Kemi Seba
Les autorités françaises menacent de retirer à l’activiste Kemi Seba sa nationalité française. Pour quelles raisons ?
L’activiste Kemi Seba, de nationalité franco-béninoise, a reçu une lettre des autorités françaises l’informant qu’il pourrait se voir retirer sa nationalité française. Le ministère français de l’Intérieur reproche à l’activiste ses prises de position hostiles à la France. Paris dénonce notamment ses messages «outranciers» sur les réseaux sociaux contre la France, ses représentants et ses forces militaires.
«Atteinte aux intérêts français»
Le ministère considère que les agissements de Kemi Seba constituent une déloyauté manifeste envers la France. «Vous organisez ou participez à des manifestations et conférences dans divers pays», lui reproche-t-on. Paris lui reproche de «diffuser des messages hostiles à la France, critiquant la présence française en Afrique que vous qualifiez de néocolonialisme».
«Votre comportement et vos propos révèlent une posture constante et actuelle résolument anti-française, susceptible de porter gravement atteinte aux intérêts français et de nature à caractériser une déloyauté manifeste à l’égard du pays dont vous avez la nationalité», poursuit la note pondue par les autorités françaises. L’activiste a 30 jours pour répondre aux accusations portées contre lui.
Kemi Seba, un habitué des faits
Le Conseil d’État statuera ensuite sur son cas. La réaction de celui avait brûlé un billet de 5000 FCFA n’a pas tardé. L’activiste a déjà réagi sur les réseaux sociaux, qualifiant la lettre du ministère de l’Intérieur de «déclaration de guerre coloniale». Il dit toutefois considérer cette décision de retrait comme une décoration. Pour rappel, Kemi Seba est un activiste panafricaniste et fondateur du mouvement «Urgence panafricaniste».
Kemi Seba est connu pour ses positions controversées et ses critiques acerbes de la France. A travers de nombreuses mobilisations en Afrique francophone, le fondateur d’Urgences panafricanistes a amplifié la contestation contre le Franc CFA et la Françafrique. À la suite de manifestations contre le néocolonialisme, il est devenu persona non grata dans de nombreux pays.
RDC : combats intenses entre l’armée et les rebelles du M23 dans l’Est du pays
Des violences en RDC
Les combats entre l’armée de la République Démocratique du Congo et les rebelles du M23 se sont intensifiés, depuis hier, lundi, dans l’Est du pays. Aucun bilan n’est pour le moment fourni.
De violents affrontements ont éclaté, lundi, entre l’armée congolaise, appuyée par des milices locales, et les rebelles du M23, dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Cette région est déjà sous le contrôle partiel des rebelles, soutenus par le Rwanda, qui occupent plusieurs localités et villes.
Plusieurs fronts dans le territoire de Rutshuru
Des combats intenses ont eu lieu sur plusieurs fronts dans le territoire de Rutshuru, frontalier avec l’Ouganda. Des détonations d’armes lourdes, des bombardements et des frappes d’artillerie ont été entendus toute la journée, provoquant des déplacements massifs de populations. Des milliers d’habitants ont fui vers la brousse et les montagnes pour échapper aux combats.
Pour l’heure, aucun bilan, humain encore moins matériel, n’a été fourni par les autorités congolaises. La situation humanitaire est déjà très préoccupante dans la région, avec des millions de personnes exposées aux violations des droits de l’homme, aux privations et à la violence. A l’international, c’est l’inquiétude, après des condamnations répétées.
Craintes d’une déstabilisation de la région
L’Union Européenne s’est dite «extrêmement préoccupée» par l’escalade de la violence et l’aggravation de la situation humanitaire. Le M23 exige un «dialogue direct» avec Kinshasa, qui refuse pour l’instant toute négociation avec les rebelles. Les autorités congolaises ont posé des conditions pour dialoguer avec le Rwanda, accusé par l’ONU et plusieurs chancelleries occidentales de soutenir le M23.
Ces rebelles, vaincus en 2013, ont repris les armes en 2022 pour exiger le respect des accords de paix conclus précédemment avec le gouvernement. La situation dans l’Est de la RDC est très volatile. Les combats entre l’armée et les rebelles du M23, ainsi que le soutien du Rwanda aux rebelles, font craindre une escalade de la violence et une déstabilisation de la région.
Iwájú, pionnier de l’animation africaine sur Disney+
Détail de l’affiche de la série Iwájú
La plateforme de streaming Disney+ réalise un tournant historique en lançant Iwájú, sa première série d’animation réalisée en Afrique. Ce projet novateur, fruit d’une collaboration inédite entre Disney et le studio panafricain Kugali, offre une vision futuriste et vibrante de Lagos, la capitale nigériane.
Iwájú, qui signifie « futur » en yoruba, se déroule dans une mégalopole futuriste où la technologie et la tradition se rencontrent. L’histoire suit Tola, une jeune fille ingénieuse issue d’une famille aisée, et son ami Kole, un garçon débrouillard vivant dans un quartier défavorisé. Ensemble, ils explorent les complexités de l’amitié, de la famille et de l’ambition dans un monde en constante évolution.
La culture Yoruba, originaire de l’Afrique de l’Ouest et principalement répandue au Nigeria, au Bénin et au Togo, est l’une des plus riches et des plus complexes du continent. Elle est renommée pour ses contributions significatives dans les domaines de l’art, de la musique, de la religion et de la philosophie. Les Yorubas possèdent un patrimoine artistique vibrant, manifeste dans leurs sculptures élaborées, leurs masques cérémoniels et leurs textiles colorés, tels que le fameux Aso Oke.
Sur le plan spirituel, la religion Yoruba est polythéiste, centrée sur le culte des Orishas, des divinités incarnant les forces de la nature et les aspects de l’expérience humaine. En outre, la société Yoruba est organisée autour de structures familiales et communautaires étendues, et elle est célèbre pour sa philosophie de vie axée sur le caractère, la sagesse et la communauté.
Un projet ambitieux aux multiples résonances
La série ne se contente pas de divertir ; elle aborde également des thématiques sociales importantes telles que les inégalités, l’éducation et l’impact des nouvelles technologies. Cette approche audacieuse permet de donner une voix aux jeunes Africains et de mettre en lumière les défis et les aspirations du continent.
Acclamée par la critique et saluée par le public, Iwájú s’impose déjà comme une référence en matière d’animation africaine. La série a reçu des critiques élogieuses pour sa qualité visuelle exceptionnelle, sa narration captivante et sa représentation authentique de la culture africaine.
Iwájú marque un tournant décisif pour l’industrie de l’animation africaine. En s’associant à des talents locaux et en offrant une plateforme à des histoires africaines originales, Disney+ contribue à la création d’une nouvelle ère de créativité et d’innovation sur le continent.
Surpoids et obésité en Afrique : Une montée alarmante
Obésité dans le monde
Le 4 mars est l’occasion, à travers la Journée Mondiale de l’obésité, de revenir sur ce fléau qui touche le monde entier, dont l’Afrique. Le surpoids et l’obésité sont devenus des problèmes de santé publique majeurs dans le monde entier, y compris sur le continent africain, traditionnellement plus associé à la malnutrition. En effet, ces dernières années, une tendance inquiétante a été observée avec une augmentation rapide du nombre de cas de surpoids et d’obésité dans de nombreux pays africains.
L’Afrique n’est pas a l’abri de l’augmentation croissante de l’obésité dans le monde. Aujourd’hui, 43% des adultes dans le monde présentent un excès de poids. Un chiffre qui a doublé, depuis les années 1990, pour les adultes. Mais surtout il a quadruplé chez les jeunes âgés de 5 à 19 ans. Une situation catastrophique car si les choses continuent au même rythme, les chiffres doubleront à nouveau, d’ici 2035. Avec des conséquences catastrophiques en matière de santé de la population, par exemple sur les cas de diabètes qui explosent.
Les causes de l’obésité sont multiples
Les causes de cette montée alarmante sont diverses. Elles incluent des changements dans les modes de vie, notamment une alimentation de plus en plus riche en calories et en aliments transformés. mais cela se combine à une diminution de l’activité physique due à la sédentarisation croissante des modes de vie. Ces changements sont en partie dus à l’urbanisation rapide et aux évolutions socio-économiques qui entraînent des modes de vie plus occidentalisés.
Les conséquences de l’obésité et du surpoids sont graves, augmentant le risque de nombreuses maladies non transmissibles, telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2 et certains types de cancer. En Afrique, où les systèmes de santé sont souvent déjà sous pression, l’augmentation de ces maladies liées à l’obésité représente un défi majeur. L’insuffisance pondérale et l’obésité en 2022 concernaient notamment les nations insulaires du Pacifique et des Caraïbes ainsi que celles du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord
Des mesures urgences nécessaires
Face à cette situation, des mesures urgentes sont nécessaires. Il est impératif de promouvoir des modes de vie plus sains, comprenant une alimentation équilibrée et une activité physique régulière. Les gouvernements et les organisations de santé publique doivent également travailler ensemble pour sensibiliser la population aux risques associés au surpoids et à l’obésité et pour développer des politiques efficaces de prévention et de traitement. Il est essentiel de prendre des mesures proactives pour inverser cette tendance et protéger la santé des générations futures.
Article de The Lancet
A l’occasion de la Journée Mondiale de l’Obésité, le magazine The Lancet a publié une étude détaillé sur la problématique du surpoids. Ainsi, il est montré que l’augmentation de la prévalence de l’obésité en Afrique subsaharienne est particulièrement remarquable chez les femmes, tandis que chez les hommes de cette région, il a été observé une baisse du double fardeau de la sous-alimentation et de l’obésité.
Cependant, chez les femmes de l’Afrique subsaharienne, la baisse de la sous-alimentation a été contrebalancée par une augmentation de l’obésité, entraînant peu ou pas de changement dans leur prévalence combinée. Cette dynamique souligne la nécessité d’adopter une approche différenciée dans la lutte contre l’obésité entre les sexes et entre les régions au sein de l’Afrique.
L’augmentation de la prévalence de l’obésité en Afrique subsaharienne reflète une tendance globale d’augmentation de l’obésité observée dans la plupart des pays du monde, soulignant l’urgence de politiques de santé publique efficaces pour aborder ce problème croissant. La situation en Afrique subsaharienne est particulièrement préoccupante compte tenu des défis existants liés aux systèmes de santé et à l’accès à des aliments nutritifs.
Problème de l’obésité et du surpoids au Maghreb : Une préoccupation croissante
Au Maghreb, la montée de l’obésité et du surpoids est devenue une préoccupation de santé publique majeure. Cette augmentation est particulièrement notable dans les pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, affectant les deux sexes. Les défis posés par l’obésité et le surpoids au Maghreb sont exacerbés par les structures socio-économiques et les systèmes de santé, souvent mal équipés pour faire face à cette charge croissante. A noter cependant que le gavage des femmes est heureusement une pratique qui recule.
Édith Nakamura ou Aya Piaf, la culture franco-africaine aux JO de Paris
Aya Nakamura
La rumeur selon laquelle Aya Nakamura pourrait interpréter une chanson d’Édith Piaf lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024 captive l’attention des médias et du public. Cette spéculation a pris racine suite à une rencontre notable entre la chanteuse d’origine malienne et le Président Emmanuel Macron, à l’Élysée, le 19 février dernier.
L’idée d’un hommage à la légendaire Édith Piaf par une des figures les plus dynamiques de la scène musicale actuelle, Aya Nakamura, a émergé de l’entrevue ente Emmanuel Macron et Aya Nakamura. Cette dernière aurait fait part de son admiration pour Edith Piaf et le Président lui aurait alors demandé de reprendre un morceau de « La Môme » pour la cérémonie d’ouverture des JO de Paris.
Aya Nakamura et Édith Piaf : un duo improbable pour une fusion audacieuse de générations et de cultures
Aya Nakamura, née Aya Danioko, est une auteure-compositrice-interprète malienne, née le 10 mai 1995 à Bamako. Elle a passé sa jeunesse en France et a obtenu sa nationalité française, en 2021. Elle est reconnue pour son énergie et ses mélodies qui ont conquis le monde entier, en faisant d’elle l’artiste francophone contemporaine la plus connue au monde.
L’idée qu’Aya puisse reprendre une chanson d’Edith Piaf lors de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris serait un coup marketing de taille. Allier « La Môme », qui est encore la chanteuse française la plus reconnue, à celle qui aujourd’hui l’a remplacé dans les mémoires, serait une belle image. La fusion des cultures avec la langue française comme dénominateur commun serait une affirmation de la continuité culturelle. Désormais, les spéculations vont porter sur le titre choisi. Les grands classiques, « La Vie en rose », « L’hymne à l’amour » ou « Non, je ne regrette rien », qui pourraient résonner magnifiquement dans un arrangement moderne ou un titre moins connu dont les paroles pourraient porter davantage un message.
En tous cas, l’association de ces deux artistes symboliserait une célébration de la diversité et de la richesse de la culture française. Ce serait une image symbolisant son histoire profonde et sa vitalité actuelle, mais aussi une mise en avant de l’Afrique. Aya Nakamura, avec ses racines maliennes, représente la France multiculturelle d’aujourd’hui, tandis qu’Édith Piaf incarne le patrimoine musical intemporel du pays.
L’héritage de Nakamura et son lien avec l’Afrique
Aya Nakamura, née Aya Danioko, a marqué l’industrie musicale avec sa voix forte et son mélange unique de pop, de R&B et d’influences africaines. L’ascension fulgurante de cette fille issue d’une famille de griot montre une trajectoire impressionnante, marquée par des hits internationaux comme « Djadja » et « Pookie ». Ses chansons, chantées principalement en français mais saupoudrées de termes issus du jargon urbain et de références à ses racines, ont solidifié son statut de star mondiale, tout en restant profondément ancrées dans son héritage culturel.
Le lien de Nakamura avec l’Afrique, notamment à travers ses origines et ses thèmes musicaux, joue un rôle crucial dans sa popularité et son identité artistique. Elle symbolise une génération de Français d’origine africaine qui embrasse et célèbre ses deux cultures, contribuant ainsi à la diversité de la scène musicale française et au dialogue interculturel.
Réception et attentes
En définitive, si cette collaboration se concrétise, elle pourrait non seulement honorer deux icônes culturelles françaises de générations différentes, mais aussi symboliser un pont entre le passé et le présent, offrant un moment mémorable de célébration et d’unité, lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques. Toutefois, jusqu’à la confirmation officielle, cette perspective reste un sujet de spéculation pour les fans et les critiques.