Le Conseil de l’Université d’État d’Haïti (CU-UEH), réuni en session ordinaire, a pris une résolution demandant au pouvoir exécutif de surseoir à l’application de deux décrets, en attendant de les mettre en conformité avec la Constitution et de rechercher le consensus approprié avec le secteur universitaire. Ces décrets, portant sur l’organisation, le fonctionnement et la modernisation de l’enseignement supérieur, et sur le fonctionnement de l’Agence nationale de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (ANESRS), sont jugés en flagrante contradiction avec la Constitution d’Haïti.
Par ailleurs, à la suite de la publication, fin novembre, d’un décret présidentiel dans le journal officiel, «Le Moniteur», numéro spécial #40, portant sur la création, l’organisation et le fonctionnement d’une Agence de renseignement haïtienne, appelée «Agence Nationale d’Intelligence» (ANI), Guichard Doré, Conseiller spécial du chef de l’État, s’est voulu rassurant. Il a expliqué, sur les ondes d’une radio de la capitale, que cette Agence de renseignement qui sera composée de policiers, de militaires et de scientifiques, n’entraînera pas une culture de délation. «Il n’est pas question de revenir aux jours sombres de la dictature ou de créer une culture de la délation. L’ANI sera une force de protection des libertés publiques qui viendra compléter l’arsenal sécuritaire du pays. Cette nouvelle agence centrale d’intelligence permettra aussi de contribuer à la stabilité régionale et à créer un environnement stable».
En effet, il a révélé que la mission de l’agence sera principalement de coordonner l’information des différents services et de la traiter, pour contribuer à la stabilité du pays. Elle sera composée de policiers, de militaires et de scientifiques haïtiens, et leur recrutement sera très sélectif.
L’ANI sera chargée aussi bien de la Sécurité intérieure qu’extérieure de l’État, et se trouvera sous la tutelle du ministère de l’Intérieur. Mais il n’est pas question qu’elle interfère dans les attributions de la Police ou de la Justice, a poursuivi Guichard Doré, le conseiller présidentiel qui précise que la nomination prochaine d’un directeur général marquera la vraie naissance de l’Agence. Dotée d’une inspection et d’une académie, l’ANI sera donc, selon lui, un élément fondamental pour renforcer le contrôle du territoire national.
« Cette nouvelle agence centrale d’intelligence est un attribut unique de la souveraineté nationale, qui permettra aussi de contribuer à la stabilité régionale et de créer un environnement stable et propice aux activités de toute sortes», a conclu Guichard Doré.
Emmanuel Saintus