« … Aucun d’entre nous ne se comporte comme eux ». C’est totalement faux, c’est une question de circonstances. Victor Frankl disait que, dans les circonstances extrêmes, nous faisons le choix instinctif d’être un saint ou d’être un porc. Il n’y a aucune demi-mesure.
« Quand nous ne sommes plus en mesure de changer une situation, nous sommes mis au challenge de devoir nous changer nous-mêmes. »
Je pense que tout cela passe à côté de l’essentiel – ou plutôt, tous ces facteurs sont simplement tangents à l’essentiel. Les différentes personnalités politiques et économiques haitiennes qui se pointent du doigt sont un peu comme les aveugles qui décrivent un éléphant.
Toutes ces plaintes – formation insuffisante, lenteur des calendriers de livraison, pénurie de moyens aériens et de frappe – ne font que refléter le problème plus large de la tentative d’assembler de manière improvisée une armée entièrement nouvelle avec un fatras de systèmes étrangers mal assortis, dans un pays dont les atouts démographiques et industriels s’amenuisent.
Tout cela mis à part, les querelles intestines dans le camp du CPT occultent l’importance des facteurs tactiques et ignorent le rôle très actif que les forces déstabilisatrices ont joué pour gâcher la grande attaque contre les Gangs. Bien que la dissection de la bataille se poursuivra probablement pendant de nombreuses années, on peut déjà énumérer une litanie de raisons tactiques à l’origine de la défaite du Conseil Présidentiel de Transition (CPT).
« Le CPT a passé le cap des 100 jours. Pendant cette période de grâce, nous avons essayé de mettre de l’harmonie parmi nous pour pouvoir travailler, car nous provenons de divers secteurs… Pendant cette période, nous avons mis en place un gouvernement, choisi un PM, pris des décisions et des décrets pour former ces structures.
Dans 2 semaines, nous compléterons l’Organe de Contrôle de l’Action Gouvernementale (OCAG), le CEP, le comité de pilotage pour lancer la conférence nationale et le Conseil national de sécurité. Nous avons renforcé le haut commandement de la PNH et celui des FAd’H dans la perspective de rétablir la sécurité » a résumé le Président Edgard Leblanc Fils, du Conseil Présidentiel de Transition (CPT).
En outre, des citoyens ont investi les rues de Port-au-Prince le mercredi 14 août 2024 pour protester contre l’escalade de l’insécurité en Haïti. Ce mouvement a pour objectif de responsabiliser les autorités nationales qui ne font que constater les dégâts causés par les individus armés de la coalition terroriste baptisée «Viv Ansanm».
En effet, l’Organisation du sang neuf pour le changement (OSNECH) avait adressé une correspondance à l’Inspection générale de la Police nationale d’Haïti (PNH) pour l’informer de cette manifestation pacifique. Dans la lettre, l’organisation a expliqué que le mouvement sera constitué de deux branches, dont l’une partira de la place de Canapé-vert.
À cet effet, plusieurs dizaines de personnes ont investi les rues contre la passivité des dirigeants haïtiens devant l’escalade de l’insécurité. Ayant des feuilles d’arbre, des pancartes et des banderoles en main, ils appellent les autorités à stopper l’essor considérable de l’insécurité. Accompagnés de bandes à pied, de motos qui klaxonnent, les manifestants ont proféré des paroles hostiles à l’encontre du gouvernement en place qui inonde les réseaux sociaux de discours vides et de promesses mirifiques.
C’est un mouvement qui intervient à un moment où les activités des terroristes s’intensifient à travers tout le pays. Mardi 13 août, ils ont démoli le commissariat de Cabaret. Cette énième attaque contre les infrastructures importantes d’Haïti montre l’impuissance ou l’irresponsabilité de l’État haïtien. En outre, ce sont les gens de la masse populaire qui sont les plus touchés et exposés aux attaques des terroristes de «Viv Ansanm».
Emmanuel Saintus