à faire de cette mission un succès. « Le Conseil Présidentiel de Transition et le Gouvernement de la République ne forment qu’une seule entité au service de l’État et de la Nation et je représente le conseil », a-t-il affirmé avec conviction.
Concernant son discours, qui a été salué par une grande partie de la population, Edgard Leblanc a profité de l’occasion pour féliciter la mission d’Haïti auprès des Nations Unies, qui a préparé le premier jet, lequel a ensuite été transmis au ministère des Affaires étrangères pour révision avant d’être acheminé au cabinet du président pour validation. Ce rappel du président visait à souligner que le discours représentait la parole de l’État haïtien dans toute sa composante.
Le Président Leblanc Fils a également lancé un appel aux gangs armés, les exhortant à déposer les armes afin de permettre à la population haïtienne de retrouver la paix et la tranquillité qu’elle espère depuis longtemps. Il a souligné que les dirigeants s’engagent à rétablir la sécurité avec les moyens dont dispose le pays, tout en cherchant le soutien international nécessaire à cette tâche.
Par ailleurs, M. Leblanc Fils a mis en lumière l’appui des pays amis d’Haïti dans le financement d’une force multinationale, annonçant qu’une proposition de résolution visant à transformer cette mission en une mission de maintien de la paix sera présentée le lundi23 septembre 2024 aux Nations Unies. Il a conclu en réitérant l’importance de la solidarité nationale et internationale dans la résolution de la crise sécuritaire qui affecte le pays.
Avec ces mots empreints d’espoir, le Président du Conseil Présidentiel de Transition a une fois de plus exprimé son engagement à unir toutes les forces nécessaires pour sortir Haïti de l’impasse.
Dans la même lignée, selon Walson Sanon « Des ambitions personnelles à l’origine des tensions entre le CPT et la Primature ».
Sanon affirme que cette situation démontre l’absence de cohésion entre la Présidence et la Primature, et qu’elle met en péril la réussite de la transition politique. « Les ambitions démesurées du Premier ministre Garry Conille, qui cherche à diriger seul, et ses tentatives pour affaiblir le Conseil Présidentiel, sont à l’origine de ces cafouillages », critique le leader de l’Alliance Nationale des Forces Organisées et Solidaires pour Haïti.
Un « théâtre » embarrassant sur la scène internationale
Le coordonnateur de « Anfòs » n’a pas mâché ses mots, qualifiant la gestion de la délégation haïtienne à l’ONU de « théâtre » et de « spectacle hideux » sur la scène internationale. Il souligne que cette cacophonie a même nécessité une intervention de l’Ambassade des États-Unis pour permettre au président du CPT, Edgard Leblanc Fils, de se rendre à New York.
Selon lui, ce désordre révèle l’incapacité du CPT à maîtriser la diplomatie, un domaine traditionnellement réservé à la Présidence.
Appel à des responsabilités claires
Sanon insiste sur la nécessité de fixer les responsabilités après ce qu’il appelle « la mésaventure » de Leslie Voltaire lors d’une rencontre bilatérale entre le président brésilien Lula et le Premier ministre Garry Conille. Il plaide pour des révocations ou des démissions afin de redresser la situation.
« Il est temps que les acteurs de la transition mettent de côté leurs ambitions personnelles et travaillent dans l’intérêt collectif », conclut Sanon, exhortant à une meilleure harmonisation des actions pour garantir la réussite de cette phase cruciale pour Haïti.
Emmanuel Saintus