Dans une entrevue sur NPR, un réseau de radiodiffusion et de service public aux USA, Jimmy Chérizier, alias « Barbecue », chef de la coalition « G9 » et leader de l’alliance des deux plus importantes coalitions de gangs en Haïti : « G9 » et « G Pèp », plus connue sous le nom de « Viv Ansanm », a laissé entendre que les membres de l’alliance sont prêts à affronter les forces non-onusiennes (mais autorisées par l’ONU) de la Mission Multinationale de Soutien à la Police Nationale d’Haïti (PNH), dans sa lutte contre les gangs, dirigées par le Kenya, qui s’apprêtent à débarquer en Haïti d’ici la fin mai.
Jimmy Chérizier a déclaré que les gangs se préparent à un long combat et s’attendent à ce que beaucoup de sang soit versé, avant que les forces internationales (d’au moins 3,000 hommes) ne se fatiguent et ne se retirent d’Haïti. Interrogé sur ses chances de survie, « Barbecue », convaincu d’être un révolutionnaire libérateur, a déclaré : « ma vie dépend de Dieu et de mes ancêtres. Si Jean-Jacques Dessalines s’était inquiété pour sa vie, Haïti ne serait pas libre aujourd’hui. »
Toutefois, il est bon de rappeler que, la semaine écoulée, lors d’une manifestation de force ou un grand nombre de membre de gangs lourdement armés ont marché dans les rues de la capitale contre la venue de la Mission Multinationale, au milieu de ces manifestations, des leaders de gangs faisaient pression sur leurs membres pour qu’ils ne fuient pas en province, avant l’arrivée des forces internationales. Ceux-ci étaient visiblement divisés et craignent de devoir affronter des militaires d’expériences et des troupes policières d’élites bien formées et bien équipées.
En outre, le vendredi 17 mai 2024, la Police à fait battre en retraite les bandits armés qui avaient pris d’assaut et occupé, la veille, les locaux de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSC/CA), situés à la rue de la Réunion, à quelques mètres du Palais National. Les bandits ont emporté des matériels de bureau ainsi que le système de surveillance et ont brulé des documents.
Par ailleurs, dans son discours prononcé à l’occasion de la fête du Drapeau et de l’Université, le 18 mai 2024, le président du Conseil Présidentiel de Transition, l’ancien sénateur Edgard Leblanc Fils, a déclaré : « il n’y a pas de territoire perdu, chaque mètre de notre territoire est la possession de l’État Haïtien ».
Le numéro un du CPT a présenté le drapeau national comme le symbole de l’autorité de l’État. Il persiste et signe que le bicolore haïtien flottera partout bientôt, et souligne que le règne de l’insécurité permanente prend fin.
L’ancien président du Sénat de la République prêche, par ailleurs, l’unité entre tous les Haïtiens. Il présente le 221e anniversaire de la création du bicolore, comme un nouveau départ pour le pays, en proie à des difficultés de toutes sortes, des difficultés qui incitent des jeunes à fuir. La population perd espoir, il faut redonner force à notre drapeau. La délinquance, la corruption et la mort sont devenues monnaie courante, ce que regrette le président du Conseil Présidentiel de Transition.
Emmanuel Saintus