«Ba li pa ba li», non, ce n’est pas un parmi les refrains libidineux du Roi Coupé, dit Gesner
Henri. C’est plutôt le faux rythme du Gouvernement d’Ariel Henri. C’est cette cadence qui
anime la communication des figurines qui font office d’autorité. Il ne faut pas croire qu’ils ont
inventé un nouveau Konpa. Ce n’est qu’une interprétation médiocre de la veille musique néo-
esclavagiste séculaire qui se joue en Haïti.
C’est à lui de donner le «La», dans ce domaine, et il ne se fait pas prier. Oyez son
entrevue, lors de la rencontre des pays de la zone des Caraïbes, et vous comprendrez son
expertise dans le double langage. À une question d’un journaliste sur les sanctions prises contre
ceux qui financent la terreur contre la population haïtienne, pince-sans-rire, il déclara que les
sanctions sont utiles et efficaces. Pourtant, depuis la publication des sanctions, c’est comme si les
chiens étaient lâchés. Les kidnappings ont augmenté, l’étau se resserre davantage sur la zone
métropolitaine et les calamités de la population sont amplifiées. Ainsi, fait-il un clin d’œil à ses
tuteurs pour les encourager dans leurs entreprises vaines. Il fallait aussi dire un mot à ceux qui
financent les gangs et supportent son régime. Il s’est empressé d’ajouter que les sanctions, il ne
les a pas demandées et n’a pas fourni la liste des personnes sanctionnées. Bien au contraire, il
attend des preuves pour donner suite. Probablement, une suite comparable à celle du Juge de la
Floride qui entend les assassins de l’ex-président Jovenel Moïse.
Méfiez-vous, le «ba li pa ba li» ne concerne que la stratégie de communication. En
termes d’action, c’est difficile d’égaler leur volonté de malfaisance, vis-à-vis du peuple. Ariel
Henri ne fait qu’allonger la liste des gouvernements qui n’ont fait aucune bonne action pour le
pays. Il est en train de faire un sans-faute, compte tenu de la feuille de route qu’il a reçue de ceux
qui l’ont mis au pouvoir. Il emploie tous les moyens à sa disposition pour empêcher toute
mobilisation populaire et l’émergence de nouveau leadership: clientélisme, corruption,
répression policière, instrumentalisation de la justice, tout le répertoire des régimes fascisants. Il
s’assure que le dossier PetroCaribe soit bien mis sous l’éteignoir. Les monopoles des oligarques
sont maintenus. Le dossier de l’assassinat du président Jovenel Moïse passe en eau de boudin. Il
travaille pour remettre le pouvoir à celui que ses donneurs d’ordres lui indiqueront. Et, si
possible, il pourra faire sauter les quelques verrous qui restaient dans la Constitution pour
garantir quelques libertés et obliger les voleurs qui pillent l’État à rendre des comptes. Et, le
meilleur, il laisse filer le temps et jouit des privilèges de sa fonction. Ceux qui pensent qu’il doit
être un con, parce qu’il aime s’entourer de ces espèces, je crains que vous vous trompiez.
Guy Craan MD, MSc.
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