Dans son traditionnel rapport annuel, la Commission Économique pour l’Amérique Latine et les Caraïbes (CEPALC) a fait le bilan préliminaire des économies de la région, pour l’année 2020 ». La Commission a fait un tour d’horizon des faibles performances de l’économie haïtienne où les principaux indicateurs macroéconomiques sont au rouge, en conséquence de l’impact subi par le pays à la suite de la crise de COVID-19, particulièrement, et a amorcé une première estimation de croissance pour la nouvelle année.
«Dans un contexte marqué par les effets de la crise provoquée par la pandémie de COVID-19, l’économie haïtienne a connu, en 2020, une baisse de -3% du PIB. L’économie haïtienne a été également affectée par la persistance de conditions internes complexes ayant conduit à une contraction du PIB de -1,7% en 2019 », estime la CEPALC, examinant, du même coup, le comportement de l’économie nationale, en passant au crible, des indicateurs tels que l’inflation, le déficit budgétaire et la dette publique.
Selon la CEPALC, le déficit budgétaire est passé à 8,6% du PIB, contre 4,6% en 2019. «Le déficit global de l’administration centrale a été financé principalement par des contributions nettes de la banque centrale (BRH) – financement monétaire – pour 42,8 milliards de gourdes, équivalent à 3,3% du PIB et l’émission de bons de trésorerie (4,2% du PIB). Les autorités fiscales ont accepté une clôture anticipée (fin août au lieu de fin septembre) des engagements de l’exercice 2020, évitant ainsi l’expansion saisonnière des dépenses publiques en fin d’année», a révélé le rapport.
Plus loin, l’analyse de la CEPALC nous apprend que la balance du compte courant est excédentaire (10,5% du PIB), du fait de la forte baisse des exportations (-25%) et des importations (-26%), mais en compensation, des niveaux soutenus des flux de trésorerie dont les envois de fonds qui ont augmenté de 20% en glissement annuel. «Les envois de fonds (environ 3 milliards de dollars) affichent une augmentation par rapport à 2019 (2,5 milliards de dollars), contrairement aux prévisions qui prévoyaient un effondrement de ces flux».
Selon le document de la Commission, les perspectives économiques pour l’exercice 2021 tablent sur une croissance du PIB de 2%, conditionnée au lancement de nouvelles initiatives que les autorités gouvernementales auront à annoncer, en particulier, le plan de relance économique post-COVID-19 ainsi qu’à la signature de nouveaux accords avec le FMI. Le rapport a souligné les élections législatives et municipales de 2021 et la nouvelle initiative présidentielle de réforme constitutionnelle qui constituent, à ses yeux, des facteurs d’incertitude.
Altidor Jean Hervé