Depuis 1992, les représentants de 198 pays ainsi que des acteurs de la société civile se réunissent annuellement pour la Conférence des Parties (COP). Lors de l’édition de cette année, qui se tient du 6 au 18 novembre à Charm el-Cheikh, en Égypte, le financement de la lutte contre le réchauffement climatique dans les pays en développement sera probablement le sujet le plus abordé. Par contre, le jeune doctorant en changement climatique, Jacky Duvil, pense que les derniers engagements climatiques internationaux en date sont très loin de répondre à cet engagement, à savoir: limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 degré Celsius, d’ici la fin du siècle.
La Conférence des Parties désigne couramment la réunion annuelle des États pour fixer les objectifs climatiques mondiaux. En fait, la COP est une forme d’organisation propre à certaines conventions internationales.
En 1992, l’ONU a organisé le Sommet de la Terre, à Rio de Janeiro, au Brésil, au cours duquel, la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) a été adoptée. Au terme de cet instrument international, les nations ont convenu de «stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère pour empêcher toute interférence dangereuse de l’activité humaine sur le système climatique».
L’objectif est d’examiner l’application de la Convention et de tout autre instrument juridique que les parties adoptent et de prendre les décisions nécessaires pour promouvoir l’application effective de la Convention, y compris les dispositions institutionnelles et administratives.
Cette année marque le 27e sommet annuel, ou COP27. Selon sa Présidence, la COP27 consistera à sortir des négociations et à « planifier la mise en œuvre » de toutes ces promesses liées à la COP 21. L’Égypte a appelé à une action complète, opportune, inclusive et à grande échelle sur le terrain.
Cette conférence verra des négociations sur certains points non réglés après Glasgow en 2021. Ces questions comprennent le financement des «pertes et dommages», afin que les pays en première ligne de la crise puissent faire face aux conséquences du changement climatique qui vont au-delà de ce à quoi ils peuvent s’adapter, et la réalisation de la promesse de 100 milliards de dollars chaque année provenant du financement de l’adaptation, des pays développés vers les pays à faible revenu.
Bien que la COP27 s’attende à ce que les nations enregistrent et évaluent leurs progrès vers le renforcement de la résilience et l’aide aux communautés les plus vulnérables, cela signifie que les pays devront prendre des engagements encore plus détaillés et ambitieux dans les composantes d’adaptation de leurs plans climatiques nationaux.
L’année dernière, les pays développés ont convenu d’au moins doubler le financement de l’adaptation, et de nombreuses parties prenantes demandent des niveaux encore plus élevés de financement de l’adaptation, pour correspondre aux montants actuellement dépensés pour l’atténuation, comme le prévoit l’Accord de Paris. Mais, jusqu’à présent, les dirigeants ne sont pas à la hauteur pour faire respecter l’accord de Paris, a souligné l’écologiste Jacky Duvil, lors d’une interview.
Les derniers engagements climatiques internationaux en date sont très loin de répondre à cet engagement: limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 degré Celsius, d’ici la fin du siècle. Les COP sont plus politiques et économiques que scientifiques. Les dirigeants des grands pays pollueurs ne veulent ni réduire, ni transformer en profondeur leur économie et leur société. L’homme joue avec le feu, a soutenu le jeune cadre écologiste. De ce fait, seule une transformation profonde des économies et sociétés peut sauver la planète de la catastrophe climatique. Il ne faut pas seulement négocier diverses extensions du traité, pour établir des limites d’émissions juridiquement contraignantes, par exemple comme le Protocole de Kyoto en 1997 et l’Accord de Paris adopté en 2015, dans lequel tous les pays du monde ont convenu d’intensifier leurs efforts pour essayer de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C au-dessus des températures préindustrielles et renforcer le financement de l’action pour le climat.
À en croire Jacky Duvil, Il faut en outre passer à l’action pour réduire réellement l’émission des GES. La COP27 doit donner l’opportunité aux grandes compagnies pollueuses, de travailler avec des experts, des organisations non lucratives, des industriels et des gouvernements, pour encourager des actions qui rendront notre chaîne de valeur durable.
Il est important de souligner que les pertes causées par les catastrophes climatiques en Haïti ont augmenté de manière significative avec près de 400 millions de dollars américains en 2020. Ce qui représente environ 50% de l’aide internationale et 20% du budget de l’État. Cette situation est alarmante et inquiétante pour un pays comme Haïti.
Cette COP 27 est une opportunité pour qu’Haïti présente ses enjeux ! Les crises environnementales menacent la survie de la population et constitue un obstacle de taille à la croissance économique, au bien-être des Haïtiennes et des Haïtiens, et à la stabilité du pays. L’État Haïtien, via le Ministère de l’Environnement, doit saisir cette opportunité pour trouver des financements, afin de réduire les incidences négatives des changements climatiques contribuant à aggraver la crise environnementale, mais aussi d’appeler les pays développés à prendre les mesures pour réduire considérablement leurs émissions de GES, par la mise en place de politiques énergétiques plus vertes et plus agressives, et par une suspension des subventions à l’exploitation des hydrocarbures fossiles, notamment le charbon. L’accent doit être mis sur l’adaptation comme la principale priorité du pays qui doit contribuer à augmenter, de façon durable, sa résilience aux variations des conditions climatiques extrêmes.
Il convient aussi d’intégrer les pertes et préjudices liés aux effets néfastes des changements climatiques, afin de répondre aux exigences environnementales et socio-économiques du pays.
Cette réflexion marquera certainement un grand sujet de conversation à Charm El-Cheikh. La Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques est claire sur le fait que pour répondre aux risques climatiques actuels et futurs, il est nécessaire d’augmenter considérablement l’ampleur du financement de l’adaptation, à partir de toutes les sources – publiques et privées.
Smith Prinvil