Crise RDC-Rwanda : Kinshasa accuse Kigali de brouiller son système de transport aérien à l’est
Le différend entre la RDC et le Rwanda semble sur le point d’entrer dans une nouvelle phase. Ce lundi, le gouvernement de la RDC a publié un communiqué dans lequel il accuse le Rwanda de brouiller ses systèmes de transport aérien dans la province du Nord-Kivu.
Le Rwanda a-t-il brouillé le système de transport aérien congolais dans la région de la province du Nord-Kivu ? C’est en tout cas l’avis du gouvernement congolais qui a rendu public un communiqué à cet effet, ce lundi. « Le gouvernement de la République démocratique du Congo informe l’opinion nationale et internationale que des interférences dangereuses sont observées dans les systèmes de positionnement global (GPS) des avions », lit-on dans le texte. Le communiqué précise, par ailleurs, que « ces perturbations, causées par des attaques de brouillage et d’usurpation d’identité (« spoofing »), touchent les zones de vol de la province du Nord-Kivu autour de Goma, incluant Beni, Butembo, Kibumba et Kanyabayonga ».
Un risque pour l’aviation civile
Selon les autorités congolaises, ces brouillages font peser de sérieuses menaces sur la sécurité du transport aérien civil y compris les vols des compagnies aériennes commerciales. Ces menaces n’épargnent pas les missions humanitaires organisées pour venir en appui aux populations déplacées de l’est de la RDC du fait des violences perpétrées par les « troupes rwandaises sur le territoire de la République démocratique du Congo ».
Et cette fois-ci encore, c’est l’armée rwandaise qui est pointée du doigt par les autorités congolaises. Selon le communiqué de ce jour, une enquête ouverte sur le problème par la partie congolaise a abouti à la conclusion selon laquelle le Rwanda et ses alliés de l’AFC et du M23 sont responsables de ces brouillages. « Cette investigation a été corroborée par des rapports d’acteurs internationaux opérant sous mandat international du Conseil de sécurité des Nations unies dans le domaine de l’aide humanitaire et des opérations de paix ainsi que des Organisations non gouvernementales internationales », insiste le communiqué.
La RDC attend des sanctions de l’OACI à l’encontre du Rwanda
Le gouvernement de la RDC a vivement condamné ces actes de brouillage qui, pour lui, constituent des « violations graves du droit international ». Il va même plus loin en comparant ces brouillages à « l’usage d’armes de guerre contre des cibles civiles ». C’est pourquoi le gouvernement congolais s’en remet à l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) afin que des sanctions exemplaires soient prises à l’égard du Rwanda.
RDC : 9 morts au stade des Martyrs – les autorités suspendent tous les concerts
Après une tragédie lors d’un concert à Kinshasa, causant neuf morts, les autorités de RDC suspendent tous les concerts aux stades majeurs.
La République Démocratique du Congo (RDC) est en deuil après la tragédie survenue lors du concert de l’artiste gospel Mike Kalambayi le samedi 27 juillet. Le stade des Martyrs, à Kinshasa, a été le théâtre d’une bousculade mortelle, causant la mort de neuf personnes et en blessant plusieurs autres.
Enquête et mesures immédiates des autorités
Face à ce drame, les autorités congolaises ont réagi rapidement. Le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité a présidé une réunion de crise, rassemblant les responsables des services de sécurité et plusieurs ministres. Une enquête a été lancée pour élucider les circonstances de la tragédie, notamment les responsabilités des organisateurs du concert et des forces de l’ordre.
En réponse aux événements tragiques, les autorités ont décidé d’interdire temporairement toutes les activités culturelles dans les deux plus grands stades de Kinshasa, y compris le stade des Martyrs. Cette décision impacte directement les prochains concerts prévus, notamment celui de la star congolaise Fally Ipupa, initialement programmé dans ce même stade.
Les forces de l’ordre pointées du doigt
Des critiques sévères ont été émises à l’encontre des forces de l’ordre, accusées de mauvaise gestion de la foule. Des témoignages indiquent que le nombre d’agents déployés était insuffisant, ce qui aurait contribué à la bousculade. Les autorités ont promis de faire la lumière sur ces accusations et de poursuivre en justice les responsables éventuels.
Cette tragédie rappelle tristement les incidents survenus lors du concert de Fally Ipupa en octobre 2022, où onze personnes, dont deux policiers, avaient trouvé la mort dans des circonstances similaires. À ce jour, aucune poursuite judiciaire n’avait été engagée, ce qui avait suscité l’indignation de la société civile et des familles des victimes.
Des mesures pour prévenir de nouveaux drames
Afin d’éviter la répétition de tels drames, les autorités ont annoncé des mesures strictes pour la gestion des événements de masse. Le Stade des Martyrs restera fermé à toute activité non sportive jusqu’à nouvel ordre, et des procédures de sécurité plus rigoureuses seront mises en place pour tous les événements futurs.
Les autorités congolaises ont exprimé leurs condoléances aux familles des victimes et se sont engagées à apporter leur soutien aux blessés. La société civile, ainsi que les médias, ont également exprimé leur consternation et ont appelé à une meilleure organisation des événements publics pour garantir la sécurité des participants.
RDC : Une épidémie de variole du singe fait plus de 400 morts et provoque une crise sanitaire majeure
La RDC fait face à une épidémie majeure de variole du singe, avec plus de 400 décès signalés, alertant les autorités sanitaires et la communauté internationale.
En République Démocratique du Congo (RDC), une nouvelle épidémie de variole du singe, désormais appelée Mpox, sème la terreur. Avec plus de 11 000 cas recensés et 450 décès, le pays est en état d’alerte. La propagation rapide de cette maladie dans 25 des 26 provinces congolaises inquiète les autorités sanitaires. La province de l’Équateur, à l’ouest du pays, est particulièrement touchée, comme l’a confirmé le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya.
Une nouvelle souche plus mortelle et contagieuse
L’origine de la variole du singe en RDC remonte aux années 1970, mais la situation actuelle présente des caractéristiques plus inquiétantes. Le Dr Cris Kasita, en charge des opérations de riposte contre le Mpox en RDC, révèle que la transmission de la maladie se fait désormais d’homme à homme, contrairement à la contamination initiale par des animaux infectés. « Nous sommes à plus de 800 notifications hebdomadaires de cas de Mpox« , explique-t-il. Cette évolution pose un défi majeur pour les autorités sanitaires qui luttent pour contenir l’épidémie.
L’une des caractéristiques alarmantes de cette nouvelle souche est son impact sur les enfants. Dans des centres de réfugiés, comme celui de Goma, jusqu’à 50 % des enfants sont atteints. Le docteur Pierre-Olivier Ngadjole, conseiller médical pour l’ONG Medair, souligne la facilité avec laquelle le virus se transmet parmi les enfants qui jouent ensemble et ont des contacts physiques fréquents. Les fermetures d’écoles n’ont pas suffi à enrayer la propagation dans les quartiers et les camps de déplacés.
Mesures d’urgence et préoccupations mondiales
Face à cette crise sanitaire, le gouvernement congolais a pris des mesures d’urgence pour tenter de stopper la chaîne de transmission. Le Dr Kasita appelle la population à prendre conscience de la gravité de la situation et à suivre scrupuleusement les recommandations sanitaires pour éviter une catastrophe encore plus grande. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a également exprimé ses inquiétudes, mettant en garde contre la menace mondiale que représente cette nouvelle souche de variole du singe.
L’épidémie ne se limite pas aux frontières de la RDC. Le Burundi voisin est déjà touché, et il y a des craintes quant à une possible extension de la maladie à d’autres pays africains tels que le Soudan, la Centrafrique, l’Angola et la Zambie. En Afrique du Sud, 20 cas ont été signalés récemment, dont trois mortels. Cette situation renforce l’urgence d’une réponse coordonnée au niveau régional et international pour prévenir une crise sanitaire de grande ampleur.
Afrique du Sud : Jacob Zuma exclu de l’ANC
L’ANC a officiellement exclu l’ancien président, Jacob Zuma, de ses rangs. La commission disciplinaire du parti reproche à l’ancien chef d’État d’avoir pris la tête d’un parti rival de l’ANC aux dernières élections.
En Afrique du Sud, l’ANC a éjecté de ses rangs l’ancien président Jacob Zuma. La décision, signée ce lundi, mais ayant fuité dimanche, est la conséquence d’une procédure d’exclusion entamée depuis le 17 juillet 2024. En cause, la présidence par Jacob Zuma d’un parti opposé à l’ANC, uMkhonto we Sizwe (MK) et qui s’est présenté aux élections de mai. Tout ceci alors que l’ancien président continue de revendiquer son appartenance au parti de Nelson Mandela. Deux positions antinomiques, de l’avis des responsables de l’ANC.
« L’ancien Président Jacob Zuma a activement porté atteinte à l’intégrité de l’ANC et a fait campagne pour déloger l’ANC du pouvoir tout en affirmant qu’il n’avait pas rompu son adhésion. Sa conduite est inconciliable avec l’esprit de la discipline organisationnelle et la lettre de la constitution de l’ANC », a expliqué Fikile Mbalula, secrétaire général du parti. Jacob Zuma a la possibilité de faire appel devant la commission disciplinaire du parti dans un délai de 21 jours. Il sied de rappeler qu’en janvier déjà, l’ancien chef d’État avait été suspendu de l’ANC après s’être allié au MK.
Un des vétérans du vieux parti
Ayant intégré l’ANC en plein apartheid en 1959, Jacob Zuma est l’un des vétérans de ce parti créé en 1912 et un des héros de la lutte contre le régime de l’Apartheid. Élu à la Présidence de son pays en 2009, il sera contraint à la démission en 2018, soit un peu plus d’un an avant la fin de son mandat pour des faits de corruption très graves. Malgré sa déchéance, Jacob Zuma garde une forte popularité au sein d’une partie de la population et même dans une certaine frange de l’ANC.
Sa condamnation et son incarcération en 2021 pour outrage à magistrat avaient donné lieu à de violentes manifestations ayant entraîné la mort d’au moins 350 personnes dans le pays. Une autre preuve de son poids politique a été donnée par le résultat de son nouveau parti aux dernières élections où le MK a obtenu 58 des 400 sièges en jeu, soit 14.5 % des suffrages. En face, l’ANC n’a eu que 40 %, le score le plus bas réalisé par le parti depuis son accession au pouvoir. Ces résultats démontrent que la concurrence de Jacob Zuma a été fort nuisible au parti qui a été contraint pour la première fois à collaborer avec l’opposition
Afrique du Sud : Des sites historiques liés à Nelson Mandela reconnus par l’Unesco
L’Unesco a inscrit plusieurs sites historiques sud-africains liés à Nelson Mandela au patrimoine mondial, honorant sa mémoire et la lutte anti-apartheid.
L’Unesco a récemment inscrit plusieurs sites historiques d’Afrique du Sud au patrimoine mondial, une décision qui honore la mémoire de Nelson Mandela et la lutte contre l’apartheid. Ces lieux emblématiques, regroupés sous l’intitulé « Droits de l’homme, libération et réconciliation : sites de mémoire de Nelson Mandela », offrent une reconnaissance méritée à des sites symboliques de l’histoire sud-africaine.
Sharpeville : un tournant dans la lutte contre l’Apartheid
Parmi les sites inscrits figure Sharpeville, au sud de Johannesburg, tristement célèbre pour le massacre de 69 manifestants en 1960. Cet événement a marqué un point de non-retour dans la lutte contre l’apartheid, attirant l’attention internationale sur les injustices subies par la population noire en Afrique du Sud. La reconnaissance de Sharpeville par l’Unesco garantit que cet événement crucial ne sera jamais oublié.
Mqhekezweni : les racines de Mandela
Le village isolé de Mqhekezweni, dans la province du Cap Oriental, a également été ajouté à la liste. Ce village est central dans l’éducation de Nelson Mandela, qui y a passé une partie de sa jeunesse. C’est dans ce cadre rural qu’il a développé les valeurs et convictions qui ont façonné son activisme politique, telles que racontées dans son autobiographie, Un long chemin vers la liberté.
Les bâtiments de l’union : symbole de la réconciliation
Les bâtiments de l’Union à Pretoria, où Nelson Mandela a prêté serment en tant que premier président élu au suffrage universel en 1994, sont un autre site important. Ce lieu représente la transition pacifique de l’Afrique du Sud vers la démocratie et l’engagement de Mandela en faveur de la réconciliation nationale. La reconnaissance de ce site par l’Unesco souligne l’importance de ces valeurs pour les générations futures.
Un appel à la préservation du patrimoine
Malgré la popularité de certains sites comme Robben Island, de nombreux autres lieux historiques en Afrique du Sud ne reçoivent pas l’attention qu’ils méritent. L’Unesco espère que cette nouvelle inscription encouragera les autorités sud-africaines à mieux préserver et valoriser leur patrimoine. Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco, a déclaré que cette reconnaissance internationale vise à assurer que l’héritage de la libération de l’Afrique du Sud soit transmis aux générations futures.
Guinée : La junte présente un avant-projet de constitution
La junte militaire en Guinée a présenté un avant-projet de nouvelle Constitution, promettant des réformes majeures pour l’avenir politique du pays.
Le 29 juillet dernier, les militaires au pouvoir en Guinée ont franchi une étape importante en présentant un avant-projet de nouvelle Constitution. Ce document, composé de 205 articles, pourrait marquer un tournant significatif pour l’avenir politique du pays. La cérémonie de présentation, qui s’est tenue au siège du Conseil national de transition (CNT), a réuni des membres du gouvernement, des diplomates, des partis politiques et des acteurs de la société civile.
Les grandes lignes du texte
L’avant-projet de Constitution propose plusieurs réformes majeures. Parmi celles-ci, la limitation des mandats présidentiels à deux est l’une des plus notables. Cette mesure vise à empêcher les prolongations indéfinies au pouvoir, un problème récurrent en Guinée. Le texte prévoit également l’instauration d’un système de parrainage pour les candidats à la présidence, ainsi qu’un âge minimum de 35 ans et maximum de 80 ans pour se présenter aux élections.
Une autre innovation importante est la mise en place d’un Parlement bicaméral, composé d’une Assemblée nationale et d’un Sénat. Cette structure vise à renforcer la représentation et le débat démocratique au sein du pays. Selon Jean Paul Kotebedouno, rapporteur de la commission des lois, l’élaboration de cet avant-projet a suivi une démarche participative et inclusive, intégrant divers acteurs de la société guinéenne.
Vers un référendum
L’avant-projet de Constitution devra encore être enrichi lors de séances de travail thématiques avant d’être remis au président de la transition, le général Mamadi Doumbouya. Celui-ci s’est engagé à organiser un référendum sur le texte avant la fin de l’année. Ce processus vise à recueillir un consensus national sur la nouvelle Constitution, étape essentielle pour assurer sa légitimité et son acceptation par la population.
La présentation de cet avant-projet intervient près de trois ans après le coup d’État de septembre 2021 qui a renversé le président Alpha Condé. Depuis, la junte militaire a maintenu le pouvoir, malgré les pressions internationales pour un retour rapide à un régime civil. Le Premier ministre Amadou Oury Bah a récemment déclaré que le retour des civils au pouvoir en 2025 dépendrait de la tenue du référendum constitutionnel.
Les réactions de la société civile
Les réactions à cet avant-projet de Constitution sont mitigées. Si certains voient en ce texte une avancée vers la stabilité et la démocratie, d’autres restent sceptiques quant à la réelle volonté de la junte de céder le pouvoir. Les débats et discussions qui s’annoncent dans les prochains mois seront déterminants pour l’avenir politique de la Guinée.