Le Naufrage des Boatpeople haïtiens, des victimes du désespoir sur l’Ere de Garry Conille.

Le Boatpeople haïtien dans l’océan Atlantique est un thermomètre qui mesure la température du désespoir de la population haïtienne par rapport à une crise qui peut être sociale, économique ou politique.

L’histoire des Boatpeople haïtiens est très longue. Pour parler de la genèse des Boatpeople haïtiens, il faut remonter au début de la période coloniale en 1492.

Avant l’arrivée des colons espagnols sur l’île d’Haïti, le Pays était une terre d’accueil.
Il y avait un trafic Maritime inter régional entre les Taïnos, les Calinagos, les incas, les Mayas, etc …

Le Premier Boatpeople a eu lieu sur l’île d’Haïti en 1493, soit un an après le débarquement des colons espagnols sur l’île d’Haïti avec des sous-caciques qui refusaient d’admettre l’occupation espagnole de l’île d’Haïti.
Sur des Boumbas ( Canoës) , ils se dirigèrent à Cuba et vers d’autres îles de la Caraïbe. Spécialement , le Sous-cacique Hatuey qui fit embarquer toute sa famille sur des Boumbas pour se rendre à Cuba à Santiago pour fuir l’occupation espagnole. Ce fut le premier de Boatpeople qui a eu lieu sur l’île d’Haïti suite au débarquement des Européens.

Par la suite, au 17ème siécle, avec l’avènement de la mono culture sucrière qui va nécessiter une grande main d’oeuvre et des travaux pénibles.
En réaction, les esclaves vont s’organiser en bandes de marrons pour constituer un nouveau système qu’on appelle le Marronnage.
Le Marronnage se pratique dans les montagnes entre 70 à 80%. Mais, il y avait une grande quantité d’esclaves des Zones littorales qui prennent la fuite sur des petites embarcations pour se rendre ailleurs. Ce fut une 2ème catégorie de Boatpeople qui partaient de l’île d’Haïti.

Après l’indépendance d’Haïti en 1804, la nouvelle nation nègre devient une terre d’Azile pour accueillir tous ceux qui cherchent la liberté à travers le monde, nègres, blancs et mulâtres.

Il a fallu attendre jusqu’en 1915 avec l’occupation américaine, les paysans haïtiens qui révoltaient contre le système de Corvée instauré par les occupants américains, un groupe de pays traversaient la partie Est de l’île d’Haïti et d’autres ont pris la mer pour se rendre à Cuba, à la Jamaïque et dans d’autres pays de la caraïbe pour fuire l’occupation américaine de 1915.

Après la période de l’occupation américaine, il fallait attendre l’établissement du régime dictatorial des Duvalier pour assister à une nouvelle campagne de Boatpeople haïtiens vers la caraïbe et de l’Amérique du Nord, à cause de la férocité de la dictature et surtout, à cause de la persécution politique du régime en place contre ses opposants.

Ce phénomène allait se poursuivre jusqu’à la fin des années 1980.

Avec le premier coup d’état contre Jean Bertrand Aristide en 1991, surtout avec la question de zenglendo et de l’embargo commercial, on assistait à une nette augmentation du phénomène de Boatpeople en Haïti.

A partir de 2006, avec le deuxième mandat du Président René Garcia Préval, le Boatpeople haïtien a connu une baisse considérable, parce que le pays était plus ou moins stable avec René Garcia Préval.

Ce fut avec l’arrivée du régime PHTK au pouvoir, la jeunesse haïtienne allait faire face à un grand désespoir. Les jeunes haïtiens se transforment en nomades et cherchent du refuge partout à travers le monde, en Amérique du Sud ( Brésil, Chili, Paraguay, Argentine, etc ..) , en Amérique du Nord, en Europe, en Asie, en Afrique et dans les Caraïbes.

Aujourd’hui, avec le Conseil Présidentiel de Transition et du Gouvernement de Garry Conille, on assiste à une remontée du phénomène de Boatpeople en Haïti, celà traduit clairement que le peuple haïtien n’a pas de confiance en ce nouvelle équipe qui est au pouvoir, surtout avec le problème de l’insécurité et des crises politique et économique que nous connaissons actuellement dans le pays.

Donc, le Gouvernement de Garry Conille doit comprendre que le phénomène de Boatpeople qui a actuellement dans le pays est un thermomètre qui mesure la température du désespoir de la population haïtienne avec sa présence au pouvoir.

Ulysse Jean Chenet