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Haïti-Arts: de la formation artistique à la production artistique

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Haïti-Arts: de la formation artistique à la production artistique

La formation artistique n’est pas exempte de tous les problèmes et négligences que confronte la République d’Haïti, depuis des décennies, en raison des errements de gouvernements corrompus et sans vision pour l’avenir du pays. Elle n’est pas exigée par l’État, et la formation artistique est censée prise en charge par des institutions culturelles non-étatiques du pays. Ainsi, les ateliers et/ou les cours de danse, de théâtre, de photographie, de cinéma, de peintures, de techniques d’écriture, de piano, de guitare, de musique, etc. sont très fréquents, et surtout à Port-au-Prince, la Capitale. Par cette situation, certaines institutions se taillent une place incontournable dans la formation artistique, en établissant leurs propres cursus, leurs propres critères de recrutement des enseignants et enseignantes. De fait, elles profitent de l’absence de l’État dans cette filière, pour étendre leur hégémonie sur l’étendue de la formation artistique en particulier.

La mauvaise gestion des deux plus grandes institutions étatiques de formation artistique: l’École Nationale des Arts (ENARTS) et le Théâtre National, qui sont sous la tutelle du ministère de la Culture, sont une illustration caricaturale du désintérêt de l’État haïtien pour la formation artistique. Malgré les modules d’éducation culturelle et artistique dans le programme du Nouveau Secondaire, cela ne peut nullement prouver l’intérêt de l’État, car en réalité, il n’y a même pas des salles ni des équipements pour dispenser ce cours. En ce sens, l’État se contente d’une prétention d’éduquer culturellement et artistiquement nos élèves. Ce n’est, en fait, qu’une illusion. L’État prétend se charger de cette filière. En conséquence, les initiatives des institutions privées et des individus gagnent le terrain, car l’État ne peut pas répondre à la demande croissante pour la formation artistique ni ne peut offrir les opportunités comme le font par exemple la FOKAL, le Centre d’Art et l’Institut Français en Haïti. De plus, le métier d’artiste n’est pas régulé en Haïti, et pour être artiste, il suffit de le déclarer, un jour.

S’il est vrai que pour être artiste, il suffit de le déclarer un jour, la pérennité sur la scène est très différente. En effet, de nombreux facteurs, notamment le talent, bien que la promotion semble primer de nos jours, permettent à un ou à une artiste d’avoir du succès. On ne peut pas nier que le succès de l’artiste peut découler de certaines sottises, de son influence sur les réseaux sociaux, de ses accointances, d’un momentum bien exploité, etc. On le rappelle: la promotion semble surpasser le talent pour le succès de l’artiste. Ainsi, chaque artiste cherche à avoir l’influence maximale, en créant aussi des buzzs, de rumeurs, pour accroître sa popularité, car c’est de là que vont découler les contrats. Si, pour certaines dérives, et surtout des chansons qui dénigrent les femmes haïtiennes, l’État monte au créneau, par contre, ce même État ne se positionne jamais sur quel type d’artiste il veut.

En effet, la formation artistique ne se résume pas aux cours dispensés et aux séances pratiques. Elle est aussi un moyen que peut utiliser pour partager des valeurs, des idéologies, une philosophie, etc. Elle serait donc, si l’État haïtien s’en souciait, intégrée à des modules qui définissent les artistes dans la société. Elle serait définie, comme dans un laboratoire, la qualité de la production artistique. Ainsi, on éviterait beaucoup de dérives avec des artistes qui viennent de nulle part, sans contenu dans leur production, sinon que de lâcher des sottises, dénigrer les femmes ou faire l’apologie des crimes et de la violence.

En collaborant avec les initiatives privées de formation artistique, l’État, à travers les ministères concernés comme: le Ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle et le Ministère de la Culture et de la Communication, ainsi que l’Institut national de la formation professionnelle, doit avoir un regard sur cette filière, sur la formation artistique proprement dite, pour promouvoir une production artistique de qualité dans le paysage haïtien, et qui pourrait espérer bénéficier d’un certain rayonnement sur la scène internationale.

La production artistique, un reflet de la formation artistique!

Job Pierre Louis

[email protected]

Cette image est tirée du compte Facebook de Massena Bougon César.

Lire la suite : Haïti-Culture: L’État face à sa position sur la Culture

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