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«Les vraies causes du malheur d’Ayiti.»

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Les vraies causes du sous-développement et de l’instabilité politique en Ayiti, ce n’est pas nous Ayitiens, en tout premier lieu, mais eux ! Il nous faut tout simplement apprendre à démasquer et à identifier nos ennemis communs qui nous empêchent de construire ce pays et d’avancer. Si nous voulons savoir les vraies origines de nos maux, de nos malheurs, de nos misères, de nos souffrances, de l’instabilité politique, de notre marasme économique, de la corruption, de notre sous-développement, de l’insécurité, il n’est point nécessaire d’aller chercher ailleurs. Ce qui se passe aujourd’hui est suffisamment concluant pour nous permettre de comprendre la complexité de notre situation et la gravité de l’heure.

Ainsi faisons un tour de notre histoire. Car, « tout peuple qui oublie son passé, est condamné à le revivre », dit le dicton. En 1825, il y a 197 ans, pour être reconnu comme un pays souverain, un peuple libre et une nation indépendante, la France colonialiste, impérialiste et criminelle, nous avait obligés à lui verser une somme dispendieuse, d’une valeur de 150 millions de francs, équivalents à 30 millions de dollars américains, à l’époque, pour payer notre dette de l’indépendance. Les États-Unis, en revanche, avaient attendu autour de 58 ans pour reconnaître notre indépendance, alors qu’ils entretenaient des activités commerciales avec nous, au lendemain même de notre indépendance. D’où une deuxième dette que l’on ignorait, et dont ils cherchaient l’excuse la plus plausible pour nous la faire payer… Ainsi, sous prétexte de rétablir l’ordre dans le chaos qui sévissait dans le pays, à la faveur de grandes périodes d’instabilité et de perturbations politiques, de guerre civile, ils ont procédé à leur première vraie occupation du pays, en 1914. Leur premier acte a été de faire irruption à la Banque Centrale et de faire mainmise sur toute la réserve du pays qui, à l’époque, était en or et équivalait à 500 000 dollars. Depuis, c’est le silence le plus total. Alors qu’à la même époque, ils ont déboursé des millions, dans des ouvrages d’infrastructure durant leurs interventions en République Dominicaine, à Cuba, ainsi que dans d’autres États de la région, ils n’ont dépensé même pas un tiers de ces fonds, lors de leur occupation d’Ayiti. Comprendra qui voudra !

Si nous devions appliquer tous les taux d’intérêt à la hausse à ces montants relevant de pures « escroqueries diplomatiques », présentement 197 années plus tard, pour la France d’une part et 108 années pour les États-Unis d’autre part, ils devraient respectivement nous restituer aujourd’hui autour de 21 milliards et 15 milliards de dollars américains. Ce qui ferait au total environ 35 milliards de dollars américains. Outre le blanchiment d’argent des dictatures de toutes sortes, la dilapidation du trésor public, la fuite des capitaux vers des banques étrangères, la disparition des 4 milliards de dollars du fond PetroCaribe, pour ne citer que cela, avec des dirigeants honnêtes, sérieux, intègres, compétents, éclairés et progressistes, nous ne serions pas là où nous sommes aujourd’hui, en train de patauger dans le sous-développement, la pauvreté et la misère la plus abjecte.

Donc, si nous sommes aujourd’hui le pays le plus pauvre de l’hémisphère nord, ce n’est pas le fruit du hasard, mais plutôt d’un complot international, d’apparence de conflits internes séculaires. Comment pourrions-nous souhaiter qu’un pays se développe dans ces conditions ?

Je vous le répète, si Ayiti végète encore dans la misère, le sous-développement, l’injustice sociale, la corruption, l’impunité, l’insécurité, l’anarchie et le chaos, ce n’est ni fortuit, ni non plus le fruit du hasard. C’est dû à ces agressions injustifiables et injustifiées, et à la convoitise sur nos richesses sous-marines et de notre sous-sol. Dans le chaos, nos amis-ennemis opèrent le mieux. Leur stratégie c’est : diviser pour régner. À nous donc de faire front commun, en vue de faire échec, comme l’ont fait nos pères fondateurs, dès leur captivité en Afrique pour être réduits en esclavage un peu partout dans le monde, mais particulièrement sur le continent américain.

Jean Camille Étienne

Arch.Msc. en Politique et Gestion de l’Environnement

22/05/2022

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