Ces derniers jours, on constate une levée de boucliers contre le Secteur Démocratique et Populaire, alimentée par les médias pro-gouvernementaux, les alliés et amis du pouvoir en place. Pour parvenir à leurs fins, tous les moyens sont de mise. L’équipe au pouvoir déclenche une véritable campagne mensongère et répressive contre les dirigeants politiques et des personnalités clés de la société civile.
Pour discréditer l’opposition aux yeux du peuple, le pouvoir a monnayé des journalistes qui se réclament des journalistes d’opinions, des récidivistes politiques, des dirigeants d’organisations de défense de droits humains, des avocats et propagandistes, des proconsuls, pour arriver à couvrir le vol, la corruption, les crimes d’État, le gaspillage de fonds publics. L’ancien ministre de la Justice de l’ex-gouvernement de facto Boniface/Latortue, Me Bernard Gousse, a tenté de dénoncer la stratégie généralement utilisée par l’opposition pour lutter contre le pouvoir en place. Le juriste avait appelé à une réinvention de l’opposition. «Une opposition à un gouvernement ne peut pas être une opposition contre l’intérêt des citoyens. Soit l’opposition qui existe réinvente ses méthodes, soit qu’émergent d’autres personnes qui font opposition d’une certaine manière, pour prendre le pouvoir. Si on travaille pour le peuple, on ne pourra pas le détruire», a déclaré Bernard Gousse. «Trop d’enfants perdent leur année scolaire, trop d’entrepreneurs perdent leur business, trop de personnes n’arrivent pas à payer les prêts qu’elles ont effectués auprès des banques, parce que tout simplement on les empêche de fonctionner», a-t-il fait savoir. «Cette proposition n’aurait pas dû venir de Me Gousse», a retorqué Schiller Louidor, un dirigeant du Secteur Démocratique et Populaire de l’opposition. Et de poursuivre que l’ancien ministre de la Justice a toujours été en face de la population. «En 2004, quand on massacrait la population à Bel-Air, Me Bernard Gousse était ministre de la Justice», a dit Schiller Louidor. Il a rappelé aussi avoir vu, de ses propres yeux, Me Bernard Gousse arborer un fusil T 65 et 9 mm, le 29 février 2004, le jour du départ de l’ancien président Jean Bertrand Aristide. «Il est toujours contre le peuple», déclare-t-il.
En raison de sa position idéologique, Schiller Louidor croit que Bernard Gousse aurait toujours été contre l’opposition. Accentuant que Bernard Gousse avait été désigné par Michel Martelly pour être son Premier ministre, Schiller Louidor met en cause la crédibilité de l’homme de loi à critiquer l’opposition. «Avec tout le respect que je lui dois, Me Gousse avait choisi Michel Martelly au détriment de l’intellectuelle chevronnée qu’est Mme Manigat».
Les reproches de Me Bernard Gousse ne sont pas fondés, a poursuivi Schiller Louidor. «Le peyi lòk a été un mouvement de la population. Elle a adhéré à son propre mouvement», rappelle-t-il. Schiller Louidor insiste : «le problème, c’est Jovenel Moïse». Il a assuré que le Secteur Démocratique et Populaire va continuer à se mobiliser en vue d’exiger le départ de Jovenel Moïse.
Emmanuel Saintus