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Le dossier de Jovenel Moïse avance dans un seul sens

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À l’occasion de la Journée nationale de la mémoire pour la vérité et la justice en Argentine, commémorée le jeudi 24 mars 2022, par l’ambassade d’Argentine en Haïti, la Fondation devoir de mémoire-Haïti réclame vérité et justice dans le dossier de l’assassinat de Jovenel Moïse mais aussi sur l’ensemble des massacres, perpétrés, depuis 60 ans, en Haïti. 13 massacres ont été recensés, de 2018 à 2021, par les organismes haïtiens de droits humains, sous la présidence de Jovenel Moïse, assassiné le 7 juillet 2021. Ces organismes continuent de réclamer justice pour les victimes. «Nous voulons la vérité sur tous les massacres, comme ceux commis, à Port-au-Prince le 26 avril 1963, à Thiotte en 1964, à Cazale en mars 1969, au Cap-Haïtien, dans l’Artibonite en mars 1990. Il faut faire la lumière sur tous ces massacres, pour que les gens sachent pourquoi ils sont arrivés et qu’est-ce qu’on a fait de ces personnes portées disparues», souligne Guylène B. Salès, secrétaire exécutive de la Fondation devoir de mémoire-Haïti. «La justice, nous l’attendons. Nous l’attendons toute la vie. Un crime contre l’humanité est un crime qui perdure et peut être jugé à n’importe quel moment. L’impunité chez nous permet aux gens de continuer à commettre les mêmes forfaits que par le passé. Nous voulons que notre présent soit différent», affirme-t-elle.

Par ailleurs, Me Merlan Belabre a été désigné pour instruire le dossier de l’assassinat de Jovenel Moïse, a publié, le dimanche 13 mars, une note de presse manuscrite où il a exprimé ses inquiétudes pour sa sécurité et celle de sa famille. C’est sur les ondes de Magik-9 que l’authenticité de la note a été vérifiée par Marthel Jean-Claude de l’Association professionnelle des magistrats (APM), qui affirme avoir eu une conversation avec Merlan Belabre sur la teneur de sa note. «Le juge m’a dit qu’on n’a mis aucun moyen à sa disposition pour conduire l’enquête. Il estime que cette situation met sa vie en péril. Avec cette note, il a voulu prendre l’opinion publique à témoin», a fait savoir Marthel Jean-Claude. Dans cette note le juge dénonce le comportement du CSPJ qui ne lui a fourni aucune protection mettant en danger sa vie et celle de sa famille. «Je constate que l’Exécutif et le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) m’ont livré, avec ma famille, aux assassins et aux kidnappeurs. 10 jours après m’avoir confié le dossier, ils n’ont pris aucune disposition pour me le remettre physiquement ni pour assurer ma sécurité et celle de ma famille. Ma famille et moi, nous n’allons pas nous enfuir. L’État haïtien sera tenu pour responsable si quelque chose arrive à moi, à ma famille ou à mes collaborateurs», peut-on lire dans cette note de presse rédigée en créole. Plus loin, en observant le traitement accordé au magistrat instructeur, Marthel Jean-Claude se demande s’il y a une volonté réelle pour l’aboutissement de l’enquête sur l’assassinat de Jovenel Moïse en Haïti.

Entre temps les États-Unis ont fait parvenir à la Jamaïque une demande d’extradition pour l’ex-sénateur et suspect dans l’assassinat du président Jovenel Moïse, Joseph Joël John, a indiqué le journal Miami Herald, jeudi 24 mars 2022. «La demande d’extradition a été présentée au tribunal aujourd’hui», a confirmé l’avocat de la défense, Donahue Martin, au Miami Herald, ajoutant que son client «a donné son accord pour renoncer à l’audience d’extradition». Martin représente également la femme et les enfants de Joseph, qui ont tous trois demandé l’asile politique en Jamaïque, affirmant que leur vie serait en danger s’ils étaient renvoyés en Haïti. Aucune décision n’a été prise concernant leur demande. Au début du mois, les autorités haïtiennes ont confirmé au Miami Herald qu’elles avaient envoyé une demande à la Jamaïque pour que Joseph soit renvoyé en Haïti, afin de faire face à un juge qui enquête sur ledit assassinat. Martin a déclaré qu’il n’y avait aucune mention de la demande d’Haïti au tribunal. Personne ne sait dans combien de temps il pourrait être aux États-Unis où deux autres suspects sont actuellement emprisonnés.

Selon le Miami Herald, l’ancien sénateur qui comparaissait pour la cinquième fois devant un tribunal jamaïcain pour violation des règles d’immigration, a reçu l’ordre de revenir au tribunal le 5 avril pour les accusations de violation de l’immigration. Joseph, sa femme et ses deux fils ont été arrêtés dans une maison de la paroisse rurale de St. Elizabeth, au début du mois de janvier.

Altidor Jean Hervé

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