Le kidnapping a connu une baisse de 15,06%
857 cas de kidnapping ont été recensés en Haïti pour l’année 2022, contre 1009 pour l’année 2021, selon
un rapport du Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme (CARDH). Près de 1 000
personnes ont été privées temporairement de leur liberté en 2022 par des gangs armés. Le CARDH
indique que sa cellule d’observation de la criminalité a recensé 857 cas de kidnapping pour l’année
- Le nombre de personnes enlevées a connu une baisse de 15,06%, selon le CARDH avec 857
cas pour l’année 2022 contrairement à 1 009 cas pour l’année 2021. Parallèlement, le nombre
d’étrangers enlevés pour l’année 2022 a augmenté de 39,62%, par rapport à l’année 2021. Au moins
74 étrangers ont été kidnappés en 2022 contre 53 l’année dernière, selon le dernier bulletin publié
par l’organisation de défense de droits humains, le 5 janvier 2023, a affirmé l’institution dirigée par
Gédéon Jean.
Entre autres, le CARDH informe que deux facteurs ont permis cette baisse spectaculaire du
nombre des cas de kidnapping enregistrés au dernier trimestre de 2022. «Premièrement, il s’agit de
l’ensemble des efforts réalisés par la Police nationale contre le grand banditisme, le trafic d’armes et
de munitions sur le territoire et contre les contrebandes. Deuxièmement, l’organisme de défense des
droits humains précise que les sanctions multilatérales prises principalement par les États-Unis et le
Canada contre de puissants chefs de gangs, des hommes politiques et des membres influents du
secteur des affaires en Haïti, ont contribué également à ce résultat. «Les opérations menées par la
Police, particulièrement à la Croix-des-Bouquets contre le gang 400 Mawozo, responsable
d’environ 50 % des enlèvements de l’aire métropolitaine à partir de juillet 2021, dont 16
missionnaires américains le 16 octobre 2021, ont largement contribué à la diminution du
phénomène. La plupart de ses membres ont été stoppés, d’autres arrêtés… Ce gang serait sur le
point d’être désintégré.
»Les mesures prises par l’administration Ariel Henry, pour contenir le trafic d’armes et de
munitions ainsi que la contrebande, ont contribué à la diminution du phénomène. Le directeur
général de l’Administration générale des Douanes (AGD), Romel Bell, a été révoqué et remplacé
par Julcène Édouard, installé le 1 er juillet 2022. Le wharf de Port-de-Paix, haut lieu du trafic
d’armes et de munitions, de la contrebande et autres, a été fermé après le dernier scandale
impliquant les bateaux Miss Lilie One et El Shaddai. Les recettes de l’État ont augmenté: 8
milliards de gourdes pour le mois d’août contre 5 milliards pour le mois précédent; 10 milliards
pour le mois de décembre», a révélé le CARDH. Néanmoins, en conférence de presse le 29
décembre 2022, la Police a présenté son bilan: 1 140 opérations policières menées; 149 bandits tués;
41 otages libérés; 93 tentatives d’enlèvement déjouées (Port-au-Prince et Artibonite).
«En somme, le nombre des sanctions prises contre Jimmy Cherisier, alias Barbecue, chef de
la coalition G9 an fanmi e alye, par les Nations unies dans sa Résolution 2653, le Canada, les États-
Unis, la Grande-Bretagne, la Suisse, contre Joseph Wilson (alias Lanmo Sanjou), dirigeant du gang
400 Mawozo opérant principalement à la Croix-des-Bouquets; Germaine Stephenson (alias
Gaspiyay), dirigeant aussi du gang 400 Mawozo; Vitelhomme Innocent, chef du gang Kraze baryè
opérant à Torcelle et à Tabarre et à l’encontre des personnalités politiques et du monde des affaires,
ont conduit à une diminution du kidnapping sur le territoire.»
Les mécanismes de sanctions, dont l’application est en cours, visent aussi et surtout ceux qui
soutiennent les gangs (financements et autres) et qui sont dans le trafic d’armes et de munitions, la
contrebande, la drogue, le blanchiment… Ces sanctions visent les vrais «maîtres» du kidnapping et
de la criminalité en Haïti, a fait savoir le CARDH.
Emmanuel Saintus