Le parquet de Port-au-Prince a émis un mandat d’arrêt contre Jean Mardoché Vil, président permanent de l’Église épiscopale, pour trafic d’armes et de munitions, portant la signature de Jacques Lafontant, commissaire du gouvernement près le tribunal de première instance de Port-au-Prince. En outre, des personnes non identifiées ont tenté d’incendier le tribunal de paix des Cayes, le jeudi 22 septembre 2022.
«Je confirme que le mandat d’arrêt est émis contre le Père Vil, haut dignitaire de l’Église Épiscopale d’Haïti. Il est vrai que le dossier est au Parquet, après un signalement partiel de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) mais, en attendant, l’enquête se poursuit», a déclaré le chef du Parquet, évoquant son malaise en tant que professionnel du droit dans cette situation où la DCPJ continue d’enquêter, alors que l’affaire a été transmise au cabinet d’instruction.
«Nous sommes en présence de ce que j’appelle une «non-conformité acceptable», a expliqué le commissaire du Gouvernement, rappelant que l’abbé Jean Mardoché Vil a été invité, à deux reprises, par la DCPJ, dans le cadre d’une confrontation avec l’abbé Cole. Faute de comparaître, un mandat d’arrêt a été délivré contre lui.
Me Samuel Madistin, avocat de l’Église épiscopale, qualifie de «scandaleuse» la décision prise d’émettre un mandat d’arrêt contre l’abbé Jean Mardoché Vil. Dans une interview accordée au Nouvelliste, l’avocat a indiqué que le président du comité permanent de l’Église épiscopale d’Haïti a répondu personnellement à une convocation de la DCPJ, par l’intermédiaire du BAFE.
Selon Me Madistin, il s’agit d’une situation scandaleuse pour plusieurs raisons. «Le doyen a nommé le juge Chavannes Étienne pour enquêter sur l’affaire. Par conséquent, le parquet, comme le BAFE, est dépouillé du dossier», a-t-il déclaré.
Une attaque à main armée suivie de l’évasion de 145 détenues a été signalée à la prison civile de Cabaret, communément appelée la prison des femmes, le jeudi 22 septembre 2022. Les faits, survenus à la mi-journée, ont été confirmés par le directeur de l’administration pénitentiaire, l’inspecteur général Pierre René François. «Je confirme qu’il y a une situation très tendue à la prison civile de Cabaret. Nous avons perdu le contact avec le centre de détention», a-t-il déclaré au journal.
Par ailleurs, le numéro 1 de la DAP a souligné que les tentatives de la Police Nationale d’Haïti (PNH) de reprendre le contrôle de la prison se sont heurtées à l’opposition de bandits armés. «Les bandits tirent en direction des policiers qui se dirigent vers la prison. Ils me disent que des policiers ont été abattus», a-t-il déclaré sans plus de détails.
Altidor Jean Hervé