L’avocat André Charléus, a été tué et son cadavre brûlé à Montrouis, alors que l’avocat Pierre
Jacques Philomé Ambroise a été tué par balle au Cap-Haïtien.
Il y a du sang sur le sol du Cap-Haïtien à cause de l’insécurité. Maître Pierre Jacques
Philomé Ambroise a été assassiné, le jeudi 14 avril, par des individus armés, non identifiés.
L’homme de loi était sur le point de regagner sa maison, dans la zone de «Delije», quand il a été
attaqué par des assaillants lourdement armés, sur la Route Nationale #1. Pierre Jacques Philomé
Ambroise a été pris dans une embuscade sur la route où une barricade de pierres a été érigée par
les criminels, de manière à mieux atteindre leur cible.
Un jour plus tôt, André Charléus, avocat au barreau de St-Marc, a été tué puis son
cadavre calciné dans la commune de Montrouis, par des bandits armés, dans un contexte de
conflit terrien. L’avocat a été assassiné puis son cadavre brûlé par des individus non identifiés, le
mercredi 13 avril, dans la commune de Montrouis, dans une affaire de conflit terrien. Étant sur la
route pour se rendre à son domicile, situé dans la commune de l’Arcahaie, l’homme de loi,
avocat des paysans de Piatre, a été tué au niveau de Montrouis. La victime était à bord de son
véhicule, quand des individus armés ont tiré sur le véhicule et l’ont atteint. Charléus est mort sur
le coup. Ses assassins ont ensuite pris son cadavre et l’ont traîné sur la Route Nationale #1, avant
d’y mettre le feu, selon les informations. Dans la zone de Piatre, le phénomène de spoliation des
terres des paysans est monnaie courante. 25 maisons ont été brûlées dans des conflits terriens.
D’autre part, à la suite de l’enlèvement de deux personnes dans la résidence de Mgr. Max
Leroy Mésidor, à Péguy-Ville, l’Archevêché de Port-au-Prince annonce la fermeture de l’oratoire St-
Charbel jusqu’à nouvel ordre. L’Archevêché de Port-au-Prince dénonce, à travers une note de
presse, le kidnapping de deux personnes à l’oratoire Saint-Charbel, résidence privée de Mgr.
Max Leroy Mésidor, située à Péguy-Ville, dans la commune de Pétion-Ville, le jeudi 13 avril
- Ce lieu de culte est fermé jusqu’à nouvel ordre, annonce l’Archevêché.
Les cas de kidnapping se multiplient à Port-au-Prince et sont perpétrés partout, même
dans les lieux de culte. L’église catholique peut en témoigner, à l’image du dernier rapt perpétré
à l’oratoire Saint-Charbel, résidence de l’Archevêque de Port-au-Prince, à Péguy-ville, jeudi
dernier. Selon l’Archevêché, des bandits armés et bien vêtus se sont introduits à l’oratoire, à la
fin d’une messe que présidait Mgr. Max Leroy Mésidor, et ont kidnappé deux personnes, ce jour-
là. Dans leur fuite, les criminels ont renversé deux autres personnes qui ont dû être hospitalisées
en urgence. À la suite de cet acte, les responsables de l’Église catholique annoncent la fermeture
de l’oratoire St-Charbel jusqu’à nouvel ordre et en ont profité pour exprimer leur indignation.
«Cet acte d’enlèvement, qui en est un de trop, porte atteinte, tout à la fois, à l’intégrité d’un lieu
de culte qui est un lieu sacré et à la liberté de mouvement et de circulation des personnes dans le
pays», dénoncent-ils.
L’Archevêché de Port-au-Prince exhorte en ce sens les autorités étatiques à garantir la
sécurité des vies et de biens, à poursuivre et à condamner ceux qui font fonctionner l’industrie du
kidnapping en en tirant profit.
Outre l’Archevêché de Port-au-Prince, d’autres structures de l’Église catholique dans le
pays comme l’Association Haïtienne des Religieux (AHR), l’Association Nationale des Fidèles
Charismatiques (ANFC), Fondasyon Pitit Manman Mari ou encore Solèy Lafwa ont condamné
cet acte, tout en dénonçant la situation qui règne dans le pays. «Lè yo atake tout enstitisyon ki se
potomitan sosyete a, jous yo rive sou Legliz la, e yon mannyè pi dirèk rezidans Achevèk
Pòtoprens la, se tout poto ki kenbe kay la (peyi Dayiti) yo deside vide atè. Konsa, kay la pa p
fouti kontinye kanpe».
Les cas de kidnapping sont en nette augmentation en Haïti, depuis plusieurs mois. 389
personnes ont été enlevées entre janvier et mars 2023, selon les données du Centre d’Analyse et
de Recherche en Droits de l’Homme (CARDH). Comparé au premier trimestre de l’année 2022,
ce phénomène a connu une augmentation de 173%, selon l’organisation de défense de droits
humains.
Emmanuel Saintus