«J’ai payé plusieurs milliers de gourdes pour obtenir une autorisation pour teinter les vitres de ma voiture, mais j’ai été étonné de voir qu’il est écrit en grandes lettres: «CETTE AUTORISATION EST GRATUITE». Tel a été le témoignage d’une personne qui nous a contactés.
La concussion et l’extorsion ont toujours caractérisé toutes les forces publiques que le pays a connues. Cette tradition date du lendemain de l’indépendance. Dans certains endroits, l’individu ou l’embryon d’individus qui représentent l’État étaient en même temps, policiers ou agents de l’ordre, juges et percepteurs.
Par ce pouvoir, nos agents publics ont souvent tendance à commettre des abus. On a connu les méfaits des chefs de section dans les sections rurales ; on a connu aussi les abus des forces de l’ordre dans les villes.
Déjà habitué avec cette pratique, l’agent de l’ordre a toujours du mal à divorcer d’avec. Et le citoyen a souvent du mal aussi à faire des dénonciations. D’autant que les dirigeants ne sont jamais soucieux de leurs fonctionnaires pour favoriser des meilleures conditions de travail. En plus, par peur de représailles, le citoyen coopère. Parfois, il ignore s’il joue le rôle de corrupteur, comme l’agent ou le préposé peut ignorer s’il est un corrompu.
Avec la démobilisation des FAD’H, l’on pensait que c’était fini. Par contre, cela continue avec les nouveaux agents de la force publique qui, au lieu de prendre leur distance avec cette pratique, ne font que la pérenniser.
En effet, l’argent de l’État est versé dans les caisses de l’État et contre reçu ou quittance. Et recevoir de l’argent autrement, pour des services pour lesquels on est déjà payé, est un acte illégal qui est puni par les articles 135, 136, 137 et suivants du code pénal.
Maintenant, reste à savoir où l’argent a été versé et qui l’a reçu. Il se peut aussi que ce soit un individu qui reçoit l’argent et qui dit l’avoir versé pendant qu’il le garde pour lui. La PNH a intérêt, même par un communiqué, à aviser tout le monde que l’autorisation est gratuite, ce qui pourra épargner l’institution d’un scandale de plus.
Un peu d’attention! Protégeons l’institution…
Me Inseul Salomon
Avocat, sociologue.