Le Mouvement Point Final présente 10 faits prouvant l’existence d’une Guérilla urbaine en Haïti.
Un éditorial de :
Ulysse Jean Chenet, coordonnateur général du Mouvement Point Final.
Depuis, le début du 20ème siècle, la guérilla était une forme de luttes courantes utilisées pour renverser un régime en place. Cela a continué jusqu’après la 2ème guerre mondiale et la guerre froide dans différents endroits du monde.
En Amérique, on peut parler de la guérilla du Brésil, de Colombie, de Cuba, de Chili, du Perou, etc …
Par contre, en Haïti, on a eu des formes de guérilla atypique et peu orthodoxe avec des bandes des insurgés, les piquets, les Cacos, etc…
Les Guérilleros urbains conventionnels sont des hommes armés illégalement qui luttent contre un système ou contre un régime répressif en place.
Par exemple, en Haïti, il y avait les piquets, les Cacos qu’on utilisait pour renverser un régime. Plus tard, à partir des années 60, dans les autres régions du monde, tels que, à Cuba, au Brésil dans les favelas, en Colombie, au Chili, etc…
On organisait des Guérilla pour renverser des régimes dictariaux rétrogrades et féroces.
Mais, en Haïti, la guérilla que nous avons en présence de nous, est une Guérilla urbaine informelle en gestation. Parce qu’au début, les Gangs armés ne luttaient pas contre le pouvoir en place, au contraire, ils étaient considérés comme les bras armés du pouvoir en place ( PHTK/ Bandi légal).
Mais, depuis à partir de Janvier 2024, les Gangs armés ont tendance à se transformer en de vrais guérilleros urbains. Surtout, à partir de février et mars 2024 à travers des opérations contre le régime d’Ariel Henry et ils ont eu gain de cause. Heureusement, ils ont une autre force en face, qui est le Core Group ou la Communauté internationale. Parce qu’à plusieurs reprises, ils font des tentatives pour prendre le Palais national. Il a fallu la présence de l’Occident pour empêcher aux Gangs armés d’y pénétrer.
Quelles sont les actions qui prouvent que nous sommes en face d’une Guérilla urbaine en Haïti ?
1) Les Gangs armés se réunissent autour d’une structure criminelle qui s’appelle : ” Vive ansanm”.
2) Ils ont un chef de file, Jimmy Chérisier ( Barbecue) et des Caïds ( Izo, Manno, Vitelhomme, Jeff, Baron laplènn, etc….)
3) ils contrôlent les routes nationales ( 1, 2 et 3).
4) Ils attaquent et incendient des Commissariats.
5) Ils organisent des évasions dans les prisons.
6) Ils Contrôlent à plusieurs reprises les plus grands centres de distribution des produits pétroliers du pays.
7) Ils transforment certaines zones importantes du pays en zones de non droit ou en territoires perdus.
8) Ils font des attaques en série contre la Police nationale d’Haïti.
9) Ils sont détenteurs des armes automatiques, de munitions et d’autres types d’armes.
10) Ils sont aussi détenteurs d’énormes capitaux.
Donc, il ne faut pas jouer avec les mots. Il faut prendre très au sérieux les initiatives des Gangs armés en Haïti qui cherchent à se structurer davantage pour mettre en place une vraie Guérilla urbaine dans le pays et c’est le cas maintenant qu’on le veuille ou non.
Parce que, même avec la présence de la Force étrangère dans le pays, les Gangs armés ne cessent de progresser dans certaines régions du pays.
Donc, Haïti fait face à une Guérilla urbaine qui dépasse de loin la capacité des Forces de l’ordre du Pays. Il faudrait la présence d’une Force internationale robuste pour résoudre le problème de l’insécurité en Haïti. Car, les Kényans et les agents de l’ordre du Pays ne peuvent rien faire pour remédier la situation, parce que nous sommes en face d’une Guérilla urbaine.
Aux grands maux de grands remèdes.
Ulysse Jean Chenet