Les changements au sein de la politique économique, voulant tenir compte de la culture, ont entraîné l’apparition des questions de gestion dans le culturel, vers les années 1980. Depuis lors, l’État et les opérateurs culturels se trouvent dans la nécessité de faire de la culture un marché, dans une logique capitaliste, afin de générer des revenus alternatifs. Ainsi, le culturel s’intègre dans cette dynamique et, comme tant d’autres projets, sa gestion est inévitable pour assurer l’atteinte des objectifs. Cette forme de gestion des projets culturels a ouvert la voie à de nouvelles formations, notamment l’ingénierie culturelle, développée par Claude Mollard, pour avoir des postes de gestionnaire, adaptés au domaine culturel. Claude Mollard a développé aussi, dans les années 1980, des instruments de l’ingénieur culturel, à savoir: la mobilisation de financement, la recherche des solutions optimales, le respect des délais, la réalisation technique et artistique des projets, la mise en œuvre de programmes, le contrôle des coûts et la définition des objectifs. On retrouve ces instruments dans la gestion moderne de projets. Aussi, et à partir des années 1990, de nouvelles formations de Master ont vu le jour ainsi que de nouveaux métiers de la culture.
En effet, il ne paraît pas nécessaire d’expliquer la notion de projet culturel, parce qu’elle est tellement répandue, et que le «culturel» joue simplement le rôle d’adjectif. Ainsi les projets culturels font de singularité des types de projets. En effet, si l’on veut comprendre la notion de projet culturel, c’est une définition du mot projet qui devient importante. En fait, un projet peut être défini, dans son sens large, comme une intention de faire quelque chose mais assorti avec les moyens que l’on estime nécessaires pour pouvoir le réaliser. À cela, comme tout projet, celui du culturel part d’un point de départ, et mérite d’être géré. Ainsi, les principes de gestion de projets culturels ont pour phases successives : la conceptualisation, la conception, la réalisation et l’exploitation.
La réalisation d’un projet culturel, qu’il soit un évènement, un festival, une foire, une exposition, un spectacle, un document papier/numérique ou tout autre, exige un modèle de gestion, et peut faire face à de nombreuses contraintes. Nous préférons passer sous silence les contraintes, en vue de les aborder dans un autre article. En effet, pour réaliser un projet culturel dont une gestion efficace est exigée, vous devez suivre les étapes suivantes, selon Damien Masset : identifier les besoins ; travailler les concepts ; définir le cahier des charges, le planning et le budget ; sélectionner les prestataires ; ajuster le budget ; valider le dispositif ; anticiper les imprévus ; organiser le terrain ; réaliser l’événement et mesurer les résultats.
En somme, des modèles de gestion viennent intégrer le culturel et le présente sous forme de projets, et donc leur réalisation nécessite, du coup, une marche à suivre ou des étapes, y compris les contraintes, en vue de s’assurer d’atteindre les objectifs. C’est ainsi que les projets culturels, puisque gérés, sont soumis à des études d’évaluation ou d’auto-évaluation. De nombreux projets culturels sont en cours de conception et de réalisation, chaque jour. Aussi, des professionnels de gestion de ces projets ne cessent de mettre leurs compétences à la disposition du milieu culturel pour l’accompagner à travers les étapes d’une gestion moderne, respectant les contraintes devant faciliter l’atteinte des objectifs visés.
Job Pierre Louis
Spécialiste en Management culturel